Des représentants du FSN se sont réunis hier avec le président du principal parti salafiste al-Nour, Younès Makhyoun, qui les avait invités à parler de « la détérioration de la situation ». Les discussions vont se poursuivre sur les demandes du FSN, a-t-il dit. « Une faction seule ne peut assumer la responsabilité de la gestion des affaires du pays. Nous sommes soucieux de l’intérêt général. Nos idéologies diffèrent mais nous sommes les enfants d’un seul pays », a-t-il ajouté. Le Front juge que la Constitution, rédigée par une commission dominée par les islamistes et approuvée par référendum, n’est « pas valide » car, selon lui, non représentative de la population et portant atteinte à certains droits fondamentaux.
La nouvelle crise est la pire que traverse le pays depuis l’élection en juin de M. Morsi, premier président islamiste et civil d’Égypte. Le pays connaît depuis jeudi dernier des violences qui ont fait 54 morts, en très grande majorité à Port-Saïd. Deux nouveaux décès ont été signalés hier lors d’affrontements entre manifestants et policiers près de la place Tahrir au Caire. Depuis mardi soir, des heurts ont fait 52 blessés au Caire, à Kafr al-Cheikh (delta du Nil) et dans d’autres gouvernorats, selon le ministère de la Santé. M. Morsi a décrété l’état d’urgence et un couvre-feu nocturne dans trois provinces longeant le canal de Suez. Depuis son instauration, le couvre-feu a systématiquement été bafoué à Port-Saïd, Suez et Ismaïliya. En outre hier, des membres présumés du « Black bloc », un groupe militant antiislamiste apparu dans les récentes manifestations, ont été interpellés au Caire devant les bureaux du procureur général, qui avait ordonné leur arrestation.
Parallèlement, M. Morsi s’est entretenu hier à Berlin avec la chancelière allemande Angela Merkel, au cours d’une visite réduite à quelques heures. L’étape parisienne de cette minitournée européenne, prévue demain, a en revanche été reportée. Mme Merkel a indiqué avoir demandé à M. Morsi de dialoguer avec « les différentes forces politiques » et « que les droits de l’homme soient respectés ». Ce à quoi ce dernier a répondu que l’Égypte sera un État de droit qui ne sera dirigé ni par l’armée ni par des religieux, mais par un gouvernement dont la composition dépendra de l’issue des élections législatives.
(Source : agences)
commentaires (3)
C'est Vraiment drolatique, si si !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 07, le 01 février 2013