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Liban - Rapport

La reconstruction de Nahr el-Bared, une opportunité ratée

L’analyste de l’ONG Crisis Group, Sahar Atrache, est revenue sur son rapport rédigé en 2012 portant sur la reconstruction du camp de Nahr el-Bared, pour mettre en garde contre la « mainmise policière » au détriment des « considérations socio-économiques » des Palestiniens.

La reconstruction du camp de Nahr el-Bared a été « une opportunité en or » pour l’État libanais d’initier de nouveaux rapports avec les réfugiés palestiniens, basés sur une approche citoyenne du Palestinien présent depuis des décennies au Liban, et indépendamment du rejet de principe de l’implantation. Le rapport rédigé par l’analyste Sahar Atrache, pour l’ONG Crisis Group (pour la solution et la prévention de conflits dans le monde) explique comment l’État libanais a laissé cette opportunité lui échapper. « De la destruction et des pertes laissées par la guerre de 2006 entre l’armée et un groupe jihadiste, un nouveau modèle de coexistence entre l’État et les camps palestiniens aurait dû s’établir », explique le rapport. Un modèle où l’État aurait pu se substituer aux factions palestiniennes dans la gestion des affaires internes, d’autant que ces factions avaient été dépouillées de leurs armes en 2006 et avaient surtout « perdu la confiance des habitants du camp, qui leur faisaient assumer la responsabilité de la protection défaillante du camp ». La victoire de l’armée aurait dû déboucher sur une forme de confiance entre les Palestiniens et l’État. Mais c’est un « précédent négatif » qui aura été créé.

Grave précédent
Publié en 2012, le rapport a récemment fait l’objet d’un débat restreint au siège de l’Institut des études palestiniennes (Institute for Palestinian Studies). En effet, le dossier de Nahr el-Bared est d’autant plus d’actualité qu’il fait partie des terrains susceptibles de déclencher l’étincelle de la discorde, sur fond de crise syrienne. « Alors qu’au Liban l’attention est décalée d’une crise vers une autre, ce qui est considéré comme un point de stabilité devrait constituer une source d’appréhensions », écrit Sahar Atrache.


Ainsi, le risque d’explosion à Nahr el-Bared serait lié à la fragilité des liens entre l’État et les Palestiniens, mais surtout à l’autoritarisme imposé par l’État, sans aucune considération socio-économique de ces Palestiniens qui avaient appris à vivre de leurs activités agricoles et de leurs petits commerces, avant l’intrusion des jihadistes de Fateh el-Islam.
La mauvaise gestion par l’État de la reconstruction du camp est trahie par « la lenteur des travaux » ainsi qu’ « une présence sécuritaire intense, qui paralyse toute activité des habitants du camp ».


D’abord, la lenteur des travaux, gérés par l’Unrwa et financés par des donateurs internationaux, serait liée à « l’incompétence des entrepreneurs et au constant bras de fer entre les forces sécuritaires et l’Unrwa, les premières réclamant toujours plus d’espace de manœuvre à l’intérieur du camp et la seconde voulant établir le plus grand nombre d’habitations aux réfugiés ». Ces tiraillements ont fini par évoluer à l’avantage de l’armée, qui a imposé des conditions particulières à l’aménagement urbain (4,5 mètres de largeur au moins, pour permettre le passage éventuel de tanks ; l’aménagement de bâtiments à quatre étages au maximum, sans balcon ni terrasse pour le rez-de-chaussée et le premier étage, afin d’entraver l’accès aux toits en cas d’affrontements...). L’élargissement de la présence des Forces de sécurité intérieure au sein du camp, soutenue par un « système strict de permis d’entrée et de sortie du camp », nourrirait chez les réfugiés « la crainte d’une éventuelle mise en œuvre, pour la première fois à l’intérieur du camp, de lois discriminatoires relatives à l’emploi et à la propriété, qui s’appliquent aux Palestiniens en dehors des camps ».


Le sentiment d’insécurité prévaut ainsi chez les habitants du camp (aussi bien le Vieux Camp, dont la reconstruction est confiée à l’Unrwa, que le Nouveau Camp – tranche élargie –, dont les habitants rebâtissent à mains nues – sans assistance officielle – leurs demeures). À cela s’ajoute « l’absence d’un comité qui représente légitimement les intérêts des Palestiniens ». L’analyste revient également sur la paralysie ministérielle chronique au Liban, qui entrave l’établissement de relations nouvelles avec les éventuels porte-parole des réfugiés.

 

Pour mémoire

Reportage vidéo à Nahr el-Bared : Les boucles brunes de Milad

La reconstruction du camp de Nahr el-Bared a été « une opportunité en or » pour l’État libanais d’initier de nouveaux rapports avec les réfugiés palestiniens, basés sur une approche citoyenne du Palestinien présent depuis des décennies au Liban, et indépendamment du rejet de principe de l’implantation. Le rapport rédigé par l’analyste Sahar Atrache, pour l’ONG Crisis...
commentaires (2)

Cette personne,Mme Atrache,aussi respectable soit elle....nous casse les pieds...pour ne pas dir autre chose...mais elle veut quoi cette barve dame....que le "camp" de Nahr el Bared soit reconstruit bunkerisé?Chausse-trappé?Qu'il constitie un ouveau piège pour nos soldats au cas où?Madame,si les gens de Nahr el Bred ne sont pas contents,laissez moi vous dire une chose....nous ne les retenons pas...le monde arabe est grand,très grand...très très grand...bye bye...wou alla ma3oun...çà suffit comme çà....c'est quoi,ces conneries....la vie d'un watan nous est précieuse,très précieuse!

GEDEON Christian

07 h 05, le 18 février 2013

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Commentaires (2)

  • Cette personne,Mme Atrache,aussi respectable soit elle....nous casse les pieds...pour ne pas dir autre chose...mais elle veut quoi cette barve dame....que le "camp" de Nahr el Bared soit reconstruit bunkerisé?Chausse-trappé?Qu'il constitie un ouveau piège pour nos soldats au cas où?Madame,si les gens de Nahr el Bred ne sont pas contents,laissez moi vous dire une chose....nous ne les retenons pas...le monde arabe est grand,très grand...très très grand...bye bye...wou alla ma3oun...çà suffit comme çà....c'est quoi,ces conneries....la vie d'un watan nous est précieuse,très précieuse!

    GEDEON Christian

    07 h 05, le 18 février 2013

  • Ces gens la ont suffisamment usé et abusé du Liban pour qu'ils réclament plus de droits. S'ils en veulent plus, soit qu'ils retournent a Gaza soit qu'ils rejoignent un autre pays Arabes, Nous en avons soupé de leur histoire. Aujourd'hui que la Libération de la Palestine se fasse a partir de Damas. Allez du vent!

    Pierre Hadjigeorgiou

    05 h 35, le 18 février 2013

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