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Économie - Grande-Bretagne

Le gouvernement britannique muscle sa réforme bancaire

Les banquiers montent au créneau contre le projet.

Le ministre des Finances George Osborne a choisi le siège de la banque américaine JP Morgan, à Bournemouth, pour présenter son projet. Stefan Wermuth/Reuters

Musclant sa réforme sous la pression du Parlement et de l’opinion, le gouvernement britannique a menacé hier les banques de séparer purement et simplement leurs activités de détail et d’investissement si elles ne respectaient pas les nouvelles règles.
Le ministre des Finances George Osborne a choisi le siège de la banque américaine JP Morgan à Bournemouth, dans le Dorset (sud de l’Angleterre), pour présenter son projet, le jour même de l’arrivée du texte devant la Chambre des communes. « Mon message aux banques est clair : si une banque passe outre les règles, le régulateur (la Banque d’Angleterre) et le Trésor auront ensemble le pouvoir d’opérer une séparation totale » entre banque de détail et d’investissement et « pas juste un cloisonnement », a déclaré le chancelier de l’Échiquier, qui souhaite que la loi soit votée d’ici au début 2014. « Nous n’allons pas répéter les erreurs du passé (...) nous allons prendre les devants en nous armant. Dans le jargon, nous allons “électrifier la cloison” », a-t-il ajouté. « Les Britanniques ont besoin de savoir que les leçons ont été retenues. »
« Notre pays a payé un prix plus élevé que toute autre économie majeure en raison de ce qui allait très mal dans notre système bancaire. La colère que ressent la population est vraiment réelle », a insisté M. Osborne, en référence aux dizaines de milliards de livres déboursés par Londres pour sauver les banques lors de l’explosion de la crise financière en 2008-2009. « Plus de récompenses pour les faillites. Plus de “trop grand pour faire faillite”. Plus de contribuables allongeant la monnaie pour les erreurs des autres », a encore dit le ministre.
Après avoir appelé à ne pas « détricoter le consensus atteint sur les deux dernières années », M. Osborne a donc finalement accepté de durcir sa réforme à la suite de la publication fin décembre du rapport de la commission parlementaire sur les « normes bancaires », créée après l’éclatement du scandale du Libor. Le projet initial, basé sur les conclusions de la commission Vickers, prévoyait un cloisonnement d’ici à 2019 entre les activités de banque de détail et d’investissement, qui disposeront de leurs dirigeants propres et d’une gestion des risques séparée mais resteront toutefois au sein de la même entité.
Mais la commission parlementaire avait appelé le gouvernement à aller plus loin et prôné une « électrification » de la cloison via l’inscription dans la loi de la possibilité de séparer purement et simplement les activités si le cloisonnement s’avérait insuffisant. L’arrivée de cette réforme bancaire durcie devant le Parlement intervient alors que la finance n’a jamais eu aussi mauvaise réputation auprès de la population britannique. Après Barclays et la suisse UBS, Royal Bank of Scotland, qui a été sauvée par l’argent du contribuable, devrait être condamnée à son tour ces jours prochains à une lourde amende pour avoir manipulé le taux interbancaire Libor. Une affaire qui a été un « catalyseur » du changement nécessaire du secteur bancaire, selon M. Osborne.
Mais si le ministre a promis qu’il voulait que la City de Londres reste dans l’avenir « le centre mondial de la finance », les banquiers britanniques sont immédiatement montés au créneau contre son projet de réforme. « Cela va créer de l’incertitude pour les investisseurs et rendre plus difficile pour les banques de lever des capitaux, ce qui signifiera que les banques auront moins d’argent à prêter aux entreprises », a mis en garde Anthony Browne, directeur général de l’Association des banquiers britanniques BBA.
(Source : AFP)
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