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À La Une - Météo

Tempête au Liban : la neige atteint le littoral

Un mort à cause du froid; le Litani sort de son lit; les écoles fermées jeudi.

Le temple de Baalbeck, recouvert par la neige, le 9 janvier 2013. AFP/Stringer

La tempête qui frappe le Liban depuis plusieurs jours s'est transformée mercredi en tempête de neige avec une baisse importante des températures sur la côte libanaise et des chutes de neige sur le littoral.

Des flocons sont notamment tombés sur la ville côtière de Batroun, au Liban-nord, un phénomène rare au pays du Cèdre, a rapporté mercredi l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). 

 

Le député Boutros Harb avait déjà reçu hier plusieurs appels téléphoniques des présidents de municipalités, des moukhtars et des citoyens de la région de Batroun, se plaignant des longues coupures du courant électrique. Ils ont appelé M. Harb à intervenir auprès des autorités concernées pour régler cette question et prendre en charge rapidement les dégâts provoqués par la tempête. Les citoyens ont imputé la responsabilité des dégâts aux deux ministères des Travaux publics et de l’Énergie, en raison notamment des travaux inachevés. M. Harb a promis d’effectuer les contacts nécessaires pour trouver une solution adéquate. Il a de même critiqué la négligence des ministres concernés, affirmant que les dégâts sont dus à une mauvaise gestion de la part du gouvernement.

 

A Mansourieh, une localité à seulement 300 m d'altitude et à l'est de Beyrouth, un tapis blanc très fin s'est formé sur la route principale et la neige a recouvert les toits des maisons. 

 

 


Circulation difficile à Dahr el-Baydar. AFP PHOTO /HASSAN JARAH

 

En altitude, la situation est plus rude encore et plusieurs routes sont coupées depuis mardi.
Selon le bureau de presse des Forces de sécurité intérieure (FSI), les routes suivantes sont coupées en raison des chutes de neige : Kfarselwan-Tarchich-Zahlé, Ouyoun el-Siman-Baalbeck, toutes les routes à Akoura, Ehmej-Annaya-Laklouk-Kartaba, Tarchich-Zahlé et toutes les routes qui mènent aux Cèdres. La route maritime qui mène de Dbayeh à Nahr el-Kalb a également été coupée. Les autorités ont conseillé aux citoyens de ne pas se rendre dans les régions montagneuses surtout si leur véhicule n'est pas équipé de chaînes.

Au Liban-Sud, les chutes de neige se sont intensifiées à partir de 1.200 m d'altitude et ont atteint une épaisseur de 50 cm dans certaines régions, selon l'ANI qui précise que plusieurs villages dans la région de Rachaya sont complètement isolés. Le château de Beaufort, qui se trouve à Chkif, est couvert de neige alors que la route de Jebaa à Jezzine est coupée.

 

La plaine de Marjeyoun n’est devenue qu’une grande mare, détruisant toutes les plantations. Les habitants de la région ont tenté d’ouvrir une brèche mardi dans le mur frontalier à Metoullah pour écouler l’eau, mais la Finul s’y est opposée. À Tyr, des familles ont été contraintes de déserter leurs maisons inondées. 

 

(Reportage : Une situation effroyable pour les réfugiés syriens à Saïda)


A Zahlé (Liban-est), l'épaisseur de la neige a atteint 20 cm alors que les services météorologiques ont enregistré des températures de -10 degrés dans la nuit de mardi à mercredi.

Dans la Bekaa, le grand fleuve du Litani est également sorti de son lit mercredi et a provoqué des inondations au niveau du village de Bar Elias. Il menace d'inonder les villages voisins. Certains villages de cette grande plaine sont également totalement isolés.

 

 

Des réfugiés syriens dégagent la neige sur leurs tentes, à al-Marj, dans la Bekaa.

AFP/Hassan Jarah

 

 

 

Au Liban-Nord, à Tripoli, les ruelles de Hay el-Tanak ont été envahies par les eaux. 


A Beyrouth, de gros grêlons sont tombés dans les rues de la capitale et près du Grand sérail où se tient le Conseil des ministres. Le ministre des Travaux publics et du Transport Ghazi Aridi a déclaré, à son arrivée au siège du gouvernement, qu'il avait "la conscience tranquille", car son ministère a "assumé ses responsabilités durant la tempête et a fait tout son possible pour aider les citoyens".
Plus tôt dans la journée, M. Aridi avait annoncé que les dégâts causés par la tempête était "sous-contrôle" et estimé que "le chaos à travers le Liban est dû au manque de moyens et à la négligence".

 


Un quartier de Beyrouth, totalement inondé. AFP/Joseph Eid

 

 

Hier, le député Mohammad Kabbani a affirmé que le ministère des Travaux publics dépense des dizaines de milliards pour l’asphalte, alors qu’il faudrait consacrer des fonds à la maintenance de l’infrastructure. M. Kabbani a imputé la responsabilité des résultats de la tempête aux municipalités qui n’effectuent pas l’entretien des routes et au ministère de l’Énergie qui n’a déployé aucun effort sérieux pour endiguer les rivières. « Il faut mettre en place un comité d’urgence pour la gestion efficace des catastrophes », a-t-il dit.

Malgré les efforts de la Défense civile et des autorités, le quartier "sinistré" de Hay el-Sellom, dans la banlieue-sud de Beyrouth, est toujours inondé après le débordement de la rivière de Ghadir, et des centaines d'habitants sont sans abris.

Le bilan de la tempête s'est en outre encore alourdi mercredi avec la mort d'un Syrien à cause du froid dans la région de Saadnayel, selon la chaîne de télévision LBC. 

La tempête engendrée par une masse d’air froid en provenance de Sibérie a déjà fait trois morts, dont un enfant, et occasionné de lourds dégâts, évalués, selon l'agence de presse libanaise, à des millions de dollars.

Les services météorologiques de l'aéroport international de Beyrouth ont prévu des chutes de neige à partir de 300 mètres d'altitude dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que le ministre libanais de l’Éducation Hassan Diab a annoncé que les établissements scolaires resteront fermés jeudi. Les crèches seront également fermées jeudi. Les écoles publiques et privées, ainsi que les crèches, sont fermées depuis mardi.

 

638 mm de précipitations ont été enregistrés depuis septembre, contre 318 mm l’année dernière à la même période, selon les dernières prévisions du service météorologique de l’aéroport de Beyrouth. 

 

 

Le temple de Baalbeck, recouvert par la neige, le 9 janvier 2013. AFP/Stringer 

 

Dans la région

Dans les pays voisins, également touchés par la tempête, des morts sont aussi à déplorer. En Cisjordanie, les corps de deux Palestiniennes, portées disparues depuis mardi soir, ont été découverts dans leur voiture à Tulkarem, balayée par des pluies diluviennes, selon des sources officielles. En Egypte, les gardes-frontières et l'armée continuaient par ailleurs de chercher 10 pêcheurs portés disparus depuis que leur embarcation a sombré au large de Marsa Matrouh (nord-ouest).

 

A l'instar du Liban, en prévision de chutes de neige dans l'après-midi à Jérusalem, la municipalité israélienne a décidé la fermeture des établissements scolaires. Les autorités palestiniennes ont elles aussi prolongé les vacances scolaires jusqu'à samedi. En Jordanie, mercredi a été décrété jour férié.

 

En Jordanie, de nombreux grands axes à Amman et dans d'autres régions du royaume étaient fermés et la police a conseillé aux gens de "ne sortir qu'en cas de nécessité" alors que le mauvais temps a causé plus de 700 accidents de la route ces dernières 48 heures.

 

En Egypte, des pluies torrentielles se sont abattues toute la nuit sur le Sinaï et la Haute-Egypte, provoquant des inondations, ainsi qu'à Alexandrie, où le port était fermé pour le 4e jour consécutif. Dans le grand Caire, les fortes pluies ont perturbé le trafic.

 

En Syrie, où la guerre civile fait rage, la télévision d'Etat diffusait des images en direct de Damas sur laquelle s'abattait une forte neige. La ville de Homs (centre) était également sous la neige.

En dépit des intempéries, les bombardements et les combats entre soldats et rebelles qui déchirent le pays depuis 21 mois, se poursuivaient sans relâche, rendant encore plus difficiles les conditions de vie des Syriens. En plus des pénuries de mazout, les habitants affrontant un froid glacial sont également privés d'électricité plusieurs heures par jour.

 

De leur côté, les centaines de milliers de Syriens ayant fui les violences pour se réfugier dans des camps installés dans les pays limitrophes, sont touchés de plein fouet par le mauvais temps.

 

 

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commentaires (2)

Si cette tempête pouvait aussi recouvrir de BLANC TOUS LES COEURS et les cerveaux pour les embellir et les ouvrir aux réalités des choses, et non uniquement la nature !

SAKR LEBNAN

05 h 33, le 10 janvier 2013

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Commentaires (2)

  • Si cette tempête pouvait aussi recouvrir de BLANC TOUS LES COEURS et les cerveaux pour les embellir et les ouvrir aux réalités des choses, et non uniquement la nature !

    SAKR LEBNAN

    05 h 33, le 10 janvier 2013

  • La neige tapis blanc porte toujours bonheur . Espérons que 2013 en soit ainsi . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 37, le 09 janvier 2013

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