Un haut responsable iranien a affirmé lundi à la presse, lors d'une visite à Damas, qu'Israël "regretterait son agression" contre la Syrie, en référence au raid mené le 30 janvier contre un complexe militaire près de la capitale syrienne.
"L'entité sioniste regrettera son agression contre la Syrie, comme elle a regretté ses guerres des 33 jours, des 22 jours et des huit jours", a assuré le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Saïd Jalili.
Il faisait référence à la guerre contre le Hezbollah au Liban en 2006 et les deux attaques contre l'enclave palestinienne de Gaza en décembre 2008-janvier 2009 puis en 2012.
Selon le responsable iranien, dont le pays est le principal allié régional du régime du président Bachar el-Assad, "la Syrie est à l'avant-garde face à l'entité sioniste, et l'Iran qui préside actuellement le groupe des Non-alignés utilisera toutes ses relations (...) pour soutenir la Syrie contre l'ennemi sioniste".
"Le monde islamique est uni dans la défense de la Résistance" contre Israël, a poursuivre M. Jalili, qui effectue depuis samedi une visite à Damas.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a de son côté estimé que le raid est une "preuve de faiblesse" de l'Etat hébreu, mais a reconnu en même temps l'incapacité de la Syrie de riposter en l'état actuel. "Nous aurions souhaité que les circonstances soient différentes en Syrie, elle aurait pu alors se défendre", a-t-il précisé.
Le ministre syrien de la Défense a soutenu pour sa part que l'attaque israélienne était une "riposte" aux opérations de l'armée syrienne contre les rebelles, que le régime accuse depuis le début de la révolte d'être instrumentalisés par Israël.
Le New York Times a rapporté dimanche que le raid israélien du 30 janvier pourrait avoir endommagé le principal centre syrien de recherche sur les armes biologiques et chimiques, près de Damas. Selon un responsable militaire américain, cité par le journal, les dommages causés au centre syrien d'études et de recherches scientifiques ont probablement été provoqués par les bombes visant des véhicules transportant des armes anti-aériennes et ensuite par l'explosion des missiles.
Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a implicitement confirmé dimanche à Munich le raid conduit par l'aviation israélienne. Il a également réaffirmé qu'Israël ne permettra pas que des armes soient transférées de Syrie au Hezbollah.
"Ce qui s’est passé il y a quelques jours (...) montre que lorsque nous disons quelque chose, nous nous y tenons, a-t-il déclaré lors de la dernière journée de la Conférence internationale sur la sécurité. Nous avons dit que nous ne pensons pas qu’il doit être permis que des systèmes d’armes perfectionnées soient transférés au Liban".
(Pour mémoire : Les troupes d’élite du Hezbollah combattent massivement en Syrie, selon l’« International Herald Tribune »)
"Je ne peux pas comprendre comment l’Iran peut soutenir ce régime" de Bachar el-Assad, a par ailleurs déclaré M. Barak. "Le Hezbollah soutient Assad. Je pense qu’ils subiront des revers, qu’ils en paieront le prix", a poursuivi le vice-Premier ministre israélien, qui doit prochainement quitter son poste. Le problème du nucléaire iranien "est un défi pour l’ensemble du monde", a-t-il par ailleurs affirmé, en soulignant qu’"aucune option ne doit être écartée". Il convient de relever à ce propos que d’intenses survols de l’aviation militaire israélienne ont été signalés au-dessus du Liban au cours des dernières quarante-huit heures.
(Pour mémoire : Le Hezbollah pourrait obtenir des armes grâce au "chaos" en Syrie, avertit Washington)
De son côté, le quotidien koweïtien as-Siyassa a rapporté dans son édition de samedi qu’une cinquantaine de membres et cadres du Hezbollah et des gardiens de la révolution iraniens ont été tués dans le double raid israélien du 30 janvier en territoire syrien.
Citant un haut responsable militaire de l’opposition syrienne à Homs (du « Parti des patriotes syriens libres »), le quotidien koweïtien a indiqué que plus de 35 cadres iraniens et du Hezbollah ont été tués dans le raid israélien mené contre le centre de recherches d’armes non conventionnelles, situé à Jamraya, à une quinzaine de kilomètres de Damas et 14 autres membres du Hezbollah ont été tués dans le raid qui a visé un important convoi qui transportait des armes destinées au parti chiite.
Le président syrien, Bachar el-Assad a réagi au raid, dimanche, en accusant Israël de vouloir "déstabiliser" la Syrie, selon des propos rapportés par l'agence officielle Sana. Le raid aérien "dévoile le véritable rôle joué par Israël, en collaboration avec les forces étrangères ennemies et leurs agents sur le sol syrien, pour déstabiliser la syrie et l'affaiblir", a dénoncé le président syrien.
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commentaires (4)
BLA BLA BLA Le meilleur allié officieux des iraniens est justement Israel L'iran et Israel ne se tapent pas dessus directement: c'est l'accord. Cependant, des coups de canifs à leur accord par le biais de la milice iranienne n'est pas à exclure: Du moment que cela se passe sur le territoire libanais et que les victimes ne soient pas iraniennes. L'iran est le Bou3 bou3 des arabes. Ce qui convient aux israéliens. Depuis Khomeyni à ce jour, les iraniens n'ont pas lancé un caillou contre les israeliens. Leurs sacs de sables, le parti chiite iranien au liban reçoit les coups oui. Le but iranien est d'augmenter les enchères pour mieux dialoguer avec israel et les USA... L'OLP est passé par là...De terroriste mondial, Arafat a reçu le Nobel de la paix...Les iraniens feront de même...Alors qu'ils arrêtent leur charabia et gesticulations guerrières.
jean-Pierre EL KHOURY
10 h 59, le 04 février 2013