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À La Une - Frontières

Sleiman et Mikati appellent Damas à « s’abstenir de tirer sur le Liban »

Un Libanais a été tué et au moins quatre autres ont été blessés lors de violents bombardements syriens de villages libanais à la frontière nord avec la Syrie dans la nuit de samedi à dimanche.

Images des dégâts laissés par les bombardements des forces syriennes régulières à Wadi Khaled hier. Photos Michel Hallak

Au lendemain des combats survenus dans la nuit de samedi à dimanche à la frontière nord avec la Syrie entre des troupes syriennes régulières et des habitants de Wadi Khaled à la suite de tirs syriens mortels contre des civils libanais, un calme très précaire régnait hier dans la journée à Wadi Khaled, une région en colère. Cette grave agression a poussé le président de la République, suivi par le Premier ministre Nagib Mikati, à lancer pour la première fois un appel direct aux autorités syriennes, les invitant à prendre des mesures pour empêcher de nouvelles attaques contre le territoire libanais.


D’abord, les faits : de violents combats impliquant l’armée syrienne ont éclaté dans la nuit de samedi à dimanche à la frontière entre la Syrie et le Liban, faisant deux morts libanais et au moins quatre blessés. Les violences ont éclaté quelques heures après la mort d’un Libanais, Hussein Ismaïl, dit al-Azou (40 ans, cousin et chauffeur de l’ancien député Jamal Ismaïl), tué par des tirs de sniper venant du côté syrien.Cette mort a provoqué la colère des habitants, indignés de surcroît par le déploiement simultané de soldats syriens à la frontière. C’est alors que les accrochages ont éclaté. Des membres du clan de Hussein Ismaïl auraient également participé aux affrontements, selon un responsable sécuritaire local libanais cité par l’AFP.


Des tirs d’artillerie, des obus de mortier et des armes automatiques ont été utilisés dans ces affrontements qui ont opposé l’armée syrienne dans le village syrien de Mcherfé à des hommes armés dans la région libanaise de Boukaya, à Wadi Khaled au Akkar, semant la panique et l’angoisse parmi les habitants. Des obus en provenance du territoire syrien ont également atterri dans les environs des villages de Dababiyé et de Nora dans la même région. À Hiché, un obus en provenance du territoire syrien a fait un mort (Ahmad Chéhab, membre du conseil municipal du village) et un blessé (son frère, Hani Chéhab). En plus des victimes, ces violences ont causé d’importants dégâts matériels. À Machté, le président du conseil municipal a rapporté la chute d’un obus sur le domicile de la famille Assaf, sans faire de victimes.

Sleiman et Mikati
Au niveau diplomatique, le président de la République, Michel Sleiman, a appelé hier le côté syrien à « s’abstenir de tirer en direction du territoire libanais ». Dans le même temps, il a souligné la nécessité de « respecter la position neutre (du Liban) qui consiste à ne pas s’ingérer dans les affaires d’autres pays, notamment la Syrie ». Il s’est désolé de l’augmentation du nombre des victimes libanaises, tuées à cause des opérations militaires aux frontières. Il a par ailleurs intensifié les contacts avec les autorités compétentes, notamment les services sécuritaires, exigeant une enquête sur ces incidents. Rappelons qu’en juillet 2012, le président Sleiman avait protesté contre les violations syriennes du territoire libanais, sans s’adresser directement au régime de Damas.


De son côté, le Premier ministre Nagib Mikati a tenu un discours similaire à celui du chef de l’État hier, appelant « les autorités syriennes concernées à prendre les mesures nécessaires pour empêcher de nouveaux incidents sécuritaires aux frontières ». Il a également demandé au ministre des Affaires étrangères de notifier les autorités syriennes de « notre refus officiel de ces incidents et notre détermination à empêcher toute récidive ». Il a également déploré le décès de Libanais tués par « des incidents dont ils ne sont pas coupables ».


Alors que les figures locales de Wadi Khaled ont appelé dans un communiqué les trois présidents à « prendre une position ferme face aux attaques dirigées contre la région, afin de protéger la patrie, la terre et les habitants des pilonnages barbares », le député du Akkar, Mouïn Merhebi, a appelé le président de la République à donner l’ordre à l’armée de se déployer aux frontières nord.


Par ailleurs et dans une autre région, la Rencontre de Baalbeck, dans un communiqué, a appelé à respecter la politique de distanciation et invité le Hezbollah à « diriger ses armes vers les frontières sud, contre l’ennemi israélien, et non vers le Nord, contre nos frères syriens ». Rappelons que l’Armée syrienne libre (ASL) accuse le parti chiite non seulement de combattre aux côtés des troupes régulières, mais de tirer sur des localités rebelles en Syrie à partir du territoire libanais. Notons enfin que le patriarche grec-catholique Grégoire III Laham a appelé hier à mettre un terme à l’entrée des armes en Syrie, afin de paver la voie, dit-il, à une solution pacifique de la crise.

 

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