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Liban - Sécurité

La détérioration de la situation à la frontière libano-syrienne prend une dimension alarmante

Le Hezbollah aurait subi d’importantes pertes en vies humaines lors des combats de ces derniers jours en Syrie.

Les funérailles d'un jeune Libanais de 13 ans, tué par un obus syrien, le 14 avril 2013, dans la ville libanaise frontalière de Qasr. AFP PHOTO / STR

Les bombardements syriens se sont poursuivis hier pour la deuxième journée consécutive contre le village d’al-Qasr, qui a enterré dans la matinée les deux victimes des tirs de dimanche, pendant que les combats se poursuivaient de l’autre côté de la frontière entre les forces régulières syriennes et l’Armée syrienne libre (ASL).
Plusieurs obus sont tombés sur le village ainsi que dans les bois avoisinants sans faire de victimes. Le président du conseil municipal du village, Hassan Zeayter, en a appelé au président Michel Sleiman. Il l’a pressé de faire en sorte que l’État assume son rôle, « sinon, nous nous ferons justice nous-mêmes ».


L’armée a renforcé sa présence dans ce secteur frontalier, en assurant que ses unités n’hésiteront pas à riposter aux sources de tirs pour protéger les villageois. Il reste cependant difficile de déterminer la partie qui tire contre le Liban. Même l’armée relève ce point dans son rapport examiné hier lors de la réunion du Conseil supérieur de défense. Le Hezbollah et les habitants de Qasr accusent l’ASL de tirer contre ce village, pendant que les rebelles accusent les forces régulières de ce bombardement dont l’objectif est, selon eux, de pousser les Libanais à accuser l’ASL de violer la souveraineté libanaise.


Interrogé par nowlebanon, le coordonnateur politique de l’ASL, Louaï Mokdad, a rappelé que les rebelles avaient effectivement menacé de tirer contre les positions frontalières du Hezbollah qu’il accuse d’avoir intensivement bombardé celles de l’ASL au cours des deux derniers jours. « Nous avons riposté aux sources de tirs, a-t-il souligné. Mais il n’est pas question pour nous de bombarder des villages. Il faut cependant que les Libanais sachent que l’armée syrienne joue un mauvais rôle, en ce sens qu’à chaque fois que l’ASL riposte aux sources de tirs du Hezbollah, les mortiers des forces du régime entrent en action et bombardent les localités libanaises pour que l’ASL soit accusée de ces tirs », a-t-il indiqué, en exhortant l’État libanais à déployer l’armée à la frontière ou à envisager le déploiement de forces internationales.
Dans le même temps, l’Associated Press publiait un reportage sur des combattants du Hezbollah patrouillant tout le long de la frontière, dans le périmètre de Qasr, « pour protéger les villages chiites contre les attaques des rebelles ». Ces combattants du Hezbollah, a expliqué un de leurs chefs, Mohammad, se sont constitués en comités populaires dont la seule mission est de défendre les villages frontaliers « au moment où les combats font rage entre les forces régulières syriennes et les combattants de l’ASL ».

Les pertes du Hezbollah en Syrie
Notons que selon des activistes cités par la chaîne al-Arabiya, au moins quarante combattants du Hezbollah ont péri dans les batailles qui ont eu lieu au cours des deux derniers jours dans le secteur de Qousseir en Syrie, dans le province de Homs. Ces informations ont été confirmées par des habitants de la Békaa (Est) qui ont indiqué à l’AFP que les dépouilles de cinq combattants du Hezbollah avaient été rapatriées de Syrie entre dimanche et lundi.
Selon un habitant d’el-Khasi, « ils sont morts dans les combats le 8 avril dans le secteur de Qousseir, frontalier du Liban ». « Nous avons mis en terre dimanche un combattant du Hezbollah, Assad Ali Assad, tué en Syrie il y a quelques jours. D’autres martyrs du Hezbollah originaires du Sud ont été enterrés entre hier et aujourd’hui, nous ont dit leurs familles », a-t-il précisé à l’AFP.


Ces développements dramatiques de la situation à la frontière est inquiètent au plus haut point la communauté internationale. Les États-Unis ont dénoncé hier les violations syriennes de la souveraineté libanaise. Un responsable du département d’État a demandé à toutes les parties de respecter l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban, avant de réaffirmer le soutien de Washington à la politique de distanciation pratiquée par le Liban vis-à-vis de la guerre en Syrie.


Le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU au Liban, Derek Plumbly, qui a eu hier un entretien avec M. Ammar Moussaoui, a également exprimé son inquiétude face à la détérioration à la frontière et souligné la nécessité, pour toutes les parties, de respecter l’intégrité territoriale du Liban ainsi que la déclaration de Baabda et la politique de distanciation.

 

 

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