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Lifestyle - Édition

Tour du monde avec Hillary Clinton, version Kim Ghattas

Il y a eu « Le tour du monde en 80 jours » de Jules Vernes et celui que fait la France « Avec une grande idée rencontrée » (dixit François Mitterrand) et, aujourd’hui, c’est le tour du monde inédit de Kim Ghattas.

L’ancienne secrétaire d’État, Hillary Clinton, et Kim Ghattas, au département d’État.

Kim Ghattas, née au cœur de la guerre libanaise (en 1977) d’un père libanais (Raymond), et d’une mère hollandaise (Hélène), avait décidé alors qu’elle était encore élève de Jamhour de devenir journaliste dès l’âge de 13 ans. À 24 ans, elle devient correspondante à Beyrouth de la BBC et du Financial Times et, depuis 2008, correspondante de la BBC à Washington, auprès du département d’État. Aujourd’hui, Kim Ghattas vient de publier un ouvrage intitulé La secrétaire d’État : un voyage avec Hillary Clinton de Beyrouth au cœur du pouvoir américain ». Un époustouflant récit mêlant un portrait à vif de Mme Clinton et celui, en filigrane, de l’auteure elle-même, marquée par la guerre du Liban.
Dès qu’elle avait été à la tête du département d’État en 2009, Hillary Clinton n’avait cessé de parcourir le monde pour porter en personne la politique d’ouverture de l’administration Obama aux partenaires de toujours, bien sûr, et surtout à ceux réticents envers les États-Unis. En chiffre, Mme Clinton a parcouru 1,5 million de km en quatre ans, visitant ainsi 112 pays, afin de renforcer son concept diplomatique du « Smart Power », ou le mélange intelligent du pouvoir dur et du pouvoir « soft ». Comme on le sait, durant ses voyages, elle était toujours accompagnée du « corps de presse » dont faisait partie Kim Ghattas.


L’idée de ce livre ? L’auteure explique : « L’idée a commencé à germer dans ma tête lorsque les questions qui me taraudaient quand j’étais jeune au Liban sur le pouvoir qu’avaient ou n’avaient pas les États-Unis sur la planète, je les ai retrouvées posées par les pays visités par Clinton (Chine, Pakistan ou même les pays européens). Et je me suis aussi trouvée dans une position particulière : non seulement je couvrais les activités de la secrétaire d’État, mais j’avais déjà vécu ce même sentiment de méfiance, prévalant actuellement dans le reste du monde. Je ne voulais pas écrire une biographie de Hillary Clinton, ni un livre purement politique, ni même mon récit autobiographique dans le contexte de la guerre du Liban. J’étais plutot intéressée de cerner les idées préconçues sur les États-Unis et la kyrielle de la théorie des complots. En tentant ainsi de démystifier cet engin de la politique étrangère, je m’adressais à un public international plutôt qu’au public américain. »

 

 


Kim Ghattas.

 


500 000 km dans le sillage de la secrétaire d’État
Embarquée donc pour quatre ans à bord du SAM (Special Air Missions), l’équivalent du Air Force One (réservé au président), pour les missions spéciales des membres de l’administration, Kim Ghattas va parcourir 500 000 km dans le sillage de la secrétaire d’État. Elle est aux premières loges de ces vols susceptibles de faire ou de défaire le monde : des rencontres officielles aux moments de décompression, en passant par les séances de travail sur terre ou en haute altitude, les sauts d’un pays à l’autre, minutieusement calibrés par l’équipe de travail de Hillary Clinton ou par sa garde sécuritaire, des vols d’une durée de 20 heures, des nuits sans sommeil, etc. Tout cela appuyé par une vingtaine d’interviews avec la secrétaire d’État et de nombreuses autres avec ses collaborateurs et des officiels.
Qu’en est-il, à la fin de ce long voyage, de l’apport de la nouvelle diplomatie labellisée Hillary Clinton ?


« En définitive, affirme Kim Ghattas, Mme Clinton a réussi à changer le style de la politique étrangère des États Unis, ce qui est très important. On n’est plus dans la rhétorique de George W. Bush : “With us or against” (avec nous ou contre). Aujourd’hui, c’est “Help us to help you” (aidez-nous à vous aider). Néanmoins, il y aura quand même des critiques si chaque pays, le Liban ou autre, continue à penser qu’il constitue le seul souci des États Unis dont on s’attend qu’ils aient réponse à tout. Or ils ne possèdent quand même pas “le” bâton magique. Hillary Clinton est ouverte aux idées des autres et possède la capacité de se mettre dans leur peau. Elle a pu changer la perception qu’a le monde des États-Unis, car il y a à présent un désir chez les dirigeants de la planète de travailler avec eux et on ne parle plus du déclin US. Avec Obama, elle a essayé d’adapter le pouvoir américain et son rôle au XXIe siècle. »

 



Hillary carbure à l’adrénaline et aux « chilies »
Infatigable Hillary, mais comment a-t-elle soutenu ce rythme infernal ?
« Pour les cyniques, elle a en elle le feu sacré du désir du pouvoir. Sans doute, en déduit l’auteure, mais il y a aussi en elle le vrai désir de servir son pays qui l’a poussée à carburer sans relâche dans cette direction. Pour elle, pas de moments “down”, son adrénaline ne retombe jamais. Et, selon l’un de ses conseillers, elle croit fermement en la source d’énergie et d’immunité puisées dans la consommation des “chilies”. »


Hillary en quelques mots, c’est « Hello Jake, que se passe-t-il dans le monde » ? Question posée, immanquablement, tous les soirs à son conseiller Jake Sullivan qu’elle aura vu toute la journée.
Enfin, Kim Ghattas consacre un chapitre à la visite de Hillary Clinton à Beyrouth. « La veille de leur arrivée, elle avait dit à Mme Clinton : “Mrs Secretary” (son appellation officielle), en grandissant au Liban durant la guerre civile, je n’aurais jamais imaginé que je rentrerais un jour au pays dans l’avion de la secrétaire d’État. »

 

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