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Économie - Zone euro

Sommet sous haute tension sur le budget de l’Europe à l’horizon 2020

La réunion a commencé avant même son ouverture officielle, les dirigeants multipliant les rencontres en petits comités.
Le sommet européen sur le budget 2014-2020 de l’Union européenne (UE) s’est ouvert hier soir avec près de six heures de retard, signe de la tension entre les dirigeants dont plusieurs ont menacé de refuser un accord trop éloigné de leurs intérêts. Le sommet des chefs d’État et de gouvernement a débuté vers 20h45, après des heures de rencontres et de conciliabules entre dirigeants pour tenter de rapprocher des positions toujours très éloignées entre partisans de coupes sévères et défenseurs d’un budget plus ambitieux.
En réalité, la réunion a commencé avant même son ouverture officielle, les dirigeants européens multipliant depuis le début de l’après-midi les rencontres en petits comités. Le délai devait aussi permettre au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, de « peaufiner » sa proposition de compromis. Ce dernier ne présentera pas néanmoins de nouvelles propositions, ont déclaré trois sources européennes tard dans la soirée.
Les Européens n’ont plus droit à l’erreur après leur échec en novembre sur le budget pour la période 2014-2020. « En novembre, les chiffres présentés étaient vraiment trop élevés. Ils doivent redescendre. Et si ce n’est pas le cas, il n’y aura pas d’accord », a averti le Premier ministre britannique David Cameron. Le président français François Hollande a prévenu qu’il refuserait un compromis s’il « oublie l’agriculture et ignore la croissance ». Il est soutenu par l’Italie. « Nous sommes très soucieux de la qualité du résultat, en termes de cohérence pour la priorité à la croissance et d’équité entre les États membres », a rappelé le chef du gouvernement, Mario Monti. Le Premier ministre tchèque, Petr Necas, s’est carrément dit prêt à opposer un veto à une proposition « inacceptable ». Quant à la chancelière allemande Angela Merkel, elle a émis des doutes sur les chances de parvenir à un accord, car les positions sont « encore éloignées ».
Les négociations devraient s’engager sur une enveloppe de quelque 960 milliards d’euros pour les crédits d’engagement, qui correspondent au plafond autorisé, et de 929 milliards d’euros pour les crédits de paiements, soit les dépenses effectives. Un écart plus grand entre les deux chiffres « peut être discuté, mais le montant pour les crédits de paiements ne peut pas être inférieur à 913 milliards d’euros », a affirmé un négociateur. Les chiffres de 900 et 905 milliards cités par plusieurs délégations sont « inconcevables », a-t-il commenté.
Les coupes pour réaliser ce compromis sont sévères : près de 13 milliards en moins sur les engagements et 30 milliards en moins pour les paiements par rapport à la proposition rejetée en novembre dernier par l’Allemagne, le Royaume-Uni, les pays nordiques et les Pays-Bas. L’essentiel des coupes sera opéré dans l’enveloppe demandée pour les infrastructures. Elle devrait être divisée par deux et passer de 40 à « moins de 20 milliards d’euros » pour les sept prochaines années. « Il va falloir faire des choix », commentent, désabusés, les négociateurs de la Commission européenne. Le budget pour les infrastructures était porteur des emplois futurs dans les secteurs des télécommunications, de l’Internet et des énergies renouvelables.
Des coupes ont également été opérées dans les enveloppes de l’administration et des actions extérieures. Sont également affectés le Fonds pour le développement et le Fonds de solidarité destiné à financer notamment les actions des Restaurants du cœur, réduit de 7 à 4,5 milliards d’euros.
Les sommes récupérées vont abonder l’enveloppe des aides directes de la Politique agricole commune (PAC) chère à la France, qui en est le premier bénéficiaire, et la Politique de cohésion créée pour les régions les moins développées de l’UE. Ces deux politiques avaient subi l’essentiel des coupes dans le compromis de novembre.
Pour compenser la réduction des dépenses de solidarité, M. Van Rompuy a proposé une initiative pour l’emploi des jeunes. Mais l’enveloppe est modeste : entre 5 et 6 milliards d’euros sur sept ans, selon les indications obtenues par l’AFP, à répartir entre les régions de l’UE les plus touchées par le chômage des jeunes.
En tout état de cause, le budget 2014-2020, frappé de plein fouet par l’austérité, sera nettement inférieur à celui de la période précédente (2007-2013), qui dépassait les 1 000 milliards d’euros. Le Parlement européen a dit non à toute coupe supplémentaire, et menace de rejeter un accord conclu sur de telles bases. « C’est le Parlement qui a le dernier mot. Nous sommes prêts au dialogue, mais je ne crois pas que nous serons d’accord si on nous dit : “marche ou crève” », a menacé lui aussi son président, Martin Schulz. Toute la négociation va consister à remonter la proposition de M. Van Rompuy afin de trouver un équilibre entre les positions les plus radicales et les lignes rouges du Parlement européen. « Je viens pour chercher un accord. Faut-il encore qu’il soit possible », a commenté François Hollande. « S’il y en a qui ne sont pas raisonnables, je ferai en sorte de les raisonner, mais jusqu’à un certain point », a-t-il ajouté.
(Source : agences)
Le sommet européen sur le budget 2014-2020 de l’Union européenne (UE) s’est ouvert hier soir avec près de six heures de retard, signe de la tension entre les dirigeants dont plusieurs ont menacé de refuser un accord trop éloigné de leurs intérêts. Le sommet des chefs d’État et de gouvernement a débuté vers 20h45, après des heures de rencontres et de conciliabules entre...

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