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Diaspora - Recherche

Avec Salim Khalaf, la Phénicie émerge aux USA

Aujourd’hui, la Phénicie s’étale en long et en large sur le Web, et pour visiter toutes ses strates, il suffit d’un simple clic sur Phoenicia.org. C’est un Libanais vivant aux États-Unis qui a ouvert ce sésame au monde entier : Salim Khalaf.

Salim Khalaf, un passionné de la Phénicie.

Originaire de Souk el-Gharb et fuyant la guerre au Liban, il était arrivé en 1985 au pays de l’Uncle Sam, muni d’un BA en « business » et en littérature anglaise. Il s’inscrit de suite à l’université de Caroline du Nord dont il obtiendra un MA en histoire ancienne, matière qui l’a toujours passionné et vers laquelle il retournera après des travaux dans le graphisme informatique éducationnel.
Et ce sera un retour par la grande porte vers ses ancêtres millénaires. En 1995, il commence par élaborer un site dans le but de créer « une petite présence phénicienne ». « Car sur la toile, dit-il, ce sujet était presque introuvable, ou très défaillant. En démarrant, très humblement, avec quelques pages, j’ai découvert à quel point je savais peu de mon legs phénicien. Creuser leur histoire et leur culture a été une expérience fascinante et enrichissante. En même temps, j’étais en colère contre les responsables de notre éducation et leur approche banalisée des Phéniciens. »
Son site est rapidement assailli par une foule d’internautes « phéniçophiles » et amateurs d’histoire de l’Antiquité, qui tantôt posaient des questions et proposaient des suggestions, tantôt postaient leurs études et leurs analyses. Salim Khalaf a donc invité ceux qui le désirent à rédiger des articles spécialement pour son site. À sa grande surprise, ils affluent de toutes parts. Il précise à ce sujet : « Ces contributeurs se sont mis à l’œuvre à partir de l’Australie, du Brésil, de l’Argentine, du Liban, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la Tunisie, de Gibraltar, de l’Afrique du Sud, de l’Italie, du Canada, des États-Unis, et même de l’Antarctique (tel le Dr Gavin Francis, un médecin et passionné d’histoire, membre de la station de recherche British Antarctic Survey située sur le plateau de glace Brunt). »
Autrement dit, ce groupe de chercheurs, auteurs, collaborateurs et écrivains, bien que séparés géographiquement par des continents, se retrouve uni sur Internet, via Salim Khalaf, qui a dû jouer les coordinateurs. Phoenicia.org est ainsi devenu le plus grand recueil d’études sur les Phéniciens de la toile. Il a reçu le prix « Superior Cedars » en 2008, décerné pare l’Union libanaise culturelle mondiale (ULCM). Il a en outre servi de référence à des écrivains et des éditeurs du monde entier et s’est retrouvé parmi les premiers « clics » de recherches sur la Phénicie chez Google, Yahoo, Bing et autres moteurs de recherche.

Une œuvre musicale dédiée à Ahiram
En 2009, le Dr Nicholas Kahwaji, alors secrétaire général de l’Union libanaise culturelle mondiale, décide de collaborer avec Phoenicia.org, déjà très sollicité, pour constituer un organisme à but non lucratif dont la mission serait d’éclairer sur la contribution des Phéniciens, des Cananéens et des Puniques à la civilisation mondiale. Et se crée ainsi un Centre de recherche international phénicien, à Chapel Hill (Caroline du Nord), ayant pour président le Dr Habib Chamoun. Il compte des chercheurs internationaux, des chercheurs et des immigrants libanais qui travaillent à découvrir, promouvoir et diffuser des informations en langue anglaise sur nos ancêtres.
Salim Khalaf ajoute : « Au sein de ce centre, on a prévu un système de donations pour poursuivre nos objectifs : octroi de bourses, recherches, protection des sites archéologiques, numérisation d’ouvrages rares sur les Phéniciens, et coup d’arrêt aux achats de trésors phéniciens pillés. »
Et qu’est-ce qui a été réalisé ? Il répond : « Notre groupe, “Les amis phéniciens”, a enregistré plusieurs réalisations, dont la production d’un film documentaire en espagnol sur les contributions de la civilisation phénicienne, par l’Argentin Daniel Asade, la tournée d’un navire (réplique d’un modèle phénicien) effectuant l’itinéraire déjà suivi il y a des milliers d’années, la signature d’un protocole de coopération avec l’Université Complutense de Madrid, et une invitation du Dr Chamoun à visiter un site archéologique phénicien/punique récemment découvert. »
Il faut noter que Salim Khalaf, phénicien dans l’âme, a plusieurs cordes à son arc. Quand il ne s’adonne pas à la recherche, il pousse la chanson (il s’est notamment produit dans l’opérette Patience de Gilbert and Sullivan) et compose de la musique. Pour son site personnel, il a créé une œuvre pour orgue, intitulée Ahiram, la marche du couronnement du roi.
Originaire de Souk el-Gharb et fuyant la guerre au Liban, il était arrivé en 1985 au pays de l’Uncle Sam, muni d’un BA en « business » et en littérature anglaise. Il s’inscrit de suite à l’université de Caroline du Nord dont il obtiendra un MA en histoire ancienne, matière qui l’a toujours passionné et vers laquelle il retournera après des travaux dans le graphisme...