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À La Une - Droits de l'Homme

Paris entrave la fuite des Syriens en leur imposant un visa supplémentaire, dénonce Amnesty

L'ONG dénonce la décision de la France, qui viserait à "dissuader l'arrivée de demandeurs d'asile sur son sol".

Amnesty International a dénoncé lundi la décision de la France d'imposer des visas aux Syriens qui souhaiteraient transiter par son territoire pour rejoindre un autre État. "Une décision qui rend encore plus difficile la fuite des Syriens et qui porte atteinte aux droits de ces derniers de chercher asile en France", affirme la branche française l’organisation internationale pour la défense des droits de l’Homme.

 

Dans un communiqué publié conjointement avec l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) et le Groupe d’information de soutien aux immigrés (GISTI), Amnesty affirme que "depuis le début du mois de janvier 2013, les sites web de plusieurs consulats français, comme celui du Liban, de la Turquie ou du Koweït, indiquent qu’à compter du 15 janvier, les ressortissants syriens se dirigeant vers un pays hors de l’espace Schengen en transitant par les aéroports français devront être munis d’un visa de transit aéroportuaire (VTA)".

 

Comme l’explique l’ONG, le VTA est un visa qui permet d'attendre une correspondance dans la zone internationale d’un aéroport, mais interdit l’entrée sur l'espace Schengen.

 

"Ce document, difficile à obtenir, selon Amnesty International, ne permet plus aux passagers de voyager sans son obtention préalable. Cette obligation entrave donc sciemment la possibilité pour les Syriens d’échapper au conflit qui fait rage dans leur pays." "Concrètement, poursuit l’ONG, si une personne fuyant le conflit en Syrie se présente aux frontières françaises démunie de ce visa, les autorités françaises peuvent la renvoyer vers son pays de départ."

 

La seconde conséquence de cette obligation, écrit encore Amnesty, "est de rendre très difficile pour des personnes en provenance de Syrie le dépôt d’une demande d’asile aux frontières françaises, à l’occasion justement de leur transit par un aéroport français."

 

"Cette obligation imposée par la France aux personnes fuyant la Syrie tranche avec sa position officielle à l’égard du conflit en cours en Syrie", dénonce l’organisation internationale qui affirme avoir saisi le Conseil d’État pour "faire cesser cette atteinte grave et manifestement illégale" aux droits de l’Homme.

 

Sur son site Internet, l’Anafé souligne de son côté que "cette décision s’appuierait sur le Code Communautaire des visas, qui prévoit l’adoption d’une telle mesure +en cas d'urgence due à un afflux massif de migrants clandestins+". "Pourtant, indique l’ONG, les Syriens qui cherchent à fuir leur pays ne peuvent être assimilés à des +migrants clandestins+".

 

Par ailleurs, Amnesty International rappelle que le procédé adopté par la France n’est pas nouveau : "Depuis le milieu des années 1990, les États européens, et la France plus que tous les autres, se servent, à l'encontre des ressortissants de certains pays ciblés, du visa de transit aéroportuaire comme d'un instrument pour dissuader l'arrivée de demandeurs d'asile sur leur sol."

 

"La France est -de très loin- le pays qui a instauré le plus de VTA, ayant ajouté 23 pays à la liste commune (Afghanistan, Bangladesh, République démocratique du Congo, Erythrée, Ethiopie, Ghana, Irak, Iran, Nigeria, Pakistan, Somalie, Sri Lanka)", affirme enfin Amnesty.

 

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