Le président des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé mercredi que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a voulu dire mardi en grande pompe à la Syrie d’Assad que « ses vrais amis ne la laisseraient pas tomber ». Aussi a-t-il répondu au patron du Hezbollah, par le biais des vers du poète tunisien Abou el-Kassem el-Chabi : « Si le peuple souhaite vivre un jour, le destin répondra. »
« Quelles que soient vos tentatives de soutenir le régime syrien, vous ne pourrez pas entraver la marche de l’histoire, a déclaré M. Geagea. Au bout du compte, (Assad) s’effondrera comme tant d’autres avant lui », a noté le leader des FL à Meerab, au cours de la « Journée de l’étudiant », en l’honneur de la section estudiantine des FL, en présence notamment des députés Sethrida Geagea et Georges Adwan et du coordinateur général des forces du 14 Mars, Farès Souhaid.
« Si le régime est aussi puissant que vous le prétendez, pourquoi ne protège-t-il pas lui-même la banlieue de Qousseir et le sanctuaire de Sayyida Zeinab ? En quoi votre intervention serait-elle nécessaire ? Par contre, si le régime est proche de l’effondrement – et c’est ce que nous pensons – votre présence à Qousseir et Sayyida Zeinab n’avance en rien », a-t-il dit.
Et M. Geagea d’ajouter : « Le Liban est aujourd’hui plus que jamais pris dans la tempête. Nos frontières sont poreuses, les citoyens sont en danger, l’État a perdu tout son prestige au plan interne, ses institutions sont paralysées, sa volonté hypothéquée, ses responsables sont corrompus – et vous avez devant vous un exemple flagrant avec l’affaire de la centrale flottante Fatima Gül, qui est en panne moins d’un mois après le début de ses travaux – l’économie est dans un état désastreux et la situation socio-économique en effondrement permanent. Vous vous demandez pourquoi il n’y a pas de gouvernement... Eh bien, parce qu’il faut toujours bloquer certains portefeuilles bien déterminés en faveur de personnalités bien précises... et il faut toujours que certains soient capables de bloquer le cabinet. »
« Il n’y a pas de loi électorale jusqu’à présent, parce que les manœuvres vont bon train. Ceux qui sont en train de bloquer directement ou indirectement la possibilité de parvenir à une nouvelle loi électorale sont en train de commettre une erreur monumentale, a poursuivi Samir Geagea. La solution est de sortir de l’état de fait politique actuel et de modifier tous ses visages aux prochaines élections pour créer une nouvelle réalité qui soit à la hauteur des aspirations des Libanais. Ces derniers doivent prendre leur destin entre leurs mains et exercer leur droit à la liberté, en modifiant leurs habitudes électorales », a ajouté M. Geagea.
Et le leader des FL de conclure : « Le pouvoir de décision stratégique est entièrement hors de l’État. Il existe un mini-État à l’intérieur de l’État, sans compter les appels au jihad de part et d’autre. Le citoyen, lui, est pris en étau. »
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