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Moyen Orient et Monde - Reportage

Des Jordaniens sceptiques sur les promesses électorales

« Je suis fatigué d’entendre les mêmes slogans, promesses et mensonges », lance désabusé Mohammad Qeissi. À deux jours des élections législatives, de nombreux Jordaniens, disant en avoir assez des promesses vides de réformes et de meilleures conditions de vie, veulent boycotter le scrutin. Ils ont ainsi multiplié les manifestations ces deux dernières années dans la foulée du printemps arabe pour réclamer de profondes réformes politiques et économiques, dont la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté et la corruption.
« Une fois élus, les candidats ne tiennent jamais leurs promesses. Ils changent leurs numéros de téléphone, deviennent injoignables. Je n’en ai pas besoin », déclare M. Qeissi, 43 ans, assis devant son échoppe dans la ville de Zarqa, un bastion islamiste, à 23 km au nord-est de Amman. « Je pense que je ne vais pas voter », affirme-t-il.
Plus de 2,27 millions d’inscrits doivent départager mercredi 1 500 candidats pour 150 sièges du Parlement. La Jordanie veut faire du scrutin l’occasion de lancer des réformes, mais certains électeurs déplorent que plusieurs candidats n’ont pas de programme clair malgré les nombreuses banderoles déployées dans les rues, leurs portraits souriants ou graves et leurs promesses d’améliorer les conditions de vie de la population.
« Ils nous font des promesses de tout genre juste pour gagner nos voix. À chaque scrutin, nous espérons l’avènement de quelque chose de différent, mais en vain », dit, désabusée, Yasmine Ghanem, une fonctionnaire de 25 ans à Zarqa. Zarqa, une ville industrielle de plus d’un million d’habitants et un bastion des extrémistes islamistes, souffre de surpopulation, de manque d’infrastructures et de problèmes d’eau. « Les promesses sont insensées : le favoritisme, le népotisme et le tribalisme sont la règle. Je ne suis pas sûre de pouvoir voter », ajoute la jeune femme en jeans mais voilée.
La puissante confrérie des Frères musulmans et d’autres groupes de l’opposition, dont le Front national pour la réforme de l’ex-Premier ministre et chef du renseignement Ahmad Obeidat, ont annoncé le boycott du scrutin en raison, selon eux, de « l’absence d’une volonté politique pour des réformes ». « Je ne voterai pas. Les candidats ne vont servir que leurs propres intérêts », lance Alaeddine Shawish, un barbu, qui attend le bus en compagnie de Ali Madi, un enseignant. « Le prochain Parlement sera identique au précédent », a dit ce dernier.
En revanche, des candidats à Amman et Salt ne lésinent pas sur les moyens : sous de larges tentes, ils servent des repas et des friandises à ceux qui semblent prêts à leur donner leurs voix. Mais cela n’a pas convaincu beaucoup, même si certains électeurs voient d’un bon œil la récente arrestation par les autorités d’au moins six candidats, dont un en tête d’une liste électorale, pour achat de voix.
(Source : AFP)
« Je suis fatigué d’entendre les mêmes slogans, promesses et mensonges », lance désabusé Mohammad Qeissi. À deux jours des élections législatives, de nombreux Jordaniens, disant en avoir assez des promesses vides de réformes et de meilleures conditions de vie, veulent boycotter le scrutin. Ils ont ainsi multiplié les manifestations ces deux dernières années dans la...

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