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Économie - Croissance

La consommation des ménages en France a fléchi en 2012 et devrait rester atone

Les dépenses en biens ont reculé de 0,2 % en moyenne par rapport à l’année précédente.

La consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance en France, a fléchi sans s’effondrer en 2012, et devrait rester atone dans les prochains mois sous les coups conjugués de la hausse du chômage et de la rigueur.
Les dépenses en biens ont reculé de 0,2 % en moyenne en 2012 par rapport à l’année précédente, a annoncé jeudi l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). En 2011, la consommation avait déjà calé en stagnant.
Les chiffres de la fin 2012 reflètent cette atonie : stabilité en décembre sur un mois, après un léger rebond en novembre, et légère baisse de 0,1 % au quatrième trimestre par rapport au troisième.
Ces évolutions confirment, aux yeux de nombreux économistes, la prévision d’une légère contraction de l’économie française fin 2012, et une entrée dans 2013 sans aucun élan.
Globalement, dans un climat économique plus que morose, « la consommation surprend par sa résistance », estiment dans une note les économistes de BNP Paribas Hélène Baudchon et Agnès Dufour.
Mais dans le détail, ces résultats masquent plusieurs signaux négatifs.
D’une part, la stabilité de décembre tient en fait au net rebond des achats de voitures (+4,6 %). Selon l’Insee, cette bonne performance est liée à une « anticipation du renforcement du malus sur les voitures les plus polluantes au 1er janvier 2013 ». « Les importantes remises pratiquées par les concessionnaires ont aussi soutenu le marché », ajoutent les experts de BNP Paribas.
Mais cela ne suffit pas à compenser la baisse importante du début d’année : sur l’ensemble de 2012, les ménages ont dépensé 4,4 % de moins qu’en 2011 pour acheter des véhicules.
Et sans ce sursaut ponctuel, la consommation de biens aurait baissé en décembre. En effet, les dépenses d’énergie reculent de 2,8 % en raison de températures particulièrement douces qui ont limité les besoins en chauffage, tandis que la consommation d’équipement du logement (-0,4 %) et de textile-cuir (-0,6 %) se replient également.
Surtout, le léger repli de 0,2 % en 2012 est dû en grande partie à une baisse beaucoup plus marquée de la consommation de produits manufacturés, qui diminue de 0,8 %, soit la plus forte baisse annuelle depuis 1993 selon l’Insee.
« L’économie française a perdu son principal moteur », affirme Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. D’après lui, la consommation devrait en outre continuer « de souffrir » cette année, « comme le confirme déjà le bilan très mitigé des soldes de janvier ».
Même constat chez les économistes de BNP Paribas : d’une part, la hausse du chômage « est loin d’être terminée, faute de croissance », et, d’autre part, « la hausse des prélèvements obligatoires », liée aux divers plans de rigueur pour réduire les déficits, vient s’ajouter au « tassement des revenus salariaux ».
« Une baisse de leur taux d’épargne permettrait aux ménages d’augmenter leur consommation malgré l’érosion de leur pouvoir d’achat, mais, pour ce faire, ils doivent regagner en confiance », soulignent Hélène Baudchon et Agnès Dufour. « Ce qui n’est pas encore gagné. »
La croissance risque donc d’en pâtir, d’autant que si le gouvernement tente par tous les moyens de faire repartir un autre moteur potentiel, celui du commerce extérieur, les mesures de son « pacte de compétitivité » risquent de ne pas avoir d’effets vraiment tangibles avant plusieurs mois, voire plusieurs années.

(Source : AFP)
La consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance en France, a fléchi sans s’effondrer en 2012, et devrait rester atone dans les prochains mois sous les coups conjugués de la hausse du chômage et de la rigueur.Les dépenses en biens ont reculé de 0,2 % en moyenne en 2012 par rapport à l’année précédente, a annoncé jeudi l’Institut national de la...

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