Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Idleb et Daraya en sang...

Au moins 60 morts hier ; universités fermées après le carnage d’Alep.

Des rebelles finissent de mettre en place leurs lance-missiles à al-Bab, à une trentaine de kilomètres d’Alep.              Élias Édouard/AFP

Un double attentat-suicide à la voiture piégée a tué hier 22 personnes à Idleb, principale ville du nord-ouest de la Syrie sous contrôle de l’armée. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a dénombré parmi les victimes plusieurs soldats, l’explosion visant des véhicules militaires. Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, « après la prise de la base de Taftanaz (le 11 janvier), Idleb est désormais le prochain objectif des rebelles ».


Pour l’agence officielle SANA, des « terroristes en mission-suicide ont fait exploser deux voitures piégées (...) Le premier véhicule a explosé au rond-point Zeraa et le second au carrefour Motlaq, tuant 22 citoyens et faisant 30 blessés ». SANA a ajouté que deux autres voitures, conduites aussi par des kamikazes, ont « été détruites sur la route reliant Idleb à Mastoumé, avant qu’elles ne réussissent à tuer des citoyens et des forces du régime ».

 

L’utilisation de kamikazes et la simultanéité des attaques rappellent les méthodes d’el-Qaëda dans le monde et du front al-Nosra en Syrie. Ce groupe, qui a revendiqué la plupart des attentats-suicide en Syrie, a été placé en décembre sur la liste américaine des organisations terroristes étrangères.

 

(Reportage : Les rebelles étrangers pour un État islamique en Syrie)



« En finir avec Daraya »
Au sud-ouest de Damas, l’armée affichait sa volonté d’en finir avec le réduit rebelle de Daraya, qu’elle cherche à contrôler depuis plusieurs semaines. « L’intensité des bombardements est incroyable », a affirmé un militant antirégime basé là-bas, Abou Kinan. « Il s’agit de la journée la plus violente depuis deux mois et les affrontements sont terribles », dans cette localité de 200 000 habitants, aujourd’hui quasi déserte, a assuré de son côté M. Rahmane. Le frère du président en charge de la région de Damas, le colonel Maher el-Assad, « a donné l’ordre d’en finir avec Daraya même si la ville doit être rasée », a-t-il affirmé. L’armée a récemment progressé dans cette localité qui avait connu durant l’été 2012 le massacre le plus sanglant du pays depuis le début du conflit, avec 500 personnes tuées, selon l’OSDH.


Au moins 60 personnes ont trouvé la mort hier, selon des activistes sur le terrain. À cause de ces lourds combats, les pertes dans le secteur du transport s’élèvent à 3,6 milliards de livres syriennes (391 millions de dollars), a indiqué hier le quotidien officiel Techrine.


La veille, 87 personnes avaient été tuées et 150 ont été blessées à l’université d’Alep par des bombardements non revendiqués, selon l’OSDH. Les universités, en période d’examen, ont fermé leurs portes hier en signe de deuil. Le régime et les rebelles se sont accusés d’avoir commis ce carnage. Pour les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain, c’est l’armée de l’air qui a tiré deux missiles : « Le régime est responsable. Il est seul capable de commettre des massacres et des destructions, mais l’université d’Alep restera un symbole du soulèvement du peuple syrien. »

 


En revanche, le commandement général de l’armée a accusé les rebelles : « Dans une tentative désespérée de couvrir leur échec, les groupes terroristes ont commis un nouveau crime en tirant des roquettes contre l’université d’Alep à partir du quartier de Lairamoune, tuant des dizaines d’étudiants et de citoyens innocents. » Les deux explosions ont visé la faculté d’architecture et la cité universitaire où vivent de nombreux déplacés.


Selon la télévision syrienne, le ministère des Affaires étrangères a appelé, dans des lettres au Conseil de sécurité et au secrétaire général Ban Ki-moon, la communauté internationale à « dénoncer le massacre terroriste », avant d’accuser certains pays « de pratiquer la politique de deux poids, deux mesures en soutenant le terrorisme en Syrie et le dénonçant ailleurs », comme au Mali.
« De telles attaques haineuses sont inacceptables et doivent cesser immédiatement », a déclaré de son côté M. Ban dans un communiqué, souhaitant une « enquête rapide et approfondie sur cette atrocité ».

 


Nouvelles initiatives européennes
Sur le plan diplomatique, l’Union européenne doit prendre de nouvelles initiatives pour mettre fin au conflit, mais n’envisage pas une « intervention militaire directe », a affirmé la ministre irlandaise des Affaires européennes, Lucinda Creighton. « En dépit des difficultés et des doutes, nous devons rester déterminés et garder le cap en soutenant les efforts du représentant international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, en venant en aide à l’opposition et en lançant des appels sans relâche à l’adresse des dirigeants syriens afin qu’ils voient la réalité en face et mettent un terme à toute cette violence », a ajouté Mme Creighton. M. Brahimi sera invité à Bruxelles en février à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, a indiqué la ministre.


Enfin, les ravisseurs syriens de la journaliste ukrainienne Ankhar Kotchneva, enlevée en octobre, ont abaissé le montant de la rançon réclamée de 50 millions à 300 000 dollars mais exigent qu’elle soit payée d’ici à une semaine, a rapporté l’agence officielle ukrainienne, citant sa famille.


(Sources : agences et rédaction)

Un double attentat-suicide à la voiture piégée a tué hier 22 personnes à Idleb, principale ville du nord-ouest de la Syrie sous contrôle de l’armée. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a dénombré parmi les victimes plusieurs soldats, l’explosion visant des véhicules militaires. Selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, « après la prise de la base de...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut