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À La Une - Crise

Les rebelles syriens repassent à l'attaque à Hama

Londres et ses alliés préparés face à l'éventuelle utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Des combattants rebelles se dirigent vers les montagnes el-Turkuman, près de Lattaquié, le 25 avril 2013. AFP / MIGUEL MEDINA

Des combats acharnés ont éclaté jeudi, pour la première fois depuis des mois, à Hama, dans le centre de la Syrie, les rebelles cherchant apparemment à soulager la pression exercée par les forces du régime de Damas sur leurs compagnons d'armes ailleurs dans le pays.

 

Selon les insurgés, sept personnes au moins ont été tuées et des dizaines blessées lorsque les combats ont repris vers 04h00 locales dans cette ville, bastion traditionnel de l'opposition au clan Assad depuis une quarantaine d'années. La plupart des victimes sont des civils.

 

En 1982, le président Hafez el-Assad, père de l'actuel chef de l'Etat, avait écrasé dans le sang un soulèvement islamiste à Hama, qui avait été partiellement rasée.

 

D'après des vidéos mises en ligne par l'opposition, les combattants rebelles sont passés à l'attaque au cri de "Allah est grand" sur fond de tirs de mitrailleuses et de roquettes. Les insurgés affirment que c'est la première fois depuis six mois qu'ils affrontent avec une telle férocité les forces loyales au président Bachar el-Assad.

"L'opération vise à soulager quelque peu nos hommes qui se battent dans les campagnes des environs de Hama ainsi que dans les provinces voisines", a déclaré à Reuters par l'intermédiaire de Skype un activiste se faisant appeler Safi el-Hamaoui.

 

Les forces loyalistes ont marqué des points récemment à la frontière libano-syrienne ainsi que dans les faubourgs de Damas, de même que dans des secteurs du Nord tenus en grande partie par l'insurrection.

 

(Lire aussi : L’ASL rejette l’appel au jihad en Syrie lancé par les cheikhs Assir et Raféi)


Raids aériens près de Damas

Dans le même temps, l'armée de l'air syrienne à mené jeudi des raids contre des enclaves rebelles près de Damas tandis que des accrochages opposaient l'armée aux insurgés dans le nord de la capitale, a affirmé une ONG.

Dans la matinée, des hélicoptères ont visé plusieurs objectifs dans la Ghouta orientale, une vaste région agricole à l'est de Damas, qui est une place forte de la rébellion. La veille, l'armée s'était emparée de la localité stratégique d'Otaybé, qui représente selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) une "porte d'entrée pour l'armée dans la Ghouta".

L'aviation a également frappé Mouadamiya al-Cham (sud-ouest) et la ville mitoyenne de Daraya que l'armée tente de reprendre depuis des mois.

L'OSDH a également fait état de combats à Barzé, un quartier du nord de Damas, que les rebelles ont infiltré par l'est.

 

L'aviation a également frappé des villages à Idleb, une province du nord-est du pays, la ville rebelle de Raqa (nord), Hassaké (nord) et Deraa (sud), a rapporté l'OSDH.

Dans la province de Raqa, l'aviation a visé une secteur proche de la raffinerie de sucre "où se déroule des violents combats entre l'armée et les rebelles près de la caserne 17, à proximité de la capitale provinciale tombée aux mains des rebelles.

 

Mercredi, au moins 138 personnes sont mortes à travers la Syrie, dont 44 civils, 59 rebelles et 35 soldats.

 

 

Evêques d'Alep

Par ailleurs, la France a appelé jeudi à la libération "immédiate" de deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie lundi à Kafar Dael, près d'Alep, alors qu'ils effectuaient une opération humanitaire, a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

"La France condamne fermement l'enlèvement de deux évêques près d'Alep, qui constitue une grave violation des droits de l'homme. Elle (...) exprime sa solidarité aux communautés chrétiennes qui doivent pouvoir vivre en paix dans une Syrie respectueuse de toutes ses composantes", a déclaré Philippe Lalliot, porte-parole du Quai d'Orsay, lors d'un point-presse.

Paris a également condamné "avec la plus grande force" les bombardements qui ont causé des dégâts à la mosquée des Omeyyades à Alep. Le minaret de la mosquée, joyau historique de cette métropole du nord de la Syrie, s'est effondré mercredi, rebelles et régime s'accusant mutuellement de l'avoir détruit.

La mosquée se situe dans la vieille ville d'Alep, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.

 

 

Armes chimiques

Alistair Burt, le ministre délégué des Affaires étrangères britanniques chargé du Moyen-Orient, a par ailleurs indiqué mercredi à Amman que la Grande Bretagne et ses alliés sont "bien préparés" pour faire face au "défi" que représenterait l'éventuel recours à des armes chimiques par le régime syrien.

"Nous sommes très lucides sur le risque que représentent les armes chimiques en Syrie. Le Royaume Uni et ses partenaires se penchent avec beaucoup d'attention sur la façon de réagir à tout incident" qui se présenterait, a-t-il déclaré. "Nous continuons de dire au régime syrien que c'est une limite à ne pas franchir", a ajouté M. Burt lors d'une conférence de presse à Amman.

 

Un responsable du renseignement militaire israélien a accusé mardi le régime syrien d'"utiliser des armes chimiques" face à la rébellion. "Les pupilles qui se contractent, l'écume qui sort de la bouche et d'autres signes que nous avons vus attestent de l'utilisation d'armes chimiques mortelles", a affirmé le général Itaï Brun, chef du département de recherche et d'analyse au sein de la division du renseignement militaire de l'armée israélienne, lors d'une intervention au cours d'une conférence internationale sur la sécurité, dont la radio militaire a diffusé un extrait. "Quelles armes chimiques? Apparemment du sarin", a-t-il ajouté, sans préciser comment ses services avaient réalisé ces observations.

 

Le journal The Times avait annoncé le 13 avril dernier que des scientifiques de l'armée britannique ont trouvé des preuves médico-légales que des armes chimiques avaient été utilisées dans le conflit en Syrie.

Les États-Unis ont averti que toute utilisation ou transfert d'armes chimiques reviendrait à "franchir une ligne rouge" et peut être même justifier une intervention militaire. Mais l'administration américaine assure n'être "pas parvenue à la conclusion" que de telles armes, illégales selon les traités internationaux, ont été employées sur le terrain.

 

Des combats acharnés ont éclaté jeudi, pour la première fois depuis des mois, à Hama, dans le centre de la Syrie, les rebelles cherchant apparemment à soulager la pression exercée par les forces du régime de Damas sur leurs compagnons d'armes ailleurs dans le pays.
 
Selon les insurgés, sept personnes au moins ont été tuées et des dizaines blessées lorsque les combats ont repris...

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