Nur Arab en a ras-le-bol. Ras-le-bol des fanatismes en tout genre, des affrontements à répétition entre voisins à Tripoli, capitale du Liban-Nord, de la passivité des responsables libanais. Ce gros ras-le-bol, cette jeune Libanaise, en proie à une "fièvre patriotique", l'a concentré en une affiche, réalisée par ses soins, et diffusée sur le réseau social Facebook. Objectif : provoquer "une onde de choc" parmi ses concitoyens.
"Vous les avez élus, vous en êtes responsables : Tripolitains contre les affrontements confessionnels", proclame l’affiche sur fond rouge, ambiance sang et impacts de balles, alors qu'un index tendu pointe vers le lecteur.
"C’est un cri du cœur", explique à lorientlejour.com la jeune graphiste de 21 ans, originaire de la grande ville du Liban-Nord, théâtre régulier d’affrontements meurtriers à caractère confessionnel, notamment entre les quartiers historiquement rivaux de Bab el-Tebbaneh (à majorité sunnite et anti-régime syrien) et Jabal Mohsen (à majorité alaouite et pro-Assad).
Le dernier round de violences a fait une vingtaine de morts, alors qu'un calme précaire n'est revenu dans la ville que lundi.
"Ma ville est menacée et je ne peux rien faire d’autre (que cette affiche), c’est un message destiné à tous les Libanais", dit Nur Arab.
Et d’expliquer : "J’ai sciemment utilisé le style provocateur pour créer une onde de choc parmi mes concitoyens. Je viens d’avoir 21 ans, et alors que je pourrai voter aux prochaines législatives, aucun des députés en poste ne répond à mes aspirations".
Si la jeune femme affirme avoir reçu de nombreux soutiens d’internautes, elle s’étonne du manque de réactivité des notables de Tripoli face à sa campagne en particulier, et pour mettre fin au cycle de violence, en général.
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commentaires (3)
Ne te fâche pas Nour, les notables a tripoli n'ont pas internet et savent peut être pas ce qu'est un réseau social :). L'important est que les jeunes votiez et donniez votre avis sur l'avenir. Il y aura toujours quelqu'un qui sera le plus proche de vos aspirations mais il faut votez pour que ce qui se passe ne se répète plus ou soit limité. C'est un devoir citoyen.
Pierre Hadjigeorgiou
10 h 31, le 11 décembre 2012