Rechercher
Rechercher

À La Une - Environnement

Dans le désert péruvien, un panneau publicitaire transforme l'air en eau

Le système requiert un taux d'humidité de 30%, ce qui ne constitue pas un problème à Lima.

A Bujama, au sud de Lima, le panneau publicitaire, qui transforme l'huidité de l'air en eau. AFP /ERNESTO BENAVIDES

Bujama, à quelque 90 km au sud de la capitale péruvienne, est situé dans la bande très aride séparant la côte péruvienne du début des Andes. Dans ce village bordant l'autoroute au milieu d'un paysage désolé, les habitants boivent une eau de mauvaise qualité, puisée dans des puits de fortune.

Mais depuis peu, ils peuvent s'approvisionner en eau potable au robinet d'un réservoir de 100 litres situé ... au pied d'un énorme panneau publicitaire, semblable à n'importe quel panneau publicitaire, d'une quinzaine de mètres de haut.

Dans les entrailles de ce panneau d'un nouveau genre, cinq générateurs captent l'eau contenue dans l'air et la diffusent dans un circuit de purification connecté au réservoir.

 

"L'eau que nous tirons dans nos maisons est souvent contaminée. Ici nous avons une bonne eau, que nous pouvons utiliser sans crainte", témoigne Francisco Quilca, un gardien de 52 ans vivant à Bujama. "On sait que cette eau est bien désinfectée. On peut la boire et laver les légumes avec", abonde son épouse, Wilma Flores.

 

A Lima et dans ses environs, près d'un million de personnes n'ont pas d'accès direct à l'eau potable, et les camions-citerne qui les approvisionnent facturent 4 soles (environ un euro) le bidon de 60 litres.

 

 

Un Péruvien repart avec de l'eau, tirée du panneau publicitaire AFP /ERNESTO BENAVIDES

 

 

L'initiative de Bujama a été lancée par l'agence Mayo Draft, avec l'aide technique de l'Université d'ingénérie et de technologie (Utec) de Lima.

"Nous avons constaté que sur ce site, comme dans de nombreux endroits de Lima, de nombreux habitants n'ont pas accès à l'eau potable (...) Nous nous sommes dit :+ si le problème est l'eau, fabriquons de l'eau!", raconte à l'AFP Alejandro Aponte, directeur créatif de l'agence.

"Nous avons soumis l'idée à l'Utec", qui voulait communiquer pour attirer des étudiants, et "nous avons commencé à travailler", poursuit-il.

 

La structure du panneau, qui a coûté entre 30.000 et 40.000 dollars, fonctionne à l'énergie électrique. "L'idée initiale était de l'alimenter avec des panneaux solaires, ce qui était plus efficace et économique à long terme, mais on n'a pu le faire faute de temps", explique M. Aponte.

Le système pensé par l'Utec requiert un taux d'humidité de 30%, ce qui ne constitue pas un problème à Lima où il avoisine généralement les 98%.

 

Cette idée de panneau publicitaire générateur d'eau "est une idée qui n'a jamais été réalisée dans le monde", se réjouit Flor Jimenez, du bureau de relations publiques de l'Utec, qui compte bien voir l'expérience copiée ailleurs.

"On nous a contacté d'Inde, du Ghana, du Mexique, de Syrie pour nous demander le reproduire le système dans ces pays", explique M. Aponte, admettant toutefois ne pas être bien sûr de l'identité du propriétaire du concept, initié de concert par Mayo Draft et l'Utec.

 

Pour mémoire

L’ONU veut lever le « tabou des toilettes »

 

L’eau, un grand gâchis libanais ?


Journée mondiale de l'eau : "la situation se dégrade dans les grandes villes"
Bujama, à quelque 90 km au sud de la capitale péruvienne, est situé dans la bande très aride séparant la côte péruvienne du début des Andes. Dans ce village bordant l'autoroute au milieu d'un paysage désolé, les habitants boivent une eau de mauvaise qualité, puisée dans des puits de fortune.
Mais depuis peu, ils peuvent s'approvisionner en eau potable au robinet d'un réservoir de 100...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut