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À La Une - Syrie

L'initiative d'al-Nosra sert le régime d'Assad, estime l'opposition syrienne

Le Royaume-Uni a la preuve de l'utilisation d'armes chimiques.

Des Syriens manifestent contre le régime de Bachar el-Assad à Alep, le 13 avril 2013. AFP / DIMITAR DILKOFF

La Coalition de l'opposition syrienne a estimé dimanche que l'acte d'allégeance publique du Front al-Nosra au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri servait le régime de Bachar el-Assad.

"Nous nous opposons fermement à toute action ou déclaration en contradiction avec la volonté du peuple syrien et les objectifs de la révolution. Ces initiatives servent seulement le régime d'Assad et portent atteinte aux progrès de la révolution", a indiqué dans un communiqué le plus important regroupement d'opposants au régime syrien.

"La Coalition est préoccupée par les récentes déclarations concernant les affiliations et les idéologies de certaines factions rebelles. Nous exhortons al-Nosra de rester dans les rangs des nationalistes syriens, de continuer à combattre le régime d'Assad, et d'appuyer et de protéger toutes les confessions en Syrie", a-t-il ajouté.

Mercredi, le Front al-Nosra, un groupe formé de jihadistes syriens et étrangers et qui n'est pas membre de l'ASL, a prêté allégeance à Ayman al-Zawahiri qui a appelé à l'instauration d'un "Etat islamique" en Syrie.

La Coalition rappelle qu'elle avait exprimé dans le passé son rejet de la décision des Etats-Unis de placer le Front al-Nosra sur la liste noire des "organisations terroristes".

Elle souligne que "c'est le régime d'Assad qui a poussé la révolution pacifique à se transformer en une lutte armée et qu'al-Nosra fait partie des forces qui combattent contre ce régime".


A la mi-décembre, lors de la réunion du groupe des Amis du peuple syrien à Marrakech, au Maroc, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, avait appelé les Etats-Unis à réexaminer leur décision de placer al-Nosra sur leur liste des organisations terroristes.

"La décision de classer un des groupes qui combattent le régime comme un groupe terroriste doit être réexaminée (...) Nous pouvons avoir des divergences idéologiques et politiques avec certaines parties, mais les révolutionnaires partagent tous le même but: renverser ce régime criminel", avait-il ajouté.


Sur le terrain les violences se poursuivent sans répit. L'armée syrienne a réussi à briser le siège que les rebelles imposaient depuis six mois à deux camps militaires dans la province d'Idleb (nord-ouest), a annoncé dimanche l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Pour la première fois depuis des mois, les forces du régime ont réussi à briser le siège des camps militaires de Wadi Deif et Hamdiya, après que l'armée a pris les rebelles de revers", a expliqué l'OSDH.
Au moins 21 rebelles ont été tués dans cette attaque qui s'est concentrée sur le village de Babulin, précise l'Observatoire, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers le pays.


Les troupes du régime "contrôlent maintenant deux collines sur un côté de la route internationale Damas-Alep", ouvrant une voie d'approvisionnement aux soldats qui se trouvaient dans ces camps et n'étaient jusqu'à présent approvisionnés que par hélicoptère, a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.

 

Deux camions transportant du matériel et des armes ont pu se rendre dans les camps militaires pour la première fois depuis six mois.

 

Cette région rurale est située près de la ville stratégique de Maaret al-Noomane, tombée aux mains des rebelles en octobre. Cette localité est située sur l'autoroute entre Damas et Alep, et son contrôle avait permis aux rebelles de bloquer l'approvisionnement terrestre pour les deux bases.

 

L'aviation a mené un raid sur Hajar al-Aswad, dans la banlieue sud de Damas, et continuait de bombarder Daraya.
Au nord-est du pays, au moins 16 personnes, dont trois enfants, ont été tuées dimanche dans un raid aérien contre un village à majorité kurde, a annoncé l'OSDH.

"Seize personnes, dont deux femmes et trois enfants, ont été tuées dimanche lorsqu'un (avion) chasseur a bombardé le village à majorité kurde de Haddad", a indiqué cette organisation.

"Alors que cette région est plutôt calme, il y a dans ce village une position rebelle. Cependant ce n'est pas elle qui a été visée mais des maisons civiles", a affirmé à l'AFP le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

Dans le nord de la Syrie, la population kurde avait trouvé un compromis avec le régime et les rebelles pour éviter que la région ne devienne un champ de bataille.

Mais ces dernières semaines, les combattants kurdes auraient rejoint les rebelles syriens dans certaines régions, notamment dans le quartier de cheikh Maqsoud à Alep.

 

(Lire aussi: Les enfants, premières victimes du conflit en Syrie)

Destruction du patrimoine

Dans le même temps, les opposants syriens ont accusé dimanche le régime d'avoir détruit le minaret d'une mosquée remontant aux premières heures de l'islam à Deraa, dans le sud du pays.

Une vidéo publiée par des militants sur YouTube montre le minaret carré en pierre noire de la mosquée Omari s'effondrer après ce qui semble être des bombardements et s'écraser dans les gravas et la poussière.

Ce lieu de culte, qui date du VIIe siècle, avait déjà été bombardé les jours précédents, selon d'autres vidéos.

"Ce régime d'une barbarie sans limite a visé avec des chars le minaret de la mosquée Omari, un lieu plein de symbole de civilisation, de spiritualité et d'humanité", ont dénoncé dans un communiqué les opposants regroupés au sein du Conseil national syrien (CNS).

"Le minaret, détruit par les soldats du tyran, appartient à la première mosquée du Levant construite par Omar Ibn al-Khattab", ajoute le Conseil.

 

La mosquée Omari, située dans le centre de Deraa, a été le point de départ mi-mars 2011 des premières manifestations géantes contre le régime, en réaction à des tortures infligées par les services de securité à des enfants qui avaient écrit un slogan contre Bachar el-Assad sur un mur.

"C'est là que la révolution a pris naissance. Les premières vagues de manifestations pour la fierté et la dignité sont sorties de ses portes. Les premiers martyrs sont tombés sur ses murs et ses premiers blessés ont été soignés sur son sol", ajoute le CNS à propos de la mosquée.

 

Les Comités locaux de coordination, qui regroupe des militants actifs sur le terrain, ont dénoncé un "acte barbare qui s'ajoute aux crimes commis par Assad": "Ce ne sont pas seulement des pierres qui ont été détruites mais aussi un patrimoine religieux et historique choyé par le peuple syrien".

 

En deux ans de conflit, un grand nombre de sites historiques ont été endommagés ou pillés en Syrie.

L'Unesco et d'autres organisations internationales ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude à propos de ces sites, dont six sont inscrits au Patrimoine mondial de l'humanité comme la veille ville d'Alep et celle de Damas, ainsi que le Krak des chevaliers, célèbre château croisé.


Preuves d'utilisation desa armes chimiques
Samedi, les violences ont fait au moins 138 morts -- 48 civils, 61 rebelles, 29 soldats -- à travers la Syrie, selon le bilan quotidien de l'OSDH.

Le même jour, le journal The Times a indiqué que des scientifiques de l'armée britannique ont trouvé des preuves médico-légales que des armes chimiques avaient été utilisées dans le conflit en Syrie,.

Un échantillon de terre prélevé dans une zone proche de Damas et sorti clandestinement du pays vers le Royaume-Uni a apporté la preuve qu'"un certain type d'arme chimique" avait été utilisé, ont indiqué des sources du ministère de la Défense citées par le quotidien britannique. Les tests ont été conduits au département de recherche chimique et biologique du ministère de la Défense britannique à Porton Down, est-il précisé dans l'article, qui fait la Une.

 

Les pays occidentaux ont des "preuves solides" que des armes chimiques ont été utilisées au moins une fois dans le conflit syrien, avaient par ailleurs indiqué jeudi des diplomates à l'ONU.

L'unité britannique n'a pas été en mesure de déterminer si les armes avaient été utilisées par le régime du président Bachar el-Assad ou par les rebelles qui le combattent, et si cette utilisation avait été systématique, indique The Times.

"Il y a eu certaines informations selon lesquelles ce serait juste un puissant agent antiémeute mais ce n'est pas le cas - c'est autre chose, bien qu'il soit impossible de dire avec certitude qu'il s'agit de gaz sarin", a détaillé une source anonyme citée par le journal.


Joint par l'AFP, le ministère de la Défense n'a pas souhaité faire de commentaires, alors que le ministère des Affaires étrangères a dit être "profondément inquiet" vis-à-vis d'une éventuelle utilisation d'armes chimiques.

"Nous avons fait part de nos inquiétudes au secrétaire général de l'ONU et soutenons pleinement sa décision d'enquêter", a déclaré un porte-parole. "L'utilisation d'armes chimiques serait un crime terrifiant. Ceux qui ont ordonné l'utilisation d'armes chimiques et ceux qui ont participé à leur utilisation devront rendre des comptes."

 

Le gouvernement syrien et l'opposition armée s'accusent mutuellement d'avoir employé des armes chimiques dans la guerre civile. Damas a déposé le 20 mars une requête officielle pour une enquête de l'ONU, se plaignant d'une attaque aux armes chimiques par les rebelles le 19 mars à Alep. Une mission d'experts, conduits par le Suédois Ake Sellstrom, a été constituée par l'ONU. Mais les autorités syriennes ont refusé cette semaine l'accès à leur territoire aux membres de cette mission, Ban Ki-moon ayant souligné que "toutes les allégations" feraient l'objet d'enquêtes.

 

(Lire aussi: Deux courants se partagent les « zones libres » d’Alep)

 

Enfin, les quatre journalistes italiens d'une équipe de la RAI retenus en otages depuis le 4 avril dans le nord-ouest de la Syrie par un groupe armé musulman ont été libérés samedi et ont été rapatriés de Turquie en Italie, ont indiqué les médias italiens.

Dans un communiqué, le président du Conseil Mario Monti, qui exerce les fonctions de ministre des Affaires étrangères par intérim, avait annoncé la bonne nouvelle en milieu de journée. Il avait remercié ses services pour leur "engagement" et leur "professionnalisme", qui a "permis une issue positive de cette affaire, rendue compliquée par l'extrême danger de la situation" dans la zone de Idlib.

 

Lire aussi

Armes, jihadistes, chaos : l’infernale équation syrienne

 

Réflexions diplomatiques sur la situation en Syrie..., l'article de Scarlett Haddad

La Coalition de l'opposition syrienne a estimé dimanche que l'acte d'allégeance publique du Front al-Nosra au chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri servait le régime de Bachar el-Assad.
"Nous nous opposons fermement à toute action ou déclaration en contradiction avec la volonté du peuple syrien et les objectifs de la révolution. Ces initiatives servent seulement le régime d'Assad et portent...

commentaires (4)

Et alnosra/qaida ne servent que la cia , le mossad et le sionisme mondial malfaisant. Bien stupide celui qui croit le contraire.

Jaber Kamel

09 h 59, le 15 avril 2013

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Commentaires (4)

  • Et alnosra/qaida ne servent que la cia , le mossad et le sionisme mondial malfaisant. Bien stupide celui qui croit le contraire.

    Jaber Kamel

    09 h 59, le 15 avril 2013

  • Qaëda, Nosra et pas seulement !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 45, le 15 avril 2013

  • Le royaume n'a évidemment aucune crédibilité en la matière. Le criminel blair est poursuivi par la justice de son pays pour avoir menti aux royaume-uniens sur les armes de destruction massive. Alors vous savez où ce royaume peut mettre ses rapports sur les armes chimiques? L'onu a refusé d'envoyé des enquêteurs si ces derniers n'avaient pas un mandat élargit pour la recherche et la localisation des armes stratégiques Syriennes après le tir chimique certifié (autrement on aurait pas assisté à l'étouffement de l'affaire de la part des occidentaux qui soutiennent les terroristes alors qu'ils cherchent le moindre poil pour accuser les autorité Syrienne et nommément le président Assad), Sachant parfaitement que cette condition serait refusée de la part des autorités Syrienne.

    Ali Farhat

    16 h 32, le 14 avril 2013

  • Y a-t-il encore un genre de crimes contre l'humanité que le régime de Damas n'a pas encore commis ? Mais quand le Tribunal pénal international (TPI) bougera-t-il ? Après un million de morts en Syrie ?

    Halim Abou Chacra

    02 h 39, le 14 avril 2013

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