L'humoriste égyptien Bassem Youssef, qui s'est moqué du président Mohamed Morsi à la télévision, va faire l'objet d'une enquête judiciaire pour atteinte au statut du chef de l'Etat, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Bassem Youssef s'est rendu célèbre avec une émission satirique en ligne après le renversement du président Hosni Moubarak, en février 2011. Bassem Youssef, qui anime aujourd'hui une émission de télévision, l'a débutée un jour avec une chanson tournant en dérision l'emploi répété du terme "amour" dans les discours du chef de l'Etat.
Le parquet a ordonné l'ouverture d'une enquête à la suite d'un dépôt de plainte de la part d'un juriste islamiste qui accuse l'humoriste d'avoir "insulté" le président et d'avoir porté atteinte à son statut.
Dans une affaire distincte, un des principaux journaux égyptiens indépendants, Al Masri al-Youm ("L'Egyptien aujourd'hui"), a annoncé faire l'objet d'une enquête judiciaire après une plainte de la présidence pour "propagation de fausses nouvelles représentant un danger pour la paix civile, la sécurité publique et affectant la présidence".
Al Masri al-Youm explique que l'article qui lui est reproché, paru samedi sur son site web, citait des "sources informées" selon lesquelles le président Morsi devait se rendre à l'hôpital, sans donner de raison pour ce déplacement.
La présidence a démenti l'information. Le quotidien précise avoir actualisé son article initial pour dire que la visite du chef de l'Etat avait été annulée et qu'à la place sa femme avait rendu visite à un membre de sa famille à l'hôpital.
Le parquet égyptien a également décidé d'ouvrir une enquête visant Abdel Halim Qandil, le rédacteur en chef de l'hebdomadaire indépendant, Sawt al Oumma (la voix de la nation), pour insulte au Morsi, a-t-on appris mercredi de source judiciaire. La source ne précise pas les faits exacts reprochés au journaliste.
Des affaires qui manqueront pas d'attiser les craintes pour la liberté d'expression exprimées depuis l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, d'autant que l'injure est prohibée par la nouvelle Constitution.
"La plus grande menace pour la liberté d'expression ces quatre derniers mois a été la multiplication des plaintes en diffamation, que ce soit à l'encontre du chef de l'Etat ou de l'appareil judiciaire", a commenté Heba Morayef, directeur de l'antenne égyptienne de l'ONG Human Rights Watch. "Nous allons probablement assister à une augmentation du phénomène parce que la diffamation est désormais inscrite dans la Constitution", a-t-il ajouté.
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Rétrospective
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commentaires (4)
Après "l'enquête" sur les troisnprincipaux leaders de l'opposition,le Ikhwan en chef continue sur la même lancée...mais je suis sûr qu'il va encore s'en trouver un pour dire que c'est normal,qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et un foul sans écraser les haricots...le problème ,c'est que à ce train là,c'est bientôt la fin....des haricots!
GEDEON Christian
05 h 09, le 02 janvier 2013