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À La Une - irak

"Maliki, prends ta leçon de Bachar"

La tension monte d'un cran à Falloujah où deux soldats ont été tués ; le Parlement veut limiter les mandats de Maliki.

Deux soldats ont été abattus et trois enlevés, samedi à Falloujah, au lendemain de la mort de sept manifestants antigouvernementaux tués par l'armée irakienne. REUTERS/Thaier Al-Sudani

La tension est montée d'un cran samedi à Falloujah, dans l'ouest de l'Irak, où deux soldats ont été abattus et trois enlevés, au lendemain de la mort de sept manifestants antigouvernementaux tués par l'armée, dans un contexte politique très tendu.


Les sept morts de vendredi sont les premières victimes à imputer aux forces de sécurité depuis le début, il y a un mois, d'une vague de manifestations de la minorité sunnite, qui proteste contre la politique du gouvernement de Nouri el-Maliki, dominé par les chiites. Selon le docteur Assem al-Hamdani, de l'hôpital de Falloujah, 60 autres personnes ont été blessées.


Plusieurs attaques, qui n'ont pas encore été revendiquées, ont pris pour cible l'armée samedi dans cette ville à majorité sunnite à l'ouest de Bagdad.
Une attaque a été menée contre un point de contrôle de l'armée à la périphérie est de Falloujah tuant un soldat alors qu'un autre a été tué et un troisième blessé dans le nord de la ville, selon le colonel de police Mahmoud Khalaf.
Dans l'ouest de Falloujah, trois soldats ont été enlevés par des hommes armés, a-t-il ajouté.


Dans le même temps, une nouvelle manifestation contre M. Maliki avait lieu dans la ville où plusieurs milliers de personnes ont pris part aux funérailles des sept manifestants tués.
"Ecoute Maliki, nous sommes des gens libres" ou "prends ta leçon de Bachar", scandaient des manifestants qui ont défilé après les funérailles, faisant allusion au président syrien Bachar el-Assad, confronté depuis près de deux ans à une révolte qui s'est militarisé face à une violente répression.
"Je ne me satisferai pas des dédommagements du ministère de la Défense", a lancé Ali Khalaf al-Ani, dont le fils Omar a été tué. "Je veux mon fils vivant. C'est ça que je demande!".

Le ministère de la Défense s'était engagé vendredi à ce que les victimes soient dédommagées et avait annoncé l'ouverture d'une enquête.

 

Le Parlement veut limiter le mandat de Maliki

"La tension n'est pas seulement à Falloujah, elle est partout", a résumé à l'AFP le vice-Premier ministre Saleh Moutlaq, farouche opposant de M. Maliki. "La situation est hors de contrôle et c'est inquiétant", a déclaré ce dirigeant sunnite.


Alors que des figures religieuses chiites ont exprimé leur soutien à la contestation, le Premier ministre a accusé les manifestants d'avoir fait "monter les tensions", affirmant que les soldats avaient été "attaqués" en premier.
Selon lui, les tensions actuelles sont "exploitées" par el-Qaëda et les "groupes terroristes".

 

Ces violences surviennent sur fond de pressions accrues sur Nouri el-Maliki, le Parlement adoptant samedi une mesure limitant à deux le nombre de ses mandats, une démarche immédiatement dénoncée comme inconstitutionnelle par les alliés du chef du gouvernement.

 

Le bloc laïque Iraqiya, soutenu par la minorité sunnite, la principale alliance kurde et le mouvement fidèle au chef radical chiite Moqtada al-Sadr -tous membres du gouvernement Maliki- ont soutenu cette mesure limitant le nombre de mandats du Premier ministre, du président du Parlement et du président de la République.
Les partisans de M. Maliki, dont le second mandat s'achève en 2014, ont , eux, assuré que cette démarche serait annulée par la justice, rappelant une décision de la plus haute autorité judiciaire selon laquelle seul le gouvernement pouvait proposer des lois, pas le Parlement.


Les manifestants réclament depuis un mois la libération de prisonniers détenus d'après eux sans inculpation et exigent l'abrogation de lois antiterroristes utilisées, selon eux, à l'encontre de la communauté sunnite par le gouvernement Maliki. Ces manifestations ont renforcé l'opposition contre M. Maliki, accusé d'autoritarisme par ses détracteurs sunnites, mais aussi kurdes et chiites, membres de son gouvernement d'union nationale, à trois mois d'élections provinciales cruciales.

 

Pour mémoire:

Maliki accuse les manifestants de provoquer le « chaos »

 

Les manifestations sunnites contre Maliki s’étendent

La tension est montée d'un cran samedi à Falloujah, dans l'ouest de l'Irak, où deux soldats ont été abattus et trois enlevés, au lendemain de la mort de sept manifestants antigouvernementaux tués par l'armée, dans un contexte politique très tendu.
Les sept morts de vendredi sont les premières victimes à imputer aux forces de sécurité depuis le début, il y a un mois, d'une...

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