Qaouk : « Le 14 Mars et l’opposition syrienne ont le même patron »

Comme un seul homme, les députés du Hezbollah, qui se sont exprimés au lendemain du discours de Hassan Nasrallah, ont pris le relais de ce dernier pour défendre l’implication du parti chiite dans la guerre en Syrie et attaquer leurs détracteurs.

Un fait à relever : tous se sont exprimés au cours de cérémonies organisées pour le septième jour ou le quarantième de combattants tués durant les batailles de Qousseir. À Nabatiyeh, le vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, Nabil Qaouk, a affirmé que « chaque main qui poignardera la Résistance dans le dos sera tranchée », avant d’indiquer que « les activités du Hezbollah en Syrie et dans la province de Qousseir portent directement sur la protection de la stratégie de la Résistance face à Israël ». Il a enchaîné en s’en prenant au 14 Mars. « Les forces de ce rassemblement n’ont pas tiré les leçons du passé et continuent de vouloir saisir l’occasion pour porter un coup à la Résistance, certaines en la poignardant dans le dos et d’autres en liant leur sort à celui du projet américain dans la région. Et si elles campent sur leur position au sujet des deux dossiers gouvernemental et électoral, c’est parce qu’elles attendent un changement de donne qui permettra un affaiblissement de cette Résistance », a-t-il dénoncé avant d’ajouter : « Les projets du 14 Mars constituent un véritable danger pour la stabilité et l’unité nationale parce qu’ils sont dictés de l’étranger. Le 14 Mars et l’opposition syrienne en Syrie ont le même patron : ils sont dans une même tranchée, ils suivent un même axe et partagent le même objectif : saper la Résistance qui ne permettra cependant pas aux États-Unis de réduire son rôle au Parlement ou au gouvernement. »

Dans ce qui semble être une réponse au chef du courant du Futur, Saad Hariri, qui avait jugé que le discours de Hassan Nasrallah « n’avait aucune valeur », le député Nawaf Moussaoui a expliqué, dans le village de Qlaylé, que « la Syrie est victime d’une guerre israélo-américaine lancée contre elle, pour achever d’encercler le Liban ». « Si la Syrie tombe, l’étau se refermera sur le Liban avec d’une part les instruments takfiristes d’Israël et des États-Unis et d’autre part l’ennemi sioniste », a-t-il poursuivi en jugeant que « ceux qui veulent défendre le Liban ne peuvent pas garder les bras croisés en voyant l’unité nationale, la coexistence et l’État syriens en train de s’effondrer, ce qui ferait craindre un effet domino pour le Liban ». Il s’est dit consterné parce que certains « n’ont aucune intelligence politique », en parlant de « zéro intelligence, logique, morale, conscience stratégique et volonté indépendante » chez ces personnes. Ses propos sonnaient comme une réplique au « zéro cube de valeur morale, politique, nationale, religieuse et humaine » que M. Hariri avait employé pour commenter le discours du chef du Hezbollah.

Pour le ministre démissionnaire, Mohammad Fneich, l’engagement du Hezbollah auprès des forces de Bachar el-Assad s’explique par le fait que ce parti « doit toutes ses réalisations à ce régime ». « Parce que nous sommes attachés à la Syrie et à son peuple et pour protéger les arrières de la Résistance, nous combattons en Syrie », a-t-il dit dans le village de Kharayeb. « Quant à ceux qui prétendent que la Résistance a changé de chemin, nous disons que la Résistance est toujours sur le bon chemin parce que l’ennemi israélien se cache dans de nombreuses sinuosités », a-t-il encore dit.

Lui faisant écho, le chef du bloc parlementaire de la Résistance, Mohammad Raad, a insisté à Aïn Boussouar sur le fait que « la mission principale de la Résistance restera de combattre Israël ». « Mais il est de notre droit de protéger nos arrières. Certains croient à tort que la guerre engagée en Syrie est entre chiites et sunnites parce que ces derniers portent des barbes. La vérité est que ces gens (les takfiristes) ne représentent pas les sunnites et œuvrent pour la discorde », a-t-il fait valoir.

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