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À La Une - Revue de presse

Sur la sortie de Mansour à la Ligue arabe, la presse libanaise est le miroir des divisions internes

"Rébellion" ou "position morale" du ministre des Affaires étrangères ?

La presse libanaise était divisée, le 7 mars 2013, au lendemain de l'appel du chef de la diplomatie libanaise à ce que Damas retrouev son statut au sein de la Ligue Arabe.

A l’instar du paysage politique libanais, la presse locale était largement divisée jeudi dans son appréciation de la demande du ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, que la Syrie retrouve son siège à la Ligue arabe. Damas a été suspendu de l'organisation en novembre 2011, en raison de la violente répression de la révolte syrienne.

 

Pour le quotidien An-Nahar, proche de l’alliance du 14 Mars et adversaire farouche du régime de Damas, la position de M. Mansour, qualifiée de "rébellion", ne fait qu’illustrer "les profondes divisions qui traversent le gouvernement. Des divisions exacerbées depuis la signature par les chefs de l’Etat et du gouvernement du décret sur la convocation du corps électoral".

 

"La demande du ministre Mansour (émise lors d'une réunion ministérielle de la Ligue arabe au Caire mercredi, ndlr) n’a pas seulement mis au jour la mise à l’écart du Liban à la Ligue arabe mais aussi les graves divisions internes libanaises, certaines parties accusant le ministre d’être à la solde du régime syrien", poursuit an-Nahar. Le journal va plus loin en indiquant, citant des sources informées, que M. Mansour n’aurait pas agi de la sorte s’il ne "jouissait pas de la couverture politique de son groupe au sein de la majorité et ce faisant du 8 Mars".

 

"Je demande que l'adhésion de la Syrie à la Ligue arabe soit débloquée, a déclaré Adnane Mansour losr de la réunion ministérielle de mercredi. La communication avec la Syrie est essentielle pour trouver une solution politique".

 

Le quotidien al-Mustaqbal, organe du Courant du Futur, l’un des piliers du 14 Mars, a accusé pour sa part Adnane Mansour d’avoir révélé la nature de la "distanciation" du Liban "à la solde complète du régime de Bachar el-Assad". "M. Mansour a jeté la lumière sur la réalité du gouvernement libanais et de sa composition", ajoute le journal.

 

Le journal as-Safir, proche de la majorité, souligne pour sa part que la décision de la Ligue arabe d’attribuer le siège de la Syrie aux opposants au président syrien était une "déclaration de guerre politique et militaire contre la Syrie".

 

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi, a annoncé lors d’une conférence de presse mercredi que la Coalition nationale syrienne (CNS), qui regroupe les différents courants de l’opposition, allait être invitée à occuper le poste de la Syrie resté vacant au sein de la Ligue.

Les pays arabes sont libres de fournir un soutien militaire aux rebelles syriens s’ils le souhaitent, a également indiqué la Ligue dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion ministérielle. La Ligue insistait jusqu’à présent sur la nécessité d’aider les opposants au président Bachar el-Assad uniquement par les voies humanitaires ou diplomatiques.

Le Liban s’est dissocié de cette résolution, qu’il a qualifiée de "précédent dangereux", tandis que l’Irak et l’Algérie ont émis des réserves sur le texte.

 

"La Ligue arabe a décidé de prendre en charge l’armement de l’opposition (…) ce qui augure d’une recrudescence des combats et d’une augmentation du nombre de morts", souligne le quotidien qui ne commente pas les déclarations du ministre Mansour.

 

Al-Akhbar, son confrère du même bord, dit comprendre la réaction "hostile aux déclarations de M. Mansour des parties qui sont intrinsèquement liées financièrement aux monarchies pétrolières du Golfe", en allusion au 14 Mars.

 

Mardi, le secrétaire général du CCG a communiqué au président Sleiman un message en forme de mise en garde des six monarchies pétrolières. Celles-ci pressent le Liban de s’en tenir à sa politique de distanciation vis-à-vis de la guerre en Syrie et le mettent en garde contre certaines prises de position à l’égard de la situation dans ce pays.

 

"Ces mêmes monarchies qui monnayent la guerre en Syrie, ont été jusqu’à menacer le Liban dans sa sécurité et son économie s’il n’appliquait pas la politique de distanciation", ajoute al-Akhbar, qui souligne que la position du ministre ne peut être qualifiée que de "morale, parce qu'elle appelle à une issue pacifique à la crise syrienne".

 

La position du ministre Mansour a été critiquée sur la scène politique libanaise mercredi, sur la base justement de la politique de distanciation. Le Premier ministre Nagib Mikati a d’abord rappelé dans un communiqué la teneur de cette politique et de la déclaration de Baabda. "Notre décision de se distancier de la crise syrienne est toujours maintenue", a-t-il affirmé à deux reprises, dans une allusion à peine voilée à la position du chef de la diplomatie.

S’alignant sur la déclaration du Premier ministre, les milieux de Baabda ont affirmé à L’Orient-Le Jour que le "président de la République appuie pleinement cette politique du gouvernement". Ils sont même allés plus loin en affirmant avec insistance que "la position du ministre Mansour n’est pas celle du gouvernement".

A l’instar du paysage politique libanais, la presse locale était largement divisée jeudi dans son appréciation de la demande du ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour, que la Syrie retrouve son siège à la Ligue arabe. Damas a été suspendu de l'organisation en novembre 2011, en raison de la violente répression de la révolte syrienne.
 
Pour le quotidien An-Nahar,...

commentaires (4)

Ou quand l'aberration substitue la Logique !

SAKR LEBNAN

11 h 30, le 08 mars 2013

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Commentaires (4)

  • Ou quand l'aberration substitue la Logique !

    SAKR LEBNAN

    11 h 30, le 08 mars 2013

  • Dès le départ on le sait bien qu'on a un premier Ministre fantoche sans aucune dignité. Il baisse son pantalon à n'importe quelle occasion. Là il l'a enlevé complètement. !

    Gebran Eid

    21 h 32, le 07 mars 2013

  • La Syrie légitime doit retrouver son siège au sein de cette ligue , même si elle n'a rien d'efficace, sinon cela fera un précédent dangeureux. Le machin n'a pas pris la même décision pourtant .

    Jaber Kamel

    20 h 13, le 07 mars 2013

  • Ni rébellion et ni position morale. His Master's VOICE !

    SAKR LEBNAN

    12 h 34, le 07 mars 2013

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