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Liban - L’éclairage

Pour un cabinet d’une vingtaine de ministres qui « donnent et ne prennent pas »

De sources proches de Mousseitbé, on indique que le Premier ministre désigné, Tammam Salam, est déterminé à aller rapidement, mais sans précipitation, dans le processus de formation de son gouvernement, afin d’écarter le spectre d’un vide prolongé à la tête du pouvoir réglementaire.


Selon ces milieux, M. Salam entend battre le fer tant qu’il est chaud et donc profiter de l’occasion fournie par la quasi-unanimité qui s’était formée autour de son nom lors des consultations de Baabda en vue de la désignation d’un Premier ministre.
Il cherche à se saisir de cette occasion pour mettre sur pied une équipe ministérielle qui soit à son image et dont la mission serait essentiellement de superviser le déroulement des élections législatives dans un climat de démocratie, d’honnêteté et de neutralité de l’État. Voilà pourquoi il souhaite qu’aucun des ministres qui sera appelé à collaborer avec lui ne soit candidat aux législatives.
L’option de hâter autant que possible la formation du gouvernement est partagée par la plupart des collaborateurs du Premier ministre désigné, tout comme par certains milieux politiques et des pôles d’influence économiques. Tous ceux-là réclament des personnalités à la compétence reconnue et qui seraient en mesure « de donner à l’État et de ne pas prendre ».


L’objectif est de faire en sorte que le Premier ministre désigné mette toutes les forces politiques devant leurs responsabilités et de tester leur volonté réelle de faciliter la tenue des élections. Dans ce cas, elles devraient accorder rapidement la confiance à son gouvernement pour que celui-ci puisse s’atteler au plus tôt à la tâche.
Certaines sources parlent de la nécessité d’un « choc positif » que constituerait la mise en place d’un cabinet de « fait accompli » formé de personnes compétentes, rendant la critique difficile aux diverses parties.
Cela est d’autant plus possible, souligne-t-on, que l’opinion publique est d’ores et déjà considérée comme étant acquise à M. Salam, depuis que sa nomination a clairement ouvert des brèches dans le mur de désolation économique qui bouchait jusque-là tous les horizons.


Ainsi, il est fait état de premiers frémissements de l’activité, en particulier touristique, avec notamment un début de retour des touristes arabes qui boudent le Liban depuis deux ans. Au point où certains commencent à rêver d’une saison d’été prometteuse en dépit de la poursuite du conflit syrien aux portes du Liban.
Quoi qu’il en soit, les visiteurs de Mousseitbé rapportent du Premier ministre désigné son refus d’entrer dans des polémiques médiatiques ou dans des bazars politiciens autour de la distribution des portefeuilles ministériels et des parts qui reviendraient à chacune des composantes.
Sur ce dernier point, M. Salam part du principe que tous les portefeuilles sont ouverts à tout le monde, de sorte qu’il n’y a selon lui aucune exclusivité en faveur de telle formation politique ou de telle communauté et que la règle est l’alternance.


D’autre part, les visiteurs rapportent que le chef du gouvernement désigné n’accepte pas que des conditions lui soient imposées par une quelconque partie. Il estime ainsi que tout comme sa nomination a été obtenue sans aucun engagement de sa part vis-à-vis d’une partie locale et extérieure, il est en mesure de former un gouvernement sans avoir à se soumettre aux conditions de tel ou de tel.


Certes, souligne-t-il, il est tout à fait normal que des positions politiques soient exprimées par les diverses parties à l’issue des consultations, mais cela ne doit pas l’empêcher de pouvoir former un cabinet « à son image ».
Celui-ci, à en croire toujours les visiteurs, ne devra pas être « politique », en ce sens qu’il ne regroupera pas de candidats aux élections. Il devra comporter tout au plus entre 20 et 24 ministres. En d’autres termes, M. Salam ne veut pas d’un gouvernement pléthorique alourdi des six traditionnels « ministres d’État », et cela est justifié par le fait que cette équipe est censée rester en place au maximum quelques mois et qu’elle devra partir au lendemain des élections.
Plusieurs scénarios sont envisagés, souligne-t-on dans l’entourage du Premier ministre désigné, sachant que ce dernier a fait d’ores et déjà savoir qu’il se récuserait s’il était dans l’incapacité de former rapidement un gouvernement de supervision des élections ou si l’on venait à proroger le mandat de la législature actuelle.
L’un des scénarios consisterait à mettre en place un cabinet de fait accompli formé de personnalités compétentes, mais sans tenir compte des exigences des parties. Au cas où la confiance était refusée à ce cabinet, il y aurait tout de même une évolution importante, c’est que ce serait ce cabinet qui assumerait l’expédition des affaires courantes en lieu et place du gouvernement Mikati.


En revanche, en cas d’obtention de la confiance et de déroulement des élections législatives dans une ambiance normale, M. Salam pourrait réserver sa place de Premier ministre pour après le scrutin. Il retournerait ainsi au Grand Sérail à la tête d’un gouvernement politique cette fois-ci, mais toujours conditionné par le besoin, dans le contexte actuel, de personnes modérées au sein de l’exécutif.

 

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Selon ces milieux, M. Salam entend battre le fer tant qu’il est chaud et donc profiter de...

commentaires (3)

Ou MISSION IMPOSSIBLE !

SAKR LOUBNAN

12 h 58, le 13 avril 2013

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Commentaires (3)

  • Ou MISSION IMPOSSIBLE !

    SAKR LOUBNAN

    12 h 58, le 13 avril 2013

  • ça s'appelle le RÊVE qui ne peut point se matérialiser...

    SAKR LOUBNAN

    09 h 52, le 13 avril 2013

  • C'est un voeux optimiste.... Ca sera difficile d'en trouver 2 sur la vingtaine ....

    M.V.

    17 h 41, le 12 avril 2013

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