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À La Une - Crise

Moscou pour une solution politique en Syrie

L'artillerie et l'aviation du régime pilonnent la périphérie de Damas.

Un combattant rebelle ouvre le feu sur les forces du régime à Alep, le 11 janvier 2013. AFP PHOTO/ACHILLEAS ZAVALLIS

Moscou, grand allié de Damas, a de nouveau appelé samedi à lancer un processus de transition politique en rejetant toute ingérence extérieure en syrie.

 

Moscou, Washington et l'émissaire international Lakhdar Brahimi se sont mis d'accord vendredi pour appeler à la formation d'un gouvernement réunissant toutes les parties en conflit et ayant "les pleins pouvoirs exécutifs", ce qui pourrait signifier que Bachar el-Assad serait privé de toutes ses prérogatives.

C'est sur cette question du sort du président contesté qu'achoppent toutes les discussions car toutes les propositions de sortie de crise en syrie se basent désormais sur la Déclaration de Genève, qui ne se prononce par sur le sort de M. Assad, laissant libre cours aux interprétations.

Si Washington y voit le chemin vers l'ère post-Assad, Moscou, l'un des derniers soutiens du régime, insiste pour que "les syriens eux-mêmes, sans ingérence extérieure" trouvent une solution pour mettre fin à 22 mois de conflit qui ont fait, selon l'ONU, plus de 60.000 morts.

 

Vendredi, M. Brahimi a indiqué que les trois parties s'étaient mises d'accord sur le fait que l'expression "tous les pleins pouvoirs exécutifs signifie tous les pouvoirs de l'Etat", sans donner plus d'explications, ce qui pourrait signifier que cela ôterait tout pouvoir à M. Assad dans la pratique.

 

Réaffirmant son soutien au plan de Genève, Moscou a appelé à "lancer un processus de transition politique visant à inscrire dans la loi l'égalité de droits garantis pour tous les groupes ethno-confessionnels de ce pays".

"La priorité est de faire cesser immédiatement toute violence et effusion de sang et d'acheminer l'aide humanitaire aux syriens", a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères.

Si Moscou a également redit son soutien à la mission de paix de M. Brahimi, les autorités syriennes et l'envoyé de l'ONU et de la Ligue arabe se sont récemment mutuellement accusés de "partialité".

 

Le diplomate algérien a estimé mercredi que le plan de sortie de crise présenté par M. Assad était "sectaire" et "partial", à quoi la syrie avait répondu jeudi que M. Brahimi faisait preuve d'une "partialité flagrante en faveur des cercles connus pour leur conspiration contre la syrie".


(Lire aussi : Les islamistes se battront-ils entre eux dans le Nord ?)


Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins, au moins 77 personnes ont péri samedi à travers le pays.

Une voiture piégée a explosé dans la province de Damas, a précisé l'OSDH sans faire état de victime, alors que près de la capitale, des hommes armés ont tué un ancien champion de marche syrien Hicham al-Rakcha.

 

Par ailleurs, des raids aériens et de violents combats entre rebelles et soldats syriens ont secoué samedi la périphérie de Damas.

Ces nouvelles violences interviennent au lendemain de la prise par les insurgés, en majorité des jihadistes, d'un important aéroport militaire du nord-ouest du pays, celui de Taftanaz.

 

Deux enfants et deux hommes ont péri dans le bombardement terrestre et aérien d'al-Mleha, au sud-est de Damas, où deux rebelles ont péri dans des combats, a indiqué l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

"L'aviation a mené des raids au lendemain d'une attaque rebelle sur un bâtiment de la Sécurité dans la zone", a précisé à l'AFP le directeur de cette ONG, Rami Abdel Rahmane.

 

Ces raids ont eu lieu au-dessus des vergers situés entre al-Mlheha et Jaramana, une banlieue en majorité druze et chrétienne, des minorités globalement pro-régime, a-t-il ajouté.

 

Mais, a souligné une militante qui se fait appeler Mary, "des gens de Jaramana ont été touchés dans ces raids et aujourd'hui même ceux qui ont toujours soutenu le régime disent qu'ils en ont assez".

Jaramana borde la Ghouta orientale, une région de vergers pilonnée par l'armée qui cherche à en déloger les rebelles qui y ont établi leurs bases-arrière.

 

Parallèlement, au moins quatre soldats ont été tués dans l'explosion de leur blindé lors de combats contre des rebelles à Daraya, une localité au sud-ouest de Damas où sont massés d'importants renforts de l'armée qui tente d'en reprendre le contrôle depuis des semaines, selon l'OSDH.

L'aviation survolait plusieurs autres localités du sud de Damas que l'artillerie bombardait, a ajouté l'ONG.

 

Dans la province de Homs (centre), un rebelle a péri lors de combats, et des raids aériens sur la ville de Rastane ont fait au moins un mort et des dizaines de blessés, a indiqué l'OSDH.

 

A Deir Ezzor (est), un homme a été tué dans des bombardements à l'artillerie, selon l'ONG qui a ajouté que l'aviation survolait la région.

 

Vendredi, 86 personnes avaient été tuées, dont 30 civils, selon l'OSDH. Parmi elles, neuf rebelles, huit soldats et deux miliciens pro-régime avaient péri lors des combats à Taftanaz, la plus importante prise des rebelles à l'armée de l'air en 22 mois de conflit.

 

Par ailleurs, un responsable des renseignements extérieurs syriens a annoncé sa démission dans une courte vidéo diffusée samedi sur internet par des militants anti-régime.
"Moi, Joumaa Farraj Jassem, chef de la section 30 des services extérieurs du Commandement général des renseignements, annonce ma défection de ce régime criminel pour rejoindre la révolution bénie", annonce dans cette vidéo un homme vêtu d'un costume civil.

 

Reportage

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