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À La Une - Hommage

« Légende vivante » pour Domingo, elle est née au Akkar...

Après 40 ans de Met, le Festival international de Baalbeck en 1959 et Broadway l’an dernier (à 82 ans) : Rosalind Elias, une carrière de mezzo soprano sans déclin, saluée par l’ATFL.

À l’ATFL, en compagnie de Salwa Roosevelt, ancienne chef du protocole et originaire du Chouf (à droite).

C’est le Liban des arts dans toute sa splendeur et sa flamboyance outre-Atlantique que vient de célébrer le gala 2013 de l’American Task Force for Lebanon (ATFL).


La mezzo soprano Rosalind Elias était venue de New York où elle vit et travaille. Car elle travaille toujours, à plus de 80 ans : Il y a deux semaines, elle donnait un récital au Fisher Hall. Et c’est une Américaine d’origine libanaise (plus précisément du Chouf), Salwa Roosevelt (chef de protocole durant le mandat de Ronald Reagan), qui l’a présentée à une nombreuse audience avec, au premier plan, l’ambassadeur du Liban à Washington Antoine Chédid et son épouse Nicole. Parlant en connaissance de cause, Salwa Roosevelt, impliquée aux côtés de Placido Domingo dans l’opéra de Washington, a notamment dit : « Je voudrais rappeler ce que le New York Times avait écrit le 15 janvier 1958, à la suite de la première d’un opéra contemporain, Vanessa, de Samuel Barber, avec pour principale interprète Rosalind, alors dans ses vingt ans. La mezzo américaine, Rosalind Elias, vit la chance de sa jeune carrière en campant le rôle d’Erica avec brio, alliant richesse vocale et intelligence musicale. » Et cela a continué. À son actif, 690 représentations et 35 saisons au Met. Et cette année encore, le New York Times la louait pour sa prestation dans le rôle de Madelon de l’opéra André Chénier. Et, pour Placido Domingo, « elle est une légende vivante dans le monde de l’opéra ».

Baalbeck, 1959
Après avoir remercié l’ATFL pour cet hommage, Rosalind Elias s’est longuement arrêtée sur ses racines : « J’ai été élevée dans une traditionnelle maison libanaise où nous écoutions des disques d’Abdel Wahab, Farid el-Attrache puis Feyrouz et, bien entendu, de la grande Oum Koulsoum. Mes parents, originaires du village de Aïta dans le Akkar, s’étaient installés à Lowell, dans l’État du Massachusetts. » Cadette de 13 enfants, elle était la seule à posséder un talent musical. Elle explique qu’elle avait parlé l’arabe avant de parler l’anglais parce que sa mère, constamment à la maison en train de s’occuper de sa smala, n’avait donc pas eu l’occasion de fréquenter des Américains. Rosalind, qui avait une belle voix, aimait écouter des opéras diffusés les samedis à la radio. Son père avait réussi dans le domaine de l’immobilier, mais il n’en pensait pas moins que « seules les mauvaises filles montent sur scène ».


Sur l’insistance de Rosalind, il accepte qu’elle prenne des leçons de chant, pensant que cela serait sans conséquence. Ce qui ne sera pas le cas. Après le conservatoire de Boston, elle fait des études à Rome et regagne les USA, où elle poursuit une brillante carrière. Elle ajoute : « L’un des grands événements au pic de ma carrière était l’invitation que j’ai reçue pour me produire au Festival international de Baalbeck. Je m’y suis rendue, emmenant mon père avec moi, qui n’avait plus été au Liban depuis 50 ans. Au programme de Baalbeck cette année-là, I Musicci di Roma et le Ballet Rambert. Le président Fouad Chéhab m’a octroyé la médaille d’honneur que vous voyez accrochée sur moi. »

Les deux grands « M »
Rosalind Elias précise : « Il y a deux grand M dans ma vie. La Musique et Moghrabi », ou le nom de famille de son époux dont le prénom est Zouhair. Elle continue : « Je me demandais toujours si j’allais épouser un Libanais. Mais où le trouver, moi vivant à New York dans un milieu artistique, sachant qu’il n’y avait pas de ténor libanais au Met. J’ai fini par le trouver un soir, fatiguée, lorsque je suis allée quand même dîner chez des amis. Et là, je rencontre Zouhair. C’était love at the first sight. Originaire de Tripoli, il était venu aux USA faire des études de génie pétrochimique ,mais avait fini par opter pour le droit qu’il pratique toujours et qu’il enseigne également. » Ils sont mariés depuis 44 ans. « Je sais que ma rencontre avec Zouhair Moghrabi était notre “kismet” (destin en arabe et aussi nom d’un musical contant une histoire d’amour orientale). Le passé, ce sont les souvenirs, le futur, un mystère, et le présent, un cadeau. »

 

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