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À La Une - Terrorisme

Double attentat en Turquie : Ankara accuse Damas

L'opposition syrienne dénonce une tentative par le régime de Bachar el-Assad de "se venger de la population turque".

Le double attentat de samedi a fait plus de 40 morts en Turquie, dans une localité non loin de la frontière syrienne. Photo AFP

Deux voitures piégées ont explosé samedi à Reyhanli, dans le sud de la Turquie, près de la frontière avec la Syrie, faisant au moins 40 morts et 100 blessés.

 

Le ministre turc de l'Intérieur, Muammer Güler, a annoncé que deux véhicules remplis d'explosifs avaient explosé vers 10H55 GMT devant la mairie et la poste de Reyhanli (province de Hatay), une localité située à huit kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie.

 

L'attaque est la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis le début du conflit dans la Syrie voisine, il y a plus de deux ans.

 

Les déflagrations étaient particulièrement puissantes et les secouristes recherchaient d'éventuelles victimes sous des décombres d'immeubles effondrés, selon Anatolie, qui mentionnait plusieurs véhicules totalement détruits par les explosions.

 

La mairie notamment a subi de très graves dégâts et les explosions ont provoqué une coupure d'électricité dans toute la région avoisinant Reyhanli, a rapporté la chaîne de télévision d'information NTV.

 

Une quinzaine d'ambulances ont été dépêchées à Reyhanli, et deux avions ainsi que plusieurs hélicoptères médicalisés devaient également rallier la bourgade de 60.000 habitants, a indiqué sur NTV le ministre de la Santé, Mehmet Müezzinoglu.

 

 

Les premiers éléments de l'enquête montrent que les agresseurs sont liés aux services de renseignement syriens, a estimé le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement Bülent Arinç, selon la chaîne NTV.

Il a rappelé que les autorités turques avaient déjà imputé aux services de renseignement syrien un attentat à la voiture piégée qui avait fait 17 morts et 30 blessés le 11 février au poste-frontière de Cilvegözü, proche de Reyhanli.

"Quel que soit l'instigateur ou l'exécutant, quelle que soit la force dont il dispose, nous demanderons des comptes", a souligné M. Arinç.

 

Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a quant à lui souligné la "coïncidence" entre ces attaques et une "accélération" des efforts pour résoudre la crise syrienne, avec notamment une visite prévue de M. Erdogan à Washington le 16 mai.

"Que ceci (les attentats) se produise à une période où dans le monde entier il y a une accélération des efforts sur la Syrie, une accélération concernant une résolution (du conflit), n'est pas une coïncidence", a déclaré M. Davutoglu aux journalistes au cours d'un déplacement à Berlin.

Le ministre a par ailleurs lancé une mise en garde : "Nos forces de sécurité ont pris des mesures (...) Nous ne permettrons pas de telles provocations dans notre pays".

 

Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a pour sa part souligné que "toutes les unités de renseignement" étaient à pied d'oeuvre pour identifier les responsables de l'attentat. "Certains, qui ne voient pas de manière positive le vent de liberté qui souffle sur notre pays, peuvent être impliqués dans ces actions", a déclaré M. Erdogan, faisant allusion au processus de paix en cours depuis plusieurs mois entre Ankara et les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

 

Les attentats ont provoqué la panique chez les habitants de Reyhanli et des groupes de jeunes ont commencé à prendre à partie les ressortissants syriens présents dans la ville, contraignant la police à tirer en l'air pour disperser la foule, selon NTV.

 

Des milliers de Syriens fuyant les combats dans leur pays se trouvent à Reyhanli et dans le camp de réfugiés jouxtant la ville.

 

La Coalition nationale de l'opposition syrienne a condamné l'attaque dans un communiqué, dénonçant une tentative par le régime de Damas de "se venger de la population turque et de la punir pour son honorable soutien au peuple syrien, dont son accueil des réfugiés syriens".

 

La Turquie soutient les rebelles syriens et a appelé le président Bachar al-Assad à quitter le pouvoir. Elle accueille sur son sol quelque 400.000 Syriens, dont la moitié dans des camps de réfugiés.


 

 

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