Cette affaire a provoqué une vague d’indignation dans le pays, où les victimes de viols et d’agressions sexuelles peinent souvent à obtenir justice. Des milliers de personnes, dont beaucoup d’étudiants, ont manifesté ces jours derniers, réclamant une plus grande sécurité pour les femmes et une meilleure prise en compte par la police et la justice des plaintes pour viol ou agression sexuelle. Hier, la police a interdit les manifestations au centre de New Delhi, dans les zones proches du Parlement, du palais présidentiel et des grands monuments de la capitale, après des échauffourées la veille entre les protestataires et les forces de l’ordre. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées près de la Porte de l’Inde, monument emblématique de New Delhi. Un groupe a campé dans la nuit de samedi à dimanche devant la résidence de Sonia Gandhi, la dirigeante du parti du Congrès, au pouvoir. « Je suis avec vous (...) et justice sera rendue », a-t-elle déclaré aux manifestants devant sa porte, peu après minuit, a rapporté l’agence Press Trust of India. La semaine dernière, le Premier ministre Manmohan Singh avait évoqué « un crime odieux, bouleversant ».
Parallèlement, un journaliste âgé de 36 ans a été tué par balle hier à Imphal dans le nord-est du pays lors d’une manifestation de soutien à une actrice victime de violences sexuelles, alors que la police avait ouvert le feu. L’actrice, Momoko, avait été poussée hors de la scène par un homme armé qui avait ensuite tenté de la violer, malgré la présence de personnes chargées de la sécurité. Elle s’était débattue et était parvenue à s’enfuir.
À New Delhi, certains réclament la peine de mort pour les violeurs. Le gouvernement, confronté à la colère de la population, étudiera la possibilité d’un châtiment plus sévère dans les affaires exceptionnelles de viol, avait déclaré samedi le ministre de l’Intérieur, Sushil Kumar Shinde, faisant allusion à la peine capitale. L’emprisonnement à vie est actuellement la peine maximale encourue par les violeurs, mais la peine de mort « devra être discutée en détail », avait-il indiqué. La peine de mort est rare en Inde et n’a été appliquée que deux fois depuis 2004 : un homme qui avait violé et tué une écolière, et le seul tireur survivant des attentats de Bombay de novembre 2008.
(Source : AFP)
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