Le Hezbollah accuse les États-Unis de vouloir provoquer une discorde au Liban

Qu’il s’agisse de la polémique politique autour de la loi électorale ou des incidents de sécurité confessionnels au Liban, le Hezbollah considère que les États-Unis s’efforcent d’affaiblir la Syrie et le Liban face à Israël. C’est ce qui ressort des deux allocutions prononcées hier par deux responsables du Hezbollah, le député Nawaf Moussaoui et le président du conseil exécutif du parti chiite, cheikh Hachem Safieddine.
Pour ce qui est de la loi électorale, M. Moussaoui a insisté sur le fait que celle des années soixante est « bel et bien enterrée ». « Elle ne peut pas être en vigueur, contrairement à l’avis de ses partisans, parce qu’elle avait été appliquée, pour une seule fois, aux dernières législatives », a-t-il déclaré, en affirmant qu’il est dans l’intérêt du Liban que les élections aient lieu dans les délais. Tout en expliquant que le Parlement a l’occasion de poursuivre les contacts pour parvenir à une formule consensuelle, le député a fait observer qu’en définitive il aura à « assumer ses responsabilités constitutionnelles » surtout qu’une proposition de loi « approuvée par la majorité parlementaire lui avait été soumise au grand dam des États-Unis qui souhaitent une loi favorisant l’opposition ».
De son côté, cheikh Hachem Safieddine a affirmé que le Hezbollah œuvre pour la promulgation d’une loi « meilleure que celle des années soixante ». « Mais, a-t-il ajouté, les Américains ont commencé expressément à réclamer que le scrutin se déroule à n’importe quel prix. Ce qu’ils souhaitent, ce sont des élections organisées sur base de la loi de 1960. Le jeu de ceux qui essaient de se cacher derrière leur petit doigt a été dévoilé. Certains essaient de jouer aux rusés pour faire perdre le temps et faire ainsi passer cette loi. » Critiquant sans la nommer l’opposition, il a estimé que « les partisans de cette loi se font des illusions s’ils croient pouvoir imposer leurs choix aux Libanais, surtout qu’ils sont trop faibles et inaptes pour pouvoir le faire ».
M. Moussaoui et cheikh Safieddine ont enfin dénoncé le discours « belliqueux » de cheikh Ahmad el-Assir, en accusant de nouveau les États-Unis et « leurs sbires dans la région de chercher à provoquer une discorde qu’ils veulent au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen dans l’espoir qu’elle s’étendra à l’ensemble des mondes arabe et islamique ».