Avec le raid aérien israélien contre un centre de recherches d’armes non conventionnelles situé à Jamraya, à une quinzaine de kilomètres de Damas, un pas significatif vient d’être franchi dans la régionalisation du conflit syrien, estime une source diplomatique occidentale. Le raid israélien modifie, selon la source citée, les règles d’engagement militaires convenues entre Washington et Tel-Aviv, qui excluait une action militaire israélienne directe contre la Syrie, sous n’importe quel prétexte.
Le raid israélien a été effectué après un survol à basse altitude du Liban par une escadrille israélienne, en violation de la résolution 1701. Rien de nouveau, sinon l’amère constatation que les États-Unis refusent de doter le Liban de missile sol-air qui lui permettrait de faire respecter sa souveraineté dans son propre espace aérien. Plus intriguant, ni la défense antiaérienne ni la chasse syrienne n’ont esquissé, ou feinté une quelconque riposte au raid. Mince consolation, la Finul a été informée par l’armée de la violation de l’espace aérien libanais.
Reste à comprendre pour quelle raison l’objectif réel du raid demeure l’objet de supputations ? Était-ce un convoi d’armes destiné au Hezbollah ? Était-ce au contraire un centre de recherches militaire ? Une chose est sûre, hormis des menaces venues de Damas affirmant que la réponse au raid pourrait surprendre Israël, aucune puissance régionale appuyant la Syrie n’a vraiment haussé le ton. De toute évidence, nul ne veut faire de ce raid un casus belli. La condamnation de Moscou est restée strictement juridique et l’Iran qui venait de faire savoir qu’il considère que toute attaque contre la Syrie est une attaque contre son propre territoire s’est limité à une condamnation verbale.
Même la réaction des États-Unis est étrangement modérée. Certes, la frappe israélienne vient après la réélection du président Obama. Elle ne peut plus l’embarrasser ou influer sur sa campagne électorale. Il reste vrai que Washington n’aime pas être placé devant le fait accompli.
Alors, que penser de ce raid? Et quelles pourraient être les suites ? Dans les milieux officiels libanais, on suppute les risques de dérapage que le raid israélien pourrait avoir accru, et l’on conseille au Hezbollah de garder la tête froide, et de se garder de toute action qui pourrait conduire à une confrontation-éclair avec Israël quelque part à la frontière. La tentation est grande, sans doute, pour le Hezbollah, de montrer sa sagacité stratégique, mais un autre épisode comme celui du drone envoyé au-dessus d’Israël, il y a quelques mois, comprendrait aujourd’hui plus de risques qu’à l’époque.
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commentaires (4)
Et l'Intervention Chafouine des "chïïtes" du hézébbblah-là en soeur-syrie.... PLUS que DEUX PAS "significatifs", yâ hassirtihhh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
08 h 38, le 01 février 2013