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Santé - Nutrition

OLGA : opération langoureuse de grignotage avancé ?

En repensant à Olga, on a tous envie de se blottir sous la couette et de grignoter un petit quelque chose qui permettrait de se réchauffer le cœur et le corps.

Pour pouvoir affronter les rudes épreuves hivernales, il est recommandé de consommer des aliments dont l’effet thermogénique est important. Mohammad Assakir/Reuters

Pendant les grands froids de l’hiver, le corps humain brûle des calories à un rythme plus intense qu’en été. Simple exemple, essayez de grimper une pente enneigée. L’effort physique sera beaucoup plus important que si cette même pente était recouverte d’un parterre fleuri. Plus la température baisse, plus l’effort sera grand. En hiver, on dépense un peu plus, pour la même activité. Alors, que faire ? Ce surplus dans la dépense énergétique doit être compensé par des aliments qui produiront davantage de chaleur, lors de leur digestion. Afin de pouvoir affronter les rudes épreuves hivernales, il serait donc recommandé de consommer des aliments dont l’effet thermogénique est plus important.
Quid de la thermogenèse ? C’est la production de chaleur dans le corps humain. Qu’il vente ou qu’il neige, qu’il fasse une chaleur tropicale ou une chaleur sèche, la température de l’organisme doit rester aux environs de 37°C. Cette capacité du corps à maintenir la température interne constante, quelles que soient les conditions climatiques extérieures, est appelée thermorégulation. L’hypothalamus, qui contient le centre thermorégulateur, va recevoir des informations des différents récepteurs : nez gelé, oreilles rougies, orteils frigorifiés... Il va les analyser, les comparer à la valeur de consigne et gérer ces variations par voies nerveuses et hormonales. Donc, lorsque la température sera basse, le corps frissonnera. Sans même bouger, mais par le biais de microcontractions musculaires, le corps produira de la chaleur par phénomène de frottement.

Yin et yang
La digestion, comme l’activité musculaire, accroît la thermogenèse, qui est influencée par la nature des aliments. En médecine orientale, par exemple, les aliments sont divisés en yin et yang, en aliments froids ou rafraîchissants, en aliments tièdes ou chauds et en aliments neutres. La saison hivernale correspond au yin profond, au froid, à l’obscurité. Lorsqu’il fait froid, il est important de consommer des aliments de saison, des aliments yang réchauffants ou tiédissants, et de faire attention à l’équilibre du corps. Les aliments d’énergie yang les plus connus sont les patates douces, les potirons, les carottes, mais aussi les légumes-racines comme les oignons, les navets, le gingembre, les épices telles que la cannelle, le piment de Cayenne, le cumin, le poivre, la moutarde et le thym. Les fruits secs, les céréales, les noix, le sésame noir et les légumineuses nous aideront encore mieux à résister au froid. La diététique chinoise conseille de même d’éviter en période hivernale les aliments dits « riches en humidité, car ils apportent le froid au corps », comme le lait, le yaourt, les tomates, les fruits juteux (fruits d’été riches en eau) et les légumes hors saison. La diététique chinoise recommande également d’éviter de manger des aliments crus qui ont tendance à refroidir le corps.

Réajuster son alimentation
En médecine occidentale, il est recommandé de réajuster son alimentation en hiver. Mais le froid ne doit pas être un prétexte à un gros coup de fourchette ! Raclette, fondue, gibier, plats consistants qui mijotent sur le feu, on est nombreux à penser que manger plus riche et plus gras permet de se protéger du froid. Pas vraiment ! Historiquement, c’était le cas, mais en ces temps modernes, plus rien ne justifie cette bombance. Les recommandations sont plus basiques : l’apport en vitamine C’est primordial pour éviter les rhumes et fortifier le système immunitaire. La diversification des aliments de saison permet d’accroître l’éventail des vitamines et des minéraux. Une alimentation équilibrée sera basée sur des protéines (viande, poulet, poisson...), des hydrates de carbone (pain, pates, riz...), des fruits (compotes ou fruits secs de préférence), des légumes de saison (soupes ou potages) et du gras sous forme d’huile ou des avocats. Il est conseillé de manger tiède ou chaud pour économiser de l’énergie. Si on mange des aliments sortis du frigo, l’estomac devra les chauffer à 37°C, et cette perte d’énergie serait mieux utilisée pour garder au chaud. Les tisanes, les thés, les soupes et les bouillons fourniront une sensation de chaleur et de bien-être.

L’alcool
Et le petit coup de rouge ? Certes, le vin chaud, l’alcool fort et la liqueur sont efficaces pour faire monter rapidement la température corporelle. Mais le coup de fouet que va procurer l’alcool sera de bien courte durée. S’il est vrai que la consommation d’alcool réchauffe momentanément, elle accentue plutôt le refroidissement de l’organisme à moyen terme. L’alcool a pour effet de dilater les vaisseaux sanguins à la surface du corps. Le sang va se rapprocher de la peau qui prendra la rougeur caractéristique des soirées bien arrosées. La dilatation des vaisseaux sanguins libère de la chaleur. Les terminaisons nerveuses, situées à la surface de l’organisme, enregistrent alors cette hausse de température, ce qui donne la sensation de se réchauffer. La peau devient plus chaude, mais cela ne dure qu’un instant. La vasodilatation fait perdre sa chaleur au buveur. Car le reste du corps, lui, ne se réchauffe pas, l’alcool déplaçant la chaleur corporelle interne vers la surface de l’organisme ! D’ailleurs, cette sensation de chaleur cessera dès que la vasodilatation prendra fin, et la sensation de froid sera finalement plus intense encore, la température du corps ayant baissé à cause de cette perte de calories.
En conclusion, il n’est pas nécessaire de manger gras, de prendre des kilos superflus et de noyer le tout dans un grog bien alcoolisé. Il est conseillé plutôt de manger sain et équilibré, de sortir couvert car, comme le dit si bien l’adage : « Après la pluie, le beau temps ! »

Raya DIB NASRALLAH
Biologiste et nutritionniste
Pendant les grands froids de l’hiver, le corps humain brûle des calories à un rythme plus intense qu’en été. Simple exemple, essayez de grimper une pente enneigée. L’effort physique sera beaucoup plus important que si cette même pente était recouverte d’un parterre fleuri. Plus la température baisse, plus l’effort sera grand. En hiver, on dépense un peu plus, pour la même...
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