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Liban - Société

Les femmes de Anjar, des battantes au service de l’environnement

Les Nations unies lancent, avec plusieurs ONG, le Women Project à Anjar, dans la Békaa. Un projet qui met la femme au centre des actions environnementales.

Au souk traditionnel, des spécialités de la région sont proposées aux visiteurs.

C’est une fin de matinée au temps incertain qui nous accueille à Anjar, calme et paisible ville de la Békaa. Malgré sa proximité avec les frontières syriennes, qui ces jours-ci sont synonymes de tourments, la ville d’Anjar continue de placer la protection de l’environnement au centre de ses intérêts et de ses actions. Plusieurs femmes de la région ont préparé avec soin diverses spécialités locales d’origine arménienne, le village comptant une large communauté arménienne. Ces femmes se sont donné rendez-vous au petit souk traditionnel devant le site omeyyade de la région. Malgré un temps qui était loin d’être favorable à une sortie en plein air, les habitantes de Anjar ont tenu à participer à cet événement en faveur de l’environnement. «C’est vrai que la situation sécuritaire nous inquiète à chaque instant, mais cela ne nous empêche pas d’être aussi dévoués à la préservation de notre Anjar», confie une des femmes du stand qui proposait des gâteaux typiques de la région.


Ce jour-là, plusieurs associations, dont la SPNL (Society for the Protection of Nature in Lebanon) et la MAVA (la fondation pour la nature), s’étaient rassemblées à Anjar avec les représentants du Programme onusien pour l’égalité entre l’homme et la femme afin de lancer le «projet de la femme». Cette même journée est aussi celle de la célébration du miracle de la migration des oiseaux et la journée mondiale de l’eau.


Le «Women Project» est un programme qui s’étend sur trois ans. Lancé cette année, il a pour but d’impliquer davantage la femme dans les initiatives qui touchent l’environnement. La femme est considérée comme ayant un rôle fondamental au sein de la société. Influente, elle inculque les valeurs aux générations montantes. «Ce projet se base sur deux étapes. D’abord, un soutien social qui vise à intégrer la femme dans la société et lui donner plus de poids au niveau décisionnel», explique Dalia al-Jawhary de la SPNL. «Le second volet est une forme de soutien économique puisqu’il aide les femmes à trouver un emploi qui ait un rapport avec les traditions de la région», ajoute-t-elle.


Grâce à ce projet, des groupes de femmes de la région de Anjar vont bénéficier de nouvelles opportunités d’emploi ou d’activités génératrices de revenus. «Ce projet compte développer l’écotourisme, mettre en place des plans de marketing, organiser des ateliers de formation sur les compétences requises pour les emplois identifiés, et la façon de lancer une petite entreprise et de la gérer», indique Dalia al-Jawhary à L’Orient-Le Jour. En outre, les outils et l’équipement nécessaires pour les possibilités d’emplois identifiés seront fournis pour soutenir les femmes.


Sur un autre plan, un intérêt particulier est accordé au problème de l’eau, en vue notamment de garder les systèmes d’eau locaux traditionnels qui permettent une gestion plus durable et saine des ressources. Le projet intitulé «Raviver les fonctions écologiques de l’habitat par l’appui de la gestion durable des systèmes d’eau locaux» est également lancé en collaboration avec la fondation MAVA, afin d’améliorer l’utilisation de l’eau agricole.

À la découverte de Anjar
C’est ainsi dans ce cadre que la SPNL a organisé une sortie à Anjar qui a permis aux amoureux de la nature et autres curieux de découvrir cette région. Classé patrimoine mondial de l’Unesco, Anjar est l’unique site du Liban qui date de l’époque omeyyade. Une dizaine de personnes ont pris part à cette aventure. Parmi elles, Yara Hleihel, 22 ans, étudiante en master en sciences et gestion de l’environnement à l’USJ, qui affirme aimer les sorties dans la nature. «J’aime voir que mon pays est concerné par l’environnement. Cette sortie nous a fait découvrir la région, même si la météo n’a pas été de notre côté», dit-elle.


Nabigha Dakik, 30 ans, représentante de la réserve côtière de Tyr, ne s’est pas laissée décourager par le mauvais temps. «J’aime sentir la pluie. C’est très agréable de se sentir en phase avec la nature», confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. «J’ai aussi pu constater que la municipalité a une organisation exemplaire et s’intéresse beaucoup à l’environnement. On sent aussi que les femmes sont très impliquées», ajoute-t-elle concernant la municipalité de Anjar.
Ce n’est pas sans raison que le «Women Project» donne à la femme la place principale. Les dames de Anjar sont des battantes. Elles veulent transmettre certaines valeurs qui placent la préservation et la protection de la nature au centre de l’éducation.

 

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