Le président Michel Sleiman a fermement condamné hier l’affront fait au roi Abdallah ben Abdel Aziz, dont une caricature a été accrochée par des inconnus, mardi, à une passerelle, à Jal el-Dib. S’adressant à l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri, qu’il a reçu pour l’occasion, le président Sleiman a fait part du « refus catégorique par le Liban des atteintes aux rois et aux présidents arabes », et plus particulièrement « de l’atteinte au roi d’Arabie saoudite ».
Après avoir remercié le président libanais pour sa position, l’ambassadeur saoudien a assuré que l’incident n’aura aucune répercussion sur la solidité des relations bilatérales entre les deux pays et sur l’attitude de l’Arabie saoudite à l’égard du Liban. Le président Sleiman a également abordé l’incident en Conseil des ministres.
L’affaire n’en continue pas moins d’alimenter la polémique et de susciter des réactions. Le leader du PSP, Walid Joumblatt, qui a rencontré l’ambassadeur d’Arabie saoudite, a dénoncé « la volonté de certaines parties de se spécialiser dans l’absurde et de recourir à des moyens subversifs pour déformer la réalité ». Il a ajouté que les caricatures du roi Abdallah ben Abdel Aziz qui ont été affichées « occultent l’assistance de taille que l’Arabie saoudite a apportée au Liban », durant différentes périodes de l’histoire du pays, notamment durant la guerre civile, mais aussi lors de la reconstruction du Liban, après l’agression israélienne, en 2006.
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, a également dénoncé l’incident. « C’est une tentative ratée d’impliquer le royaume dans le cercle vicieux des haines », a-t-il estimé.
De même, le député Dory Chamoun a comparé l’affichage de caricatures du roi d’Arabie à un « comportement mesquin de voyous ». Il a aussi regretté que certaines parties politiques « en arrivent à ce degré de décadence ».
De son côté, le député Nehmé Tohmé a estimé que la caricature qui a porté atteinte au roi Abdallah « n’exprime en aucun cas les valeurs des Libanais et leur moralité ». « Ces derniers ne manquent d’ailleurs pas de reconnaître l’attachement et l’amour que voue au Liban le roi d’Arabie », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le président du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad, a fermement dénoncé ces caricatures « qui discréditent le roi d’Arabie saoudite », lors d’un appel téléphonique à l’ambassadeur saoudien. Il a observé que « cet acte subversif ne correspond ni aux valeurs libanaises ni à la relation historique qui lie le Liban et l’Arabie saoudite ».
Également parmi les réactions, celle du président de l’ordre des journalistes, Élias Aoun. « Porter atteinte au roi Abdallah ben Abdel Aziz est contraire à la morale et nuit à l’intérêt national et aux intérêts de la diaspora libanaise en Arabie saoudite », a-t-il affirmé. En référence à la caricature du patriarche Raï qui a été publiée par un journal saoudien, M. Aoun a ajouté que « le mal ne peut être guéri par le mal ».
Enfin, l’Association de bienfaisance des Makassed de Beyrouth s’est dit profondément consternée suite à « cet acte diffamatoire et immoral qui porte atteinte au roi Abdallah ben Abdel Aziz ». L’institution a invité les autorités « à sanctionner les coupables et à les juger pour avoir porté atteinte non pas au roi d’Arabie saoudite, mais au Liban et à ses relations fraternelles avec l’Arabie saoudite et avec son peuple ».
commentaires (3)
Le Liban est un pays Arabe. Son éloignement de son entourage Arabe EST UN SUICIDE TOUT COURT... Que les malades se le rappellent...
SAKR LEBNAN
11 h 52, le 21 février 2013