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Moyen Orient et Monde - Transition

L’armée égyptienne reporte sine die une rencontre entre pouvoir et opposition

Le Front du salut national appelle à voter « non » au référendum.
L’armée égyptienne a reporté sine die une rencontre prévue hier entre le pouvoir et l’opposition, censée contribuer à apaiser les vives tensions à l’approche d’un référendum constitutionnel auquel l’opposition appelle à voter « non », sans exclure un boycott.
L’armée a ainsi renoncé à organiser cette rencontre très attendue entre le pouvoir, notamment M. Morsi, et des personnalités politiques de tous bords, alors que l’opposition avait dit qu’elle était disposée à y participer. Dans un communiqué laconique, l’armée ne donne pas de raison précise au report sine die de cette rencontre, mais laisse comprendre qu’elle n’aurait de toute façon abouti à rien tant le contexte est tendu. « Les réactions (à cette initiative) n’ont pas rempli les attentes », affirme l’armée, qui essuie un revers dans ses efforts pour instaurer un dialogue politique après avoir cherché à se poser en garante de la stabilité du pays et retrouver une visibilité après plusieurs mois d’éclipse.
Le référendum, initialement prévu sur la seule journée du 15 décembre, aura finalement lieu les 15 et 22 décembre dans deux zones distinctes du pays, une mesure qui pourrait permettre de surmonter le boycott de la supervision du vote par de nombreux magistrats. Les juges pourraient ainsi se déplacer d’une région à l’autre entre les deux tours. La plus importante association de magistrats du pays, le Club des juges, a indiqué que 90 % de ses adhérents entendaient boycotter la supervision du vote.
Dix gouvernorats voteront dès samedi, notamment Le Caire et la deuxième ville du pays, Alexandrie (Nord), ainsi que la région très instable du Sinaï. Dix-sept autres gouvernorats sont appelés aux urnes une semaine plus tard, parmi lesquels les trois grandes villes du canal de Suez (Ismaïliya, Port-Saïd, Suez), ou la célèbre cité touristique de Louxor.
Le vote des Égyptiens vivant à l’étranger s’est quant à lui ouvert hier pour quatre jours. Près de 600 000 Égyptiens expatriés, inscrits sur les listes, peuvent voter dans 150 représentations diplomatiques.
Le Front du salut national, principale coalition de l’opposition, a appelé à voter « non » à cette consultation, en exigeant des « garanties » (tenue du vote sur un seul jour, présence d’un juge pour chaque urne ou d’observateurs nationaux et internationaux), faute de quoi il pourrait appeler à l’abstention. Il continue aussi de réclamer un report du vote de deux à trois mois, le temps de parvenir à un « consensus » sur un projet de Loi fondamentale qui, en l’état actuel, ouvre la voie à une islamisation accrue de la législation et manque de garanties pour les libertés selon l’opposition de gauche et libérale.
L’opposition, qui peinait ces derniers jours à définir une stratégie commune face au vote, laisse ainsi ouvertes les trois options possibles – vote négatif, boycott et demande de report.
Le camp présidentiel assure en revanche que le texte permettra de doter le pays d’un cadre institutionnel stable, la précédente Loi fondamentale ayant été suspendue il y a près de deux ans, après la chute du régime de Hosni Moubarak début 2011 sous la pression d’une révolte populaire.
Ce référendum est au cœur de nombreuses manifestations parfois violentes de partisans et d’adversaires du président islamiste qui se sont tenues ces derniers jours, mais la situation est restée calme hier aux abords du palais présidentiel. Mardi, des manifestations rivales avaient rassemblé des milliers de personnes devant la présidence, dans le quartier Héliopolis pour l’opposition, à quelques kilomètres de là pour les islamistes pro-Morsi. Elles se sont déroulées sans incident majeur. Le bilan des affrontements entre les deux camps le 5 décembre est monté à huit morts après le décès du journaliste El-Husseini Abou Deif, du journal indépendant al-Fajr, blessé à la tête d’une balle en caoutchouc tirée par un inconnu.
(Source : AFP)
L’armée égyptienne a reporté sine die une rencontre prévue hier entre le pouvoir et l’opposition, censée contribuer à apaiser les vives tensions à l’approche d’un référendum constitutionnel auquel l’opposition appelle à voter « non », sans exclure un boycott.L’armée a ainsi renoncé à organiser cette rencontre très attendue entre le pouvoir, notamment M....
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