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À La Une - Conflit

La Syrie promet de répliquer immédiatement à tout nouveau raid d’Israël

Damas salue le rapprochement américano-russe ; au moins 29 morts hier.

Encore et toujours des scènes de désolation à Homs.  Yazan Homsy/Reuters

Le régime de Damas a annoncé hier qu’il répliquerait immédiatement et durement à toute nouvelle attaque d’Israël contre son territoire. Dans un entretien exclusif à l’AFP, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal
Moqdad, a affirmé qu’« instruction a été donnée de répondre immédiatement à toute nouvelle attaque israélienne. Nos représailles contre Israël seront dures et douloureuses (...) En aucun cas la Syrie ne permettra que (les attaques israéliennes) se reproduisent ». Israël avait lancé vendredi et dimanche derniers une série de raids dans la région de Damas, qui visaient selon des responsables israéliens des armes iraniennes destinées au Hezbollah, ce que Téhéran a démenti.
M. Moqdad a également qualifié de « mensonges » les affirmations d’Israël. « Il n’y avait pas de voitures qui transféraient des armes » vers le Hezbollah, a-t-il ainsi affirmé.


M. Moqdad a par ailleurs assuré que la Syrie était prête à accueillir immédiatement la commission d’enquête de l’ONU sur les armes chimiques « pour enquêter sur ce qui s’est passé à Khan el-Assal » le 23 mars près d’Alep. Le régime syrien a accusé l’opposition d’avoir eu recours à des armes chimiques et demandé une enquête de l’ONU. Mais selon l’ONU, Damas refuse que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations similaires portées contre l’armée syrienne par Londres et Paris, et concernant des incidents à Khan el-Assal ainsi qu’à Homs, le 23 décembre 2012.
Qualifiant encore de « mensonges » les informations « selon lesquelles la Syrie a empêché la mission de venir,
M. Moqdad a affirmé que Damas avait dit à l’ONU que si l’enquête à Khan el-Assal s’avérait professionnelle, honnête, neutre, nous serions d’accord pour examiner les autres cas ».
La Turquie a confirmé de son côté avoir fait procéder à des tests sanguins sur des réfugiés syriens blessés afin de déterminer s’ils avaient été victimes d’armes chimiques.
La Grande-Bretagne a de son côté jugé « très probable » que l’armée régulière syrienne ait utilisé des armes chimiques.

Le constat Kerry
Les autorités syriennes ont par ailleurs « salué le rapprochement américano-russe » intervenu hier, se disant « persuadées de la constance de la position russe », selon la télévision publique syrienne. Pour Damas, les États-Unis doivent en revanche encore prouver leur « crédibilité » en s’efforçant de convaincre leurs alliés de « faire cesser (...) le terrorisme ».


La Russie et les États-Unis, opposés sur le dossier syrien, avaient annoncé mardi un accord sur les bases de la réunion de Genève de juin 2012, qui avait appelé à un arrêt des combats et à une transition démocratique sans préciser le sort de M. Assad. Mais l’opposition a répété mercredi qu’elle considérait le départ du président syrien comme un préalable à toute discussion, portant un coup dur à l’appel américano-russe. Et le secrétaire d’État américain John Kerry, qui s’était montré nettement plus évasif sur le sujet mardi à Moscou, a réaffirmé hier à Rome la position de Washington sur la nécessité d’un départ de M. Assad. Il a par ailleurs jugé « potentiellement déstabilisante » la vente de missiles russes au régime Assad. « Nous préférerions que la Russie ne fournisse pas d’aide » au régime Assad, a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue italienne Emma Bonino. Selon le Wall Street Journal, Israël a mis en garde les États-Unis sur la vente imminente par Moscou à la Syrie de batteries de missiles sol-air russes S-300, des armes ultramodernes qui peuvent détruire des avions ou des missiles guidés.


M. Kerry a aussi confirmé le déblocage de 100 millions de dollars supplémentaires d’aide humanitaire aux réfugiés syriens, dont près de la moitié servira à aider la Jordanie à faire face à l’afflux de Syriens fuyant le conflit. Le nombre de réfugiés affluant de Syrie vers la Jordanie pourrait représenter 40 % de la population jordanienne au milieu de l’an prochain, a estimé de son côté le chef de la diplomatie de ce pays, Nasser Judeh, également à Rome.
L’ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford, a parallèlement rencontré l’opposition syrienne à Istanbul, a indiqué M. Kerry.


Sur le terrain, des combats ont opposé hier les rebelles syriens à l’armée et au Hezbollah autour de Qousseir, bastion rebelle situé à quelques kilomètres de la frontière libanaise, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Un officier syrien a indiqué que l’armée avait pris le contrôle du village de Choumariyeh, près de Qousseir, et qu’elle poursuivait sa progression dans la zone, ce que l’OSDH a confirmé.
Des combats ont également eu lieu à Damas, dans le quartier de Barzé, a indiqué l’OSDH.
En banlieue sud-ouest, l’aviation a bombardé des positions rebelles entre Daraya et Moadamiyat el-Cham, que le régime essaie de reprendre depuis l’année dernière. Dans la province d’Idleb, en grande partie aux mains des rebelles, ces derniers ont tiré des roquettes contre une réserve de munitions de l’armée, selon l’OSDH. Au moins vingt-neuf personnes ont perdu la vie hier, selon les militants.

 

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