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Damas raille Erdogan et savoure sa vengeance

A Ankara, le 1 juin 2013, la police se protège face aux manifestants. Dimanche, le ministère syrien des Affaires étrangères a « conseillé » aux Syriens d’éviter de se rendre en Turquie « à cause de la détérioration de la situation sécuritaire ». REUTERS/Umit Bektas

Le régime syrien savoure sa vengeance et les médias officiels prennent depuis trois jours un malin plaisir à utiliser le même vocabulaire dont les dirigeants turcs, soutiens des rebelles syriens, ont usé à l’égard de Bachar el-Assad.
Raillant les malheurs du gouvernement Erdogan, qui fut un grand ami du régime syrien avant d’appuyer la rébellion, les ministres syriens ont accusé Ankara de « terroriser » sa population et ont décrit le mouvement de protestation comme le « vrai printemps ».

 

Dimanche, le ministère des Affaires étrangères a « conseillé » aux Syriens d’éviter de se rendre en Turquie « à cause de la détérioration de la situation sécuritaire ». La télévision officielle syrienne, qui n’a jamais accordé d’importance aux manifestations contre M. Assad, couvre les événements en Turquie en continu et a annoncé dans une alerte que les manifestants réclamaient la démission du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. « Vous devez démissionner si vous respectez réellement la démocratie. Le mouvement en Turquie est un vrai printemps », a lancé à M. Erdogan un expert syrien sur la chaîne officielle al-Ikhbariya. « C’est une révolution pure car ni le Qatar ni Israël ne sont impliqués », assure la télévision, qui accuse régulièrement ces deux pays de soutenir les insurgés syriens.
Samedi, le ministre de l’Information Omrane al-Zohbi a repris mot pour mot les appels à la démission de M. Erdogan à l’adresse de M. Assad. « Le fait qu’il empêche les manifestations pacifiques prouve qu’Erdogan est déconnecté de la réalité. Le peuple turc ne mérite pas une telle sauvagerie », a-t-il dénoncé. Dimanche, le ministre a enfoncé le clou en appelant la Turquie à « libérer tous les prisonniers de conscience » et en estimant que « rien ne justifiait l’arrestation d’un si grand nombre de manifestants pacifiques ».


Pour Damas, les images de violences en provenance d’Ankara représentent une occasion de rendre la pareille au gouvernement islamo-conservateur d’Ankara. La télévision syrienne accorde une couverture exceptionnelle aux manifestations contre « la junte au pouvoir » en Turquie. Les médias syriens assurent même que le projet d’aménagement urbain contesté, à l’origine de la révolte à Istanbul, vise à construire un centre commercial « financé par des investisseurs qataris et la famille d’Erdogan ». Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, résumait ainsi dimanche le sentiment des autorités syriennes : « Après des dizaines de déclarations critiquant la Syrie, le Premier ministre a autorisé ses forces à utiliser une force excessive et la barbarie contre des milliers de manifestants pacifiques. »

 

 

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