Dans un enregistrement audio mis en ligne, le chef de l’organisation, Abou Mohammad el-Joulani, affirme à plusieurs reprises qu’une fois le régime de Damas renversé, le pouvoir devra revenir aux « moujahidine ». Si el-Joulani assure qu’al-Nosra n’est « pas un parti politique », il dit tout de même se « préoccuper des affaires de tous les musulmans », notamment en Syrie, où, rappelle-t-il, « nous vous avons offert notre sang pour défendre votre religion, votre terre et votre sang ». Mais, souligne-t-il, « ce sang qui a été versé pour sortir de l’oppression du régime “noussaïri” (terme péjoratif désignant les alaouites, la minorité de M. Assad) ne doit pas être perdu dans les ténèbres de l’Occident. Celui qui sème doit pouvoir récolter lui-même les fruits ». Le nombre d’éléments dont dispose le Front al-Nosra, apparu avec la révolte en Syrie où il a connu en moins de deux ans une ascension fulgurante, est inconnu. Cette organisation, directement liée, selon Washington, à el-Qaëda en Irak (AQI), est composée majoritairement de Syriens, mais elle compte de très nombreux jihadistes étrangers de toutes nationalités. Elle a revendiqué des centaines d’attaques et plusieurs dizaines d’attentats-suicide qui ont ensanglanté le pays.
« Al-Nosra n’est pas venu en Syrie pour se retirer à la chute de Bachar el-Assad. Le front a toujours été clair sur ses intentions : ce sont des salafistes et ils veulent un califat », rappelle le chercheur Fabrice Balanche. Mais, « enhardi par ses succès sur le terrain, al-Nosra se montre davantage, il surfe sur la décision américaine de l’inscrire sur sa liste terroriste qui lui a gagné des sympathies sur le terrain et développe sa propagande pour le grand public », poursuit le directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (Gremmo). El-Joulani remercie d’ailleurs les Syriens ayant participé mi-décembre aux manifestations placées par les militants antirégime sous le slogan « Le seul terrorisme en Syrie est celui d’Assad ». Pour M. Balanche, l’Amérique a exprimé « sa colère et son échec dans la région » en condamnant al-Nosra « pour l’aide qu’il apporte à ce peuple. Au moment où débute le ballet diplomatique en Russie, al-Nosra cherche à s’affirmer sur le terrain pour ensuite pouvoir capitaliser sur le fait qu’il n’est pas lié à l’opposition qui pourrait négocier même indirectement avec le régime », souligne en outre M. Balanche.
commentaires (7)
C'est le régime syrien alaouite, l'Iran des mollahs fanatiques et le hezb qui en agressant continuellement la communauté sunnite en Syrie,au Liban et en Irak sont responsables de la radicalisation de cette derniere;quelle difference entre les salafistes sunnites du front al nosra et les salafistes chiites du hezb?, ces derniers n'aspirent-ils pas à instaurer un Willayet al Fakih perse digne des moments les plus obscurs du Moyent-Age? Et que cesse le mensonge, au nom de la solidarité des minorités, que l'intégrisme chiite est moins dangereux pour nous; ce n' est pas Abou-Adass le salafiste sunnite qui a tués les Presidents Gemayel et Mouawad,Tueni,Kassir et tant tant d'autres; ni qui pose les bombes dans les restaurants de Tyr qui proposent de l' alcool.Rassurez-vous,aucun régime à venir en Syrie ne peut etre plus criminel,menteur et voleur que celui qui est en train d'agoniser.
Dimitri Al Quandalaft
08 h 20, le 30 décembre 2012