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Culture - Exposition

Ces fragiles expressions en argile

Il flotte dans l’espace de la galerie Art Circle un silence ouaté propice à la sérénité. Les œuvres en argile de May Abboud auraient-elles absorbé les vacarmes de ce monde ?

Des vases érigés tels des gratte-ciel.

Sur les cimaises, onze masques tirent des expressions... figées. Normal, diriez-vous, il s’agit après tout de masques façonnés dans l’argile. Disposés à des hauteurs plus ou moins égales, ces faciès de tailles égales présentent des motifs ou des couleurs vaguement différents. Sur les piédestaux, des œuvres (vases de différentes tailles et formes) donnent l’impression d’une ville à gratte-ciel, vue de loin.
Maya Abboud explore des matériaux ancestraux avec un bonheur évident. Elle se prête aux défis techniques autant qu’artistiques et s’impose comme une artiste accomplie dans cette aventure avec le feu.
Son incursion dans les arts de la terre s’est faite de manière progressive mais assidue, en suivant divers ateliers de céramique (États Unis, Hongrie...) et de peinture (avec Chawki Chamoun et Afaf Zurayk). Un peu comme un esprit matheux s’attellerait à la résolution d’un problème à plusieurs inconnues. Abboud, en tout cas, n’est pas trop loin de cette comparaison puisqu’elle est titulaire d’un doctorat en mathématiques de l’université de Massachusetts et d’un master en informatique de l’université George Washington. Elle a enseigné ces deux matières à la Lebanese Amercian University avant de se consacrer entièrement à son art, dans l’intimité de son atelier situé rue Caracas, dans l’inratable immeuble Yacoubian.
May Abboud est née en Palestine et elle a participé à plusieurs expositions collectives au Liban et en France. L’artiste présente à la galerie Art Circle sa première solo intitulée « Clay Expressions ». Elle a atteint les premiers échelons de la notoriété en glanant, en 2009, le prix du Musée Sursock au Salon d’automne. Récidive en 2012, lorsqu’elle reçoit la mention spéciale du jury.
Œuvres curvilignes en argile à grès, en grès moucheté ou en grès noir (des cylindres dressés comme des carcasses d’obus), certaines couleurs terre cuite, d’autres vernies avec des reflets bleu ou vert... La terre pétrie et modelée est aussi « tatouée » avec l’usage de matériaux divers sur l’argile, comme les tissus dentelés ou de filets, dont l’artiste utilise l’empreinte pour enrichir les textures de ses œuvres. En s’inspirant, dit-elle, de notre riche héritage culturel. Y voyant les broderies fastes des robes d’antan, le travail méticuleux des cuivreries ou des bijoux des tribus bédouines.
Abboud livre ici l’expérience, ou une partie du moins, d’une relation fusionnelle, charnelle avec l’acte créatif et la fabrication physique de l’œuvre. Un terroir libre invitant l’expression décalée, poétique ou lyrique à sa manifester.

Hamra, rue Antoine Gemayel, imm. Assaf. Du mardi au vendredi de 11h à 19h. Samedi, de 11h à 15h. Tél. 03/ 027776.
Sur les cimaises, onze masques tirent des expressions... figées. Normal, diriez-vous, il s’agit après tout de masques façonnés dans l’argile. Disposés à des hauteurs plus ou moins égales, ces faciès de tailles égales présentent des motifs ou des couleurs vaguement différents. Sur les piédestaux, des œuvres (vases de différentes tailles et formes) donnent...
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