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À La Une - Crise

Syrie : Combats acharnés à Qousseir entre rebelles et soldats soutenus par le Hezbollah

"La prise de la ville (par l'armée) n'est plus qu'une question de quelques jours"

Plusieurs obus syriens sont tombés au Hermel, une région libanaise frontalière de la Syrie, ces derniers jours. Photo Wissam Ismaïl

De violents combats opposaient mardi les rebelles à l'armée syrienne soutenue par le Hezbollah dans des villages de Qousseir, région de la province centrale de Homs frontalière du Liban, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

 

"L'armée est en train de mener la bataille sur les fronts nord et est de la région de Qousseir et le Hezbollah est sur les fronts sud et ouest", plus proches de la frontière libanaise, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers la Syrie.

 

"L'armée syrienne poursuit son avancée dans la région de Qousseir et la prise de la ville n'est plus qu'une question de quelques jours", a renchéri une source militaire à l'AFP. "L'objectif est de 'nettoyer' cette région des terroristes pour garantir le retour des habitants", a ajouté cette source militaire.

 

Selon M. Abdel Rahmane, la prise la ville pourrait toutefois s'avérer plus difficile que le contrôle des villages environnants en raison "de la farouche résistance des rebelles qui ont un moral en acier". "Ils sont prêts à mourir pour défendre leur ville et l'armée ne pourra reprendre la ville de Qousseir que si elle la détruit complètement", a-t-il ajouté.

 

Selon l'OSDH et l'opposition, l'armée est solidement appuyée par des combattants d'élite du Hezbollah, allié indéfectible du régime de Bachar el-Assad. Le Hezbollah affirme qu'il s'agit de Libanais membres du parti qui résident depuis des décennies dans des villages syriens et ne font que se défendre contre les "attaques rebelles". Lundi, Nabil Qaouq, vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, a affirmé que la défense de ces habitants Libanais était un "devoir national".

 

 

(Lire aussi : Mansour : La Turquie « pas responsable » du sort des otages libanais en Syrie)

 

 

L'implication du Hezbollah est violemment dénoncée par l'opposition syrienne. Nommé lundi, le chef par intérim de l’opposition syrienne, Georges Sabra, a aussitôt estimé que "ce qui se passe à Homs est une déclaration de guerre contre le peuple syrien, et la Ligue arabe se doit de considérer l’affaire comme telle". "Le président et le gouvernement libanais doivent prendre conscience du danger que cela représente pour la vie des Syriens, et les relations futures entres les deux peuples et les deux pays", a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse à Istanbul. "Le gouvernement libanais doit se pencher avec le sérieux nécessaire sur la question de l’occupation du territoire syrien et du meurtre de Syriens (...) Nous espérons que le peuple frère libanais élèvera la voix contre le meurtre de Syriens libres", a ajouté M. Sabra. "Nous appelons en particulier nos frères chiites libanais à empêcher leurs fils d’aller tuer des Syriens", a-t-il souligné.

 

L'implication du Hezbollah est aussi vivement dénoncée par les adversaires libanais du parti chiite qui craignent l'entraînement du Liban dans la spirale de violence syrienne.

 

(Lire aussi : Gemayel critique l’implication « dangereuse » du Hezbollah en Syrie)

 

Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a estimé que l’implication du parti chiite auprès des forces de Bachar el-Assad revêt un caractère "stratégique". "L’Iran considère qu’une chute du régime syrien fera échouer ses ambitions expansionnistes dans la région", a dit M. Geagea. Selon lui, Téhéran a décidé d’intervenir dans le conflit syrien pour "sauver le régime de Bachar el-Assad aux dépens de la vie des combattants du Hezbollah".

L'ancien Premier ministre Saad Hariri a, de son côté, qualifié de "crime", l'intervention du Hezbollah en Syrie.

 

L’imam salafiste de la mosquée Bilal ben Rabah, cheikh Ahmad el-Assir, a ainsi annoncé lundi soir dans une conférence de presse la formation des "brigades de la résistance libre à Saïda". "Tous ceux qui se sentent menacés par le Hezbollah sont appelés à former des cellules de cinq personnes par unité pour se défendre", a indiqué cheikh el-Assir, qui a également prononcé une fatwa permettant aux "jeunes Libanais résidents ou émigrés de se battre pour défendre le village de Qousseir en Syrie".

 

Le cheikh salafiste Salem Raféi a lui aussi annoncé, à l’issue d’une réunion de ses partisans à Tripoli, "l’état de mobilisation générale pour venir en aide aux sunnites qui sont agressés dans la région de Qousseir et sa banlieue, à travers toute forme de soutien permettant de préserver leur vie et de consolider leur présence et leur résistance". "Cela est rendu nécessaire par le devoir légal, moral et humanitaire, surtout après que l’État eut renoncé à ses responsabilités dans la défense de ses citoyens", a ajouté cheikh Raféi.

 

Aujourd'hui, le cheikh Raféi a déclaré au ministre démissionnaire de l’Intérieur Marwan Charbel être prêt à retirer son appel au jihad si le Hezbollah mettait un terme à sa participation à la guerre syrienne. "M. Charbel m’a appelé et je lui ai assuré notre disposition à retirer notre appel au jihad en Syrie si le Hezbollah cesse d’y envoyer des combattants", a déclaré cheikh Raféi à la chaîne LBCI.

 

Depuis plus d'une semaine, les rebelles tirent des obus en direction de la région libanaise frontalière du Hermel, bastion du Hezbollah, affirmant riposter à l'implication du parti. Mardi, deux nouveaux obus se sont abattus sur la ville de Hermel, endommageant légèrement une maison.

 

La France a exprimé hier sa "vive préoccupation" après "la montée des tensions à la frontière entre la Syrie et le Liban".

 

 

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