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À La Une - Interview

Le Liban raconté à la première personne

Trois questions à Frédéric Laffont, réalisateur du film "Liban, des guerres et des hommes" qui sera diffusé ce dimanche sur France 5.

"Le Liban, des guerres et des hommes", un film de Frédéric Laffont. Photo Artline films

"Affronter le passé pour construire un lendemain meilleur…" C’est dans cet esprit que le réalisateur français Frédéric Laffont, 50 ans, a tissé son dernier film "Le Liban, des guerres et des hommes". Un documentaire en trois actes, diffusé dimanche à 22h, heure française, sur France 5, qui plonge dans la mémoire collective des Libanais de tous bords, de tous milieux et de toutes confessions. Epicier, agriculteur, libraire, mère de famille, ingénieur, musicien, ces Libanais ont pour point commun d'avoir vécu les combats meurtriers qui ont déchiré le Liban depuis 1975.

 

Dans ce film, "pas d’analyse, mais une somme de témoignages, comme une mosaïque d’expériences personnelles", nous promet le réalisateur. Trois questions à Frédéric Laffont :

 

 

La guerre civile libanaise est finie depuis plus de vingt ans... Pourquoi, selon vous, est-il important d’en parler encore aujourd’hui ?

C’est mon attachement au Liban qui m’a poussé à faire ce film. Je travaille dessus depuis trois ans et demi maintenant. La première fois que je suis venu au Liban, je n'avais que 20 ans, c’était en 1985. J’ai découvert Beyrouth sous les bombes et j’ai été très impressionné par le désir de vivre des Libanais. Avec le temps, mes liens avec ce pays se sont renforcés encore plus.

J’ai été très surpris d’apprendre qu’il n’existe pas un manuel d’histoire unifié pour les école libanaises. Le film, produit avec l’aide de la fondation Umam, est une tentative de reconstruire cette mémoire collective et de raconter l’histoire du Liban telle qu’elle a été vécue par les Libanais eux-mêmes. Une version qui ne ressemble pas à celle des experts, des journalistes, des analystes et encore moins à celle véhiculée par les porte-paroles des différents partis ou groupes politiques en place.

 

Photo Artline films

 

 

Vous avez visité le Liban à plusieurs reprises, et ce n'est pas le premier film que vous réalisez sur le pays... Qu’est-ce qui vous pousse à revenir encore et encore au Liban ?

Depuis mon premier voyage en 1985, je suis retourné au Liban plus d’une trentaine de fois. A chaque fois, j’y séjournais au maximum un mois. Je trouve qu’il y a dans ce pays une énergie formidable, un sourire à la vie. Le Liban est un pays précieux, précieux, précieux… Même les vieux de 90 ans continuent à espérer ici !

Cela fait plus de 25 ans que je parcours le monde avec ma caméra et je n’ai jamais rencontré une telle profondeur. Ceci a créé un très fort sentiment de proximité avec les Libanais. Le Liban est un puzzle d'un million de pièces, une mosaïque d’histoires humaines touchantes.

C’est un travail de fou de raconter les histoires de personnes anonymes, loin des registres des idéologies. Il n’existe pas une seule et unique vérité, et c’est cela le message principal que je veux faire passer à travers le film.

 

Photo Artline films

 

 

Après la France, comptez-vous projeter votre film au Liban ? Comment sera-t-il accueilli par les Libanais, selon vous ?

L’idée de projeter ce film au Liban est un projet qui me tient beaucoup à coeur. C’est vraiment très important pour moi parce que j’espère que ce film permettra aux Libanais d’ouvrir un dialogue en vue de parvenir à une paix véritable. L’espace du film est peut-être le seul qui puisse encore aujourd’hui recueillir les points de vue divergents, aussi opposés soient-ils. Ceci est essentiel. Le Liban mérite un lendemain meilleur que le passé qu’il a connu. Comme le dit l'une des personnes interviewées : "Il faut affronter notre histoire non pas pour ouvrir les plaies, mais pour apprendre de notre passé". Dans ce film, il y a beaucoup de douleur certes, mais aussi beaucoup d’espoir.

Ce serait vraiment trop triste de le voir censuré. Je ne veux même pas l'envisager…

 

 

***

 

Frédéric Laffont en quelques dates :

 

Frédéric Laffont voyage et filme au Liban depuis 1985. Auteur et réalisateur d’une soixantaine de films documentaires diffusés mondialement, il a remporté les plus prestigieuses distinctions de la profession, dont le prix Albert-Londres pour "La Guerre des nerfs", l’un de ses reportages au Liban.

Parmi ses réalisations les plus récentes : "1 $ pour une vie" (2009), "Mille et un jours" (Etoile de la Scam 2007), "Ballade pour un cow-boy" (2005), "Poussières de paix" (Prix spécial du jury, Festival du Scoop d’Angers 2002).

 

Frédéric Laffont est aussi auteur de trois livres : Israël, Palestine – Mille et un jours, mille et une nuits (Arléa), Poussières de guerre – Le chant des armes, le temps des larmes (coécrit avec Christophe de Ponfilly, Robert Laffont), sur la guerre URSS-Afghanistan, et Maudits soient les yeux fermés (JC Lattès), sur le génocide rwandais.

 

 

Fiche technique du film :

 

Documentaire de création

Format : 3x52’

Support : HD

Coproducteurs et diffuseurs : Artline Films, Caméra Magica, Ina, France 5, Histoire, TV5 Monde, RTS, UMAM Productions

 

 

Cliquez ici pour voir la bande-annonce du film.

"Affronter le passé pour construire un lendemain meilleur…" C’est dans cet esprit que le réalisateur français Frédéric Laffont, 50 ans, a tissé son dernier film "Le Liban, des guerres et des hommes". Un documentaire en trois actes, diffusé dimanche à 22h, heure française, sur France 5, qui plonge dans la mémoire collective des Libanais de tous bords, de tous milieux et de...

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