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À La Une - Liban

Pas de répit dans les violences à Tripoli : un soldat tué lundi

Déploiement massif de l’armée ; écoles et routes toujours fermées.

Les affrontements à caractère confessionnel ont repris de plus belle lundi à Tripoli, au Liban-Nord, où l'armée est déployée en force. Photo d'archives/AFP

Un soldat libanais a été tué à Tripoli, la grande ville du Liban-Nord, alors que l'armée tentait de mettre fin à de nouveaux heurts entre sunnites partisans des rebelles syriens et alaouites pro-régime, a affirmé lundi un porte-parole de l'armée.
"Un soldat a été tué et six autres ont été blessés", a déclaré le porte-parole, sans préciser quand le soldat était mort.

"Il y a des heurts intermittents lundi, l'armée est intervenue et un soldat a été tué", a précisé pour sa part une source de sécurité.


Après quelques heures de relative accalmie, de violents affrontements opposaient en effet les quartiers rivaux de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-Assad) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad), à Tripoli.

Dès l’aube, des tirs sporadiques ont été signalés dans la ville avant qu’ils ne gagnent en intensité vers 11h poussant l’armée à se déployer en force dans les quartiers rivaux et à bloquer certaines routes principales, notamment celle reliant Tripoli au Akkar, plus au nord, cible de tirs de francs-tireurs. Les affrontements se poursuivaient en soirée, faisant deux nouveaux blessés, selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

 

Selon la chaîne MTV, une roquette s’est abattue lundi en journée sur un marché du blé à Tripoli. Des sirènes d’ambulances étaient entendues dans la ville. La circulation était quasi-paralysée et les écoles sont restées fermées lundi.  

 

Par ailleurs, selon l'ANI, plusieurs personnes ont coupé les routes intérieures de la ville à l'aide de pneus enflammés en guise de protestation contre les tirs visant la troupe.

 

Les combats avaient éclaté dimanche entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen. Des tirs de mitraillettes et l’explosion de roquettes avaient été entendus sur l’axe Haret al-Mouhajirine et Talaat al-Omari, ainsi que dans le périmètre Bikar-projet Hariri. D’immenses banderoles en tissu sur lesquelles est écrit : "Attention, snipers" ont été déployées dans la ville, alors que le périmètre autour de la mosquée Nasser était l’une des principales cibles.

 

Le bilan des affrontements de dimanche dans la capitale du Liban-Nord est lourd. Deux personnes sont mortes : Mohammad Youssef, un jeune homme de 22 ans de Jabal Mohsen décédé en début de soirée suite à ses blessures, et un adolescent de 13 ans de Bab el-Tebbaneh, atteint par une balle, alors qu’il se trouvait sur les gradins du stade Rachid Karamé. Une vingtaine d'autres personnes ont été blessées.

 

En outre, deux soldats ont été blessés, selon un communiqué de l’armée qui assure que les patrouilles se sont déployées en nombre aux quatre coins de la ville. La troupe a commencé dimanche en fin d’après-midi à répondre aux tireurs, donnant la priorité à la protection des civils pris en otages par les échanges de tirs. C’est ainsi qu’elle a réussi à évacuer une famille coincée entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen.

 

Selon plusieurs sources, les combats ont commencé à la suite d’une rixe entre deux jeunes gens qui a dégénéré en échange de tirs. Selon une autre version, les combats auraient débuté suite à des tirs après la nouvelle de la mort de douze jeunes Libanais à Qousseir. Ils s’y étaient rendus en réponse aux appels au jihad lancés par le cheikh Salem Rafeï. Mais ce dernier a rapidement démenti l’information via un tweet.

 

Réunis lundi après-midi dans la maison de Mohammad Kabbara, les députés de Tripoli ont dénoncé la recrudescence de la violence dans la ville, récusant toute arme dirigée contre les forces de l'ordre légitimes. Les députés ont également appelé les habitants de Tripoli à coopérer avec l'armée afin de préserver leur sécurité et celle de leur ville.

 

Les tensions communautaires résultant de la guerre civile en Syrie débouchent sur de fréquents affrontements dans les rues de Tripoli. En décembre, on avait relevé 12 morts lors des incidents les plus graves depuis le début de la guerre.

 

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commentaires (2)

Le Tripoli Syriaque représente aujourd'hui la bouche du volcan en activité au Liban, et si l'activité magmatique s'intensifie on peut prévoir des cratères secondaire sur le flan... mais toutes ces agressions contre Jabal mohsen et contre l'armée qui tente de calmer le jeu ne changent rien à ce qui se passe en Syrie ni à Qusayr précisément. Il faut donc épargner cette pauvre ville du nord et la vie des Libanais.

Ali Farhat

21 h 45, le 20 mai 2013

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Commentaires (2)

  • Le Tripoli Syriaque représente aujourd'hui la bouche du volcan en activité au Liban, et si l'activité magmatique s'intensifie on peut prévoir des cratères secondaire sur le flan... mais toutes ces agressions contre Jabal mohsen et contre l'armée qui tente de calmer le jeu ne changent rien à ce qui se passe en Syrie ni à Qusayr précisément. Il faut donc épargner cette pauvre ville du nord et la vie des Libanais.

    Ali Farhat

    21 h 45, le 20 mai 2013

  • J'espère seulement que certains libanais ne vont pas souhaiter à notre armée d'échouer! ça serait le comble de la traitrise, à nouveau!

    Jaber Kamel

    13 h 43, le 20 mai 2013

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