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À La Une - Liban-Syrie

Le Hezbollah et les rebelles syriens s'affrontent dans la Békaa et à Qousseir

Les monarchies du Golfe menacent le parti chiite de représailles.

Des soldats libanais inspectent, le 1er juin, le lieu où des roquettes tirés du côté syrien sont tombées dans la Békaa. Reuters/Stringer

Plusieurs combattants ont été tués lors d'affrontements qui ont opposé des rebelles syriens au Hezbollah libanais dans la nuit de samedi à dimanche dans l'est du Liban, a annoncé dimanche une source des forces de sécurité libanaises.

 

Quinze personnes ont été tuées lors de ces affrontements qui se sont produits à deux kilomètres de la frontière syrienne, à l'est de la ville de Baalbeck, dans la plaine de la Békaa, a affirmé à Reuters une source de sécurité.

Interrogée par l'AFP, une autre source de sécurité a confirmé les affrontements. "Des affrontements ont eu lieu entre un groupe de l'Armée syrienne libre (ALS, principale composante de la rébellion syrienne) et des membres du Hezbollah venant de la région de Baalbeck", a expliqué cette source.

"Un membre du Hezbollah a été tué, ainsi que plusieurs rebelles", a ajouté cette source sans plus de précision.

 

(Reportage : Dans le caza de Baalbeck, presque chaque localité a perdu un combattant du Hezbollah à Qousseir)


La chaîne de télévision al-Mayadeen a pour sa part évoqué la mort de "17 jihadistes du Front al-Nosra dans des affrontements avec le Hezbollah près de Baalbeck". Selon la chaîne, les jihadistes s'apprêtaient à installer des plateformes pour lancer des roquettes à l'intérieur du Liban.

Samedi, au moins six roquettes syriennes se sont écrasées près de la région du Hermel (est), un bastion du Hezbollah, selon une source de sécurité qui n'a pas fait état de victimes. Et dimanche, deux nouvelles roquettes tirées de Syrie sont tombées dans un secteur frontalier, alors que les avions de chasse israéliens survolaient à basse altitude le territoire libanais.

 

De tels engins s'abattent régulièrement au Liban, où les forces politiques sont divisées entre pro et anti-Assad, qui s'affrontent régulièrement à Tripoli (nord). De plus, depuis que le parti chiite a admis combattre auprès du régime baasiste, des sunnites libanais se portent volontaires pour renforcer les rangs de la rébellion syrienne.

 

(Lire aussi: Liban : la trêve à Tripoli vole en éclats)

 

Le chef du conseil militaire suprême de l'Armée syrienne libre, Salim Idriss, avait averti mardi dernier que si le Hezbollah n'arrêtait pas dans les 24 heures son "agression" en Syrie, les forces insurgées les pourchasseraient "même en enfer".


Dimanche dernier, deux roquettes Grad étaient tombées dans la banlieue-sud de Beyrouth, à Chiyah, une première depuis que le Hezbollah a reconnu sa participation dans les combats en Syrie.

 

Les combats font rage à Qousseir
La branche militaire du parti chiite libanais est surtout impliquée dans l'assaut lancé le 19 mai contre Qousseir (centre), longtemps place forte de la rébellion. L'armée syrienne et le Hezbollah cherchent à prendre cette ville stratégique située près de la frontière libanaise pour ouvrir un passage sûr entre Damas et le littoral syrien, base arrière du régime.

 

(Pour mémoire : « Le Hezbollah perd du terrain au sein de la communauté chiite... »)

 

Dimanche, après avoir reçu de nouveaux renforts à Qousseir, les troupes du régime appuyées par des centaines de combattants du parti chiite resserraient davantage l'étau autour des rebelles, désormais retranchés dans le nord de cette ville, a précisé l'OSDH. Les troupes du régime bombardaient par avion et à l'artillerie lourde les positions rebelles dans le nord de la ville et à la périphérie, selon la même source.

Devant le déluge de feu sur la cité, l'ONU s'est dite inquiète pour les civils pris au piège, évoquant une situation générale "désespérée" dans la ville. L'OSDH a fait état de milliers de civils et d'un millier de blessés bloqués à Qousseir.
Lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, cité par Sana, a affirmé que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) entrerait à Qousseir dès la fin des opérations militaires. Il s'est par ailleurs dit "étonné du bruit fait autour de la ville de Qousseir, alors que personne ne s'était inquiété quand les terroristes (rebelles dans la terminologie du régime, ndlr) en avaient pris le contrôle".



Le CCG menace de représailles

Enfin, les monarchies du Golfe ont annoncé dimanche qu'elles envisageaient de prendre "des mesures contre les intérêts" du Hezbollah en représailles à son intervention armée dans le conflit syrien.
"Il a été décidé d'envisager de prendre des mesures contre les intérêts du Hezbollah dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)", a déclaré le secrétaire général du groupe, Abdellatif Zayani, au terme d'une réunion ministérielle des pays membres à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, sans donner d'autres précisions.

Le ministre d'Etat bahreïni aux Affaires étrangères, Ghanem al-Bouainain, dont le pays assure la présidence du CCG, a qualifié le Hezbollah de groupe "terroriste". "C'est une organisation terroriste (...) pour les pays du CCG", a-t-il dit. Néanmoins, placer le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes du CCG "est une question technique et juridique qui nécessite plus d'étude", a-t-il précisé.


Le CCG réunit l'Arabie Saoudite, Bahreïn,les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.
Au début de la réunion, M. al-Bouainain a plaidé pour une "action commune" des monarchies du CCG afin de "mettre fin aux agressions contre le peuple syrien", en référence à l'Iran et au Hezbollah, principaux soutiens du régime de Bachar el-Assad, qui "interviennent aujourd'hui par les armes dans la crise syrienne".


Dans leur communiqué final, les pays du CCG ont stigmatisé "la flagrante immixtion du Hezbollah en Syrie" et appelé "à la neutralité du Liban dans les combats en Syrie". Ils ont par ailleurs réitéré leur soutien à la Coalition de l'opposition syrienne.

 


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Plusieurs combattants ont été tués lors d'affrontements qui ont opposé des rebelles syriens au Hezbollah libanais dans la nuit de samedi à dimanche dans l'est du Liban, a annoncé dimanche une source des forces de sécurité libanaises.
 
Quinze personnes ont été tuées lors de ces affrontements qui se sont produits à deux kilomètres de la frontière syrienne, à l'est de la ville de...

commentaires (3)

C'était prévisible! Bass el'oumour bi 5awatimiha!

Ali Farhat

21 h 45, le 02 juin 2013

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Commentaires (3)

  • C'était prévisible! Bass el'oumour bi 5awatimiha!

    Ali Farhat

    21 h 45, le 02 juin 2013

  • PAR LEURS UNTERVENTIONS IRRESPONSABLES, ILS ATTIRENT TOUS LES FANATIQUES DU MONDE AU LIBAN ! ALLAH YISTOR !

    SAKR LOUBNAN

    17 h 19, le 02 juin 2013

  • Triste de voir la guerre civile syrienne forger sa place dans le territoire libanais . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 28, le 02 juin 2013

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