« Les Guns N’Roses ont gratifié leurs fans d’une prestation magistrale, qui a facilement dépassé les trois heures ». JK58
Les fans des Guns N’Roses rêvaient, pour certains depuis près de trois décennies, de voir ce groupe de rock légendaire jouer au Liban. C’est donc avec une bonne dose d’excitation, teintée d’une certaine appréhension pour les amateurs de la première heure, qu’ils se sont rendus samedi à un Forum de Beyrouth plein à craquer. Parmi les principales interrogations : le chanteur, Axl Rose, réputé pour ses caprices, fera-t-il des siennes ? La formation, telle qu’elle est aujourd’hui, vaut-elle la « classique » à l’origine des albums qui ont révélé le groupe au monde entier ? (Axl est le seul membre original du groupe – qui comprenait également le guitariste Slash, que le public libanais a pu voir l’été dernier, en solo, au Festival de Byblos).
Premier constat : les Guns sont fidèles à leur réputation de retardataires qui leur a récemment valu les foudres du public parisien. Deux premières parties (Wanton Bishops, Near Surface) et quatre heures en tout après l’ouverture des portes ont eu le temps de défiler avant que le groupe ne fasse finalement son apparition sur scène. Cela étant, le retard étant la quasi-norme au Liban – surtout de la part des spectateurs –, le groupe a reçu un accueil sans rancœur d’un public limite hystérique. Et, pour être juste, les Guns N’Roses ont ensuite gratifié leurs fans d’une prestation magistrale, qui a facilement dépassé les trois heures.
Ce qui nous ramène à un autre constat, qui a fait le bonheur des fans : Axl Rose n’a rien perdu de son charisme ou de sa voix surpuissante. Surtout, il est très vite devenu évident que le groupe n’est absolument pas composé de pâles ersatz d’un Izzy ou d’un Duff. Chacun des (excellents) musiciens formant les Guns N’Roses s’est démarqué de par sa personnalité unique – DJ Ashba et Richard Fortus étaient particulièrement performants en guitar heroes magnétiques.
Patience
Les Guns N’Roses ont régalé leur public, au septième ciel, d’une setlist de rêve incluant des morceaux issus de leur album le plus récent, Chinese Democracy – qui a mis près de 15 ans à sortir dans les bacs et est considéré comme l’album le plus coûteux à produire de tous les temps – ainsi que des classiques Appetite for Destruction, G N’ R Lies et Use Your Illusion I et II.
Entrecoupés de l’hymne national libanais et d’une reprise impromptue d’Another Brick in the Wall de Pink Floyd : It’s so Easy, Live and Let Die, You Could Be Mine, Sweet Child O’ Mine, November Rain, Don’t Cry, Patience, Knocking on Heaven’s Door, Nightrain ou encore Paradise City en clôture spectaculaire et pailletée dans la plus pure tradition du rock’n’roll... Que demander de plus (à part Alice Cooper pour reprendre The Garden sur scène) si ce n’est un nouvel album, vite, de préférence produit en moins de 15 ans ? Patience, cela viendra bientôt, si l’on prête l’oreille aux rumeurs ...
