Disposer de son corps, un droit fondamental
Le Dr Rostane Mehdi, professeur à l’Université Aix-Marseille et au Collège d’Europe de Bruges, et président du Conseil scientifique de l’EDJM, a donné la conférence inaugurale intitulée « Le droit de chacun sur son propre corps dans la jurisprudence des cours européennes ». Il a exprimé son émotion d’être au Liban, pour la première fois, « parmi des amis très chers », et a mis l’accent sur les objectifs communs des deux écoles doctorales. « La jurisprudence des cours européennes relative au droit de chacun sur son corps est le résultat de la conjonction de deux évolutions : le développement de la médecine et la libéralisation des mœurs et des habitudes », a-t-il précisé. Et en réponse à une question sur l’importance de l’Eddmo et de ce séminaire, il a affirmé : « C’est le cadre idéal pour faciliter les convergences intellectuelles dans une région en crise politique et économique. De tels lieux sont des havres de paix qu’il faut protéger ; c’est par l’esprit et l’université que notre région se régénère sur le plan moral et politique. » À propos du thème du séminaire, il a précisé : « Disposer de son corps est la base même du droit fondamental, et plus on est dans un contexte difficile, plus on a le droit d’affirmer ce droit. » À propos de la collaboration entre l’EDJM et l’Eddmo, il a rappelé que l’UL est déjà membre de l’EDJM qui comporte 12 universités, parmi lesquelles des Universités de Damas, de Tunis, d’Égypte. « En 2013, aura lieu à Aix-Marseille le prochain séminaire doctoral, a-t-il annoncé. Il servira à la recherche des étudiants et aidera les doctorants à lier des amitiés personnelles afin d’améliorer les relations interculturelles. »
Du côté des doctorants
Ahmad Issa, boursier de l’Eddmo depuis 2011, a soutenu sa thèse intitulée « La responsabilité médicale en droit public libanais et français », au dernier jour du séminaire. Il précise : « Le sujet du séminaire rejoint étrangement ma thèse dans laquelle j’examine les différentes facettes de ce problème. » Housni Diab, jeune doctorant à l’Université Senghor en Égypte, a, quant à lui, exprimé sa joie de participer au séminaire. « Cet évènement tient lieu d’une formation continue qui me permet de faire le point sur les dernières jurisprudences en terme de droit. » Sa thèse, intitulée « Responsabilité de la faute médicale », est préparée en cotutelle entre l’Université de Perpignan et celle de Senghor, et sera soutenue en 2013. Quant à Ammar Marshaha de l’Université d’Alep, il estime que « les boursiers présentent des sujets susceptibles d’aider le développement territorial et de mener à des généralisations vers d’autres pays ». Le jeune doctorant tient à remercier l’AUF qui « (lui) a facilité la mobilité doctorale, (lui) a fourni les références nécessaires et l’a aidé à améliorer sa langue française ». Même son de cloche chez Nadine Arafat, boursière en première année à l’école doctorale de l’Université libanaise. La jeune doctorante a passé trois mois en Alexandrie, séjour entièrement pris en charge par l’AUF, qu’elle a « apprécié énormément ». « Cela m’a aidée à m’imprégner pleinement de la culture du pays afin de connaître ses lois et de pouvoir les critiquer », a-t-elle confié.
Ce séminaire semble avoir représenté d’une aventure passionnante pour les jeunes chercheurs destinés un jour à prendre la relève et assurer à cette région du monde la stabilité, la tolérance et le respect du droit humain.
Rima HARFOUCHE