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Un mariage « gay » à la libanaise... en Australie !

Sam et Mouna, stars de "I Luv U But..."

Mouna est lesbienne. Sam est gay.
Nés en Australie de familles libanaises conservatrices, les deux jeunes n’osent pas révéler leur orientation sexuelle à leurs parents par peur de leur réaction. « Imaginez la jorsa! » comme dirait le « couple ».

« J’adore ma maman, mais je ne pourrais jamais lui dire que je suis homosexuelle, dit Mouna. Elle me tuerait. Ou bien ça la rendrait tellement malade qu’elle en mourrait et ce serait à cause de moi. Je ne veux pas lui faire de la peine, mais j’ai 35 ans. Le seul moyen pour moi de quitter la maison, c’est soit dans une robe de mariée, soit dans un cercueil. »

« Et moi alors ? rétorque Sam. Je suis un homme et mes parents continuent de me dire à quelle heure je dois rentrer à la maison. Je ne peux jamais sortir pour faire la fête. Ils m’obligent à rencontrer des femmes pour que je me marie. Impossible que mes parents acceptent le fait que je sois gay. »

« Il fallait agir ! » assure Mouna.

Les deux jeunes Libanais décident donc de se marier. Car il n’y a rien de mieux qu’un mariage de raison pour éviter d’éveiller les soupçons. Mouna et Sam pourront ainsi vivre leur sexualité librement tout en évitant la « jorsa », ou le « scandale ».

C’est ainsi que commence l’histoire de « I Luv U But... » (« Je t’aime, mais... »), une nouvelle série web libano-australienne, diffusée depuis novembre dernier sur YouTube.

 

 

Avec un style qui mélange brillamment l’humour et le drame, la série, en anglais avec quelques passages d’arabe, compte pour le moment neuf épisodes de trois à quatre minutes chacun. Dans chaque épisode, un nouveau rebondissement et une nouvelle complication dans la vie de ce jeune « couple » : Mouna tente d’éviter le sujet de la grossesse face à l’insistance de sa mère ; Sam échappe au pire lorsque sa belle-mère débarque chez lui à l’improviste, son copain caché dans la chambre à coucher ; Mouna ne se sent toujours pas à l’aise de s’afficher en public avec sa copine costaude...

Comme quoi, la peur du qu’en dira-t-on poursuit les Libanais jusqu’en Australie !

 


Quant au casting de la série, il est principalement formé de jeunes issus de la diaspora libanaise. Mouna est interprétée par Abbey Aziz, développeuse web et graphiste. Sam est interprété par George el-Hindi, acteur professionnel. Mervat Badra, policière dans la vraie vie, joue le rôle de la petite amie de Mouna dans la série.
« Je t’aime, mais... » a été écrite et réalisée par Fadia Abboud, qui passe son temps entre les tournages et le travail communautaire. L’un de ses premiers films s’intitule « I Remember 1948 » (« Je me souviens de 1948 »), une collection d’histoires personnelles de Palestiniens qui ont perdu leur maison lors de la « Nakba ». Elle est également la cofondatrice d’une boîte de nuit gay à Sydney, le « Club Arak », et la codirectrice du Festival du film arabe à Sydney.

 



Sur les réseaux sociaux, la série semble rencontrer un franc succès auprès des internautes. « Il ne fait aucun doute que cette série est importante pour la communauté des gays et lesbiennes arabes, écrit Brian Whitaker sur son blog al-bab.com. (...) Il y a déjà eu des films arabes mettant en scène des personnages homosexuels, mais je crois que c’est la première série à raconter une histoire d’un point de vue entièrement gay. » « Je l’ai instantanément partagée avec mes amis, écrit de son côté le blogueur “Beirut Boy”. Je n’ai pas été aussi content depuis très longtemps. »

Sur la page Facebook de « Je t’aime, mais... », un flot de commentaires encourageants de la part de dizaines d’internautes, dont certains vivant au Liban : « Bravo, c’est très bien fait ! » ; « C’est sexy, c’est authentique, c’est drôle... J’adore ! » ; « J’ai hâte de voir les autres épisodes! »; « J’aime cette série... et il n’y a pas de “mais” ! »

Mouna est lesbienne. Sam est gay.Nés en Australie de familles libanaises conservatrices, les deux jeunes n’osent pas révéler leur orientation sexuelle à leurs parents par peur de leur réaction. « Imaginez la jorsa! » comme dirait le « couple ».« J’adore ma maman, mais je ne pourrais jamais lui dire que je suis homosexuelle, dit Mouna. Elle me tuerait. Ou bien ça la...

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