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À La Une - Crise

Ali chez Aoun : Des menaces destructrices pèsent sur le Liban et la Syrie

Les familles des victimes de Tall Kalakh menacent de chasser l’ambassadeur.

Le député Michel Aoun recevant les vœux de l’ambassadeur iranien. Photo ANI)

À l’heure où les appels à l’expulsion de l’ambassadeur syrien Ali Abdel Karim Ali se multiplient, ce dernier a été reçu par le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, qui s’est par ailleurs entretenu avec l’ambassadeur d’Iran et le ministre de l’Agriculture.
Le diplomate syrien s’est contenté d’affirmer, à l’issue de la visite, avoir présenté au député ses vœux à l’occasion des fêtes. « Ceci a également été l’occasion d’écouter la lecture, à la fois optimiste et prudente, du général sur les événements », a ajouté l’ambassadeur Ali. 


Interrogé sur les risques sécuritaires qui pèsent sur le Liban face à la présence présumée de centaines de combattants de l’Armée syrienne libre, il a commencé par affirmer que « le Liban aurait dû y prêter plus d’attention avant ce jour ». « À l’heure actuelle, nous souhaitons que le Liban apporte une solution logique et ferme à cette situation afin d’immuniser le pays des répercussions régionales. Nous souhaitons également qu’aucun des partis ni qu’aucune des forces politiques n’interviennent, puisque les éléments terroristes, qu’ils soient libanais ou de nationalité arabe ou étrangère, qui attaquent la Syrie falsifient les événements », a-t-il affirmé.
« Nous souhaitons que le Liban se fonde sur un diagnostic conforme à la réalité des faits pour s’immuniser aux niveaux politique, sécuritaire et médiatique, loin des règlements de comptes irresponsables qui risquent d’avoir des répercussions destructrices au Liban, en Syrie et dans la région », a-t-il prévenu, soulignant que « la sécurité de la région est une affaire de complémentarité ». Il a également appelé les médias à « contribuer à garantir la stabilité au Liban », dénonçant « le trafic d’armes et les abris offerts aux mécréants et aux destructeurs, aussi bien au Liban qu’en Syrie ».
Ce souci pour la stabilité du Liban n’a trouvé jusque-là aucun écho auprès des familles des victimes de l’embuscade de Tall Kalakh, dans laquelle plusieurs jeunes sunnites libanais ont été tués par l’armée régulière syrienne le 30 novembre dernier. Au moins neuf corps ont déjà été rapatriés en deux vagues successives depuis le drame, mais les familles des victimes ont accusé la Syrie de détenir un des jeunes du groupe et de retarder le rapatriement des autres dépouilles mortelles.

 

(Lire aussi l'article de Khalil Fleyhane: La crise en Syrie, l’initiative iranienne et l’absolu mutisme de Beyrouth...)



Appel à l’expulsion de Ali
Hier, après la prière de vendredi, les familles des victimes de Tall Kalalh ont manifesté à Tripoli (place Abdel Hamid Karamé) et ont menacé d’une escalade politique et médiatique si le régime syrien ne restituait pas les dépouilles restantes et ne libérait pas le jeune homme encore détenu. Ils ont également menacé de bloquer les axes de Masnaa et de Abboudiyé. Les proches des islamistes détenus dans la prison de Roumieh ont également pris part à la manifestation pour réclamer l’accélération de la procédure judiciaire. Le porte-parole des familles des victimes de Tall Kalakh, cheikh Mohammad Ibrahim, a demandé aux responsables d’accélérer la résolution de ces deux dossiers, mettant en garde contre « l’atermoiement des autorités ». « Les familles des victimes recourront à l’escalade si le gouvernement ne prend pas des mesures sérieuses et palpables pour rapatrier leurs fils », a-t-il ajouté, appelant à « l’expulsion de l’ambassadeur de Syrie, la rupture des relations bilatérales et la fermeture des couloirs entre les deux pays ». « Si le gouvernement ne coopère pas avec ces demandes, nous procéderons nous-mêmes à cette fermeture », a conclu cheikh Ibrahim.

 

(Lire aussi: Sleiman tance sévèrement l’ambassadeur de Syrie)



Le démenti de Charbel
Réagissant aux propos tenus par ce dernier lors d’une manifestation sur la place an-Nour, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel a démenti avoir promis la remise en liberté des islamistes détenus à Roumieh avant la fin de l’année courante, comme l’avait affirmé cheikh Ibrahim. « Pareille décision relève du pouvoir judiciaire indépendant », a affirmé le ministre Charbel, faisant remarquer qu’il avait uniquement « promis d’œuvrer pour leur libération ». Rappelant qu’un hall d’audience a été aménagé spécialement aux détenus islamistes à Roumieh, le ministre Charbel a estimé avoir accompli son devoir. « Nous œuvrons pour l’instant, en coopération avec le ministre de la Justice, à l’accélération de la procédure judiciaire », a-t-il affirmé.

 

Lire aussi:

La faim des ambassades, l’éditorial de Issa GORAIEB. 


Réfugiés syriens : Bou Faour prépare une réponse aux accusations de l’ambassadeur Ali

 

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