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À La Une - Vatican

Le « vrai pouvoir » d’un pontife est « le service », lance François pour sa messe inaugurale

Sur la place Saint-Pierre, la cérémonie était solennelle et simple.

Vincenzo Pinto/AFP Devant une trentaine de chefs d’État et 150 000 à 200 000 fidèles, rassemblés sous un beau soleil, le pape François a qualifié son rôle d’« humble et concret », et appelé à lutter pour « le respect de la créature et de l’environnement », lors de sa messe inaugurale. Comme une signature de son pontificat, Jorge Bergoglio est revenu à plusieurs reprises sur le thème de la « bonté » et de la « tendresse », demandant aux fidèles de ne pas en avoir peur.

Le premier pape du Nouveau Monde a appelé hier les fidèles à protéger « toute créature de Dieu » et à faire preuve de « tendresse », lors de la messe inaugurant son arrivée à la tête d’une Église confrontée à de multiples défis.
Devant une trentaine de chefs d’État et 150 000 à 200 000 fidèles, rassemblés sous un beau soleil, le pape François a qualifié son rôle d’« humble et concret » et appelé à lutter contre les « signes de destruction » et pour « le respect de la créature et de l’environnement ». Le « vrai pouvoir » d’un pontife est « le service, il doit regarder vers le service humble, concret », a lancé le pape argentin, alors que le gouvernement de l’Église, mis en cause dans divers scandales, a été très critiqué pendant le conclave.
Avec plus d’un milliard de fidèles, l’Église catholique se trouve aujourd’hui face à une série de problèmes : opacité et intrigues dans la curie romaine, mais aussi chute des vocations religieuses, demande de réformes sur les questions de mœurs (célibat des prêtres, unions homosexuelles), scandale des prêtres pédophiles, persécution des chrétiens et menaces islamistes...
Lors de son homélie très inspirée par saint François d’Assise, dont il a choisi le prénom, le pape a lancé : « Garder la création, tout homme et toute femme, c’est ouvrir l’horizon de l’espérance. » Dans un nouveau tweet diffusé aussitôt après la messe sur son compte @Pontifex_fr, il a lancé le même appel : « Protégeons la création avec amour. » Le 266e pape a beaucoup insisté, dans ce discours donnant les orientations de son pontificat, sur la proximité avec les pauvres, les plus faibles, les personnes âgées, ceux « qui sont souvent dans la périphérie de notre cœur ». Peu avant la messe, François s’était adressé par liaison téléphonique aux fidèles argentins rassemblés sur la place de Mai de Buenos Aires. Il leur avait demandé de « protéger la vie, la famille et la nature ».
Sur la place Saint-Pierre, la cérémonie était solennelle et simple. La tenue du premier pape jésuite de l’histoire était plutôt austère : pendant la procession depuis la tombe de saint Pierre à l’intérieur de la basilique vers le parvis, il portait une chasuble beige frappée d’une fine croix noire à dorures, contrastant avec la tenue d’apparat des patriarches des Églises orientales qui l’accompagnaient. Afin de rappeler les origines de l’Église et ses composantes orientales et occidentales, l’Évangile a été chanté en grec. Le pape s’est agenouillé dans la crypte devant la tombe de saint Pierre. Puis il a reçu les emblèmes de son pontificat : le pallium, une bande d’étoffe de laine, et l’anneau papal, choisi en argent doré et non en or par souci d’humilité.
Auparavant, le premier pape des Amériques, 76 ans, dont l’élection mercredi avait créé la surprise, a effectué un long tour de la majestueuse place Saint-Pierre en jeep blanche entièrement découverte. Debout et souriant, il a salué la foule qui l’acclamait avec des drapeaux, levant même parfois le pouce en signe de connivence ou embrassant des bébés. Il est descendu de son véhicule pour caresser le visage d’un handicapé alité.
Successeur de Benoît XVI qui a démissionné le 28 février à près de 86 ans, en raison de « l’affaiblissement de ses forces », le pape François a imprimé sa marque en se montrant accessible.
Quelque 132 délégations étrangères étaient présentes, dont 31 chefs d’État. Tous sont venus à l’issue de la messe le saluer chaleureusement. François, parlant chaleureusement à chacun, ne portait pas la mosette rouge sur les épaules comme Benoît XVI et Jean-Paul II.
Quant au pape émérite Benoît XVI, retiré du monde, il a suivi la messe de son successeur... en regardant la télévision du Vatican depuis la résidence pontificale d’été de Castel Gandolfo, où le pape François ira lui rendre visite samedi prochain. Les deux pontifes, l’ancien et l’actuel, se sont parlé au téléphone hier soir, a annoncé le Vatican. Le nouveau pape a présenté ses vœux à Joseph Ratzinger pour sa fête en l’assurant de sa « gratitude » pour sa mission. Le pape émérite a dit avoir « suivi intensément les évènements des derniers jours ».
Les demandes de béatification ou canonisation pleuvent déjà sur le pape François, qui pourrait faire du « bienheureux » Jean-Paul II un saint en octobre prochain, selon l’agence ANSA. Autre processus auquel le cardinal Bergoglio avait donné son aval avant de devenir pape : la béatification de deux franciscains, l’Argentin Carlos Murias et le père français Gabriel Longueville, torturés puis abattus en juillet 1976 sous la dictature argentine.
(Source : AFP)
Le premier pape du Nouveau Monde a appelé hier les fidèles à protéger « toute créature de Dieu » et à faire preuve de « tendresse », lors de la messe inaugurant son arrivée à la tête d’une Église confrontée à de multiples défis.Devant une trentaine de chefs d’État et 150 000 à 200 000 fidèles, rassemblés sous un beau soleil, le pape François a qualifié son rôle...
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