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Moyen Orient et Monde - Proche-Orient

Palestiniens et UE inquiets de l’avancée du projet israélien de colonie à Jérusalem

Sous pression, Netanyahu se rend à Berlin.

Les dirigeants palestiniens et la communauté internationale dénonçaient hier un projet de construction controversé dans une colonie juive près de Jérusalem, qui a franchi une étape malgré les pressions sur Israël pour y renoncer.
L’administration militaire israélienne a « avalisé la poursuite du projet de construction dans le secteur E1 entre Jérusalem et Maalé Adoumim », colonie de Cisjordanie occupée, a affirmé la radio militaire israélienne. La radio publique israélienne a précisé que la population disposait désormais d’un délai de deux mois pour présenter des objections, avant que les discussions sur le programme ne reprennent. Le quotidien israélien Haaretz a rapporté que le plan a été « ajouté à la dernière minute à l’ordre du jour » de la commission de planification du ministère de la Défense, affirmant qu’il porte « sur la construction de 3 400 logements dans le corridor E1 entre Maalé Adoumim et Jérusalem ».


« Cette décision de colonisation est un défi et un acte de mépris de la part d’Israël envers la communauté internationale et au monde entier qui a condamné la colonisation et lui a demandé de l’arrêter », a martelé le porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abou Roudeina. « Si Israël décide de commencer la construction dans le secteur E1 et d’avaliser ces décisions de colonisation, nous considérons qu’il a décidé de mettre fin au processus de paix et à la solution à deux États » palestinien et israélien, a affirmé de son côté le négociateur palestinien Saëb Erakat, estimant que « ce sera la fin de toute chance de parler de paix à l’avenir ».


La direction palestinienne, réunie mardi soir autour du président Mahmoud Abbas, a annoncé qu’elle allait « à titre de première mesure se tourner vers le Conseil de sécurité de l’ONU au nom de l’État de Palestine pour demander une résolution contraignante pour qu’Israël arrête ses décisions d’expansion destructrices et toutes les formes de colonisation ». Elle a affirmé qu’elle s’opposerait « fermement aux dernières décisions de colonisation à Jérusalem et dans ses environs, y compris le projet E1, parce que le sort de la solution à deux États et l’avenir du processus politique dépendent de la mise en échec de ce projet, le plus dangereux de l’histoire de la colonisation ».
Le projet, s’il était mené à bien, couperait en deux la Cisjordanie et l’isolerait de Jérusalem-Est occupée et annexée, compromettant la viabilité d’un futur État palestinien.


Après plusieurs de ses États membres, dont la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne, l’UE a convoqué l’ambassadeur d’Israël pour lui exprimer ses « préoccupations » au sujet de ces projets de colonisation.
Le quotidien israélien Maariv rapporte que le gouvernement Netanyahu s’efforçait de dissiper les inquiétudes de l’administration américaine en rappelant que la construction effective ne commencerait pas sans son autorisation expresse. « S’il y a des progrès dans les pourparlers avec les Palestiniens ou une véritable menace de sanctions contre Israël, surtout de l’Europe et des États-Unis, la procédure peut être arrêtée », a ainsi affirmé au journal un haut responsable israélien.

Tensions
Pendant ce temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, sous pression, était reçu hier soir à Berlin par la chancelière allemande Angela Merkel, après une visite à Prague. Les deux dirigeants ont dîné à la chancellerie, avant une réunion de travail ce matin, avec en toile de fond des tensions apparues entre les deux pays depuis l’abstention de l’Allemagne au moment du vote conférant à la Palestine un statut d’observateur à l’ONU la semaine dernière. Berlin a également manifesté son inquiétude quant aux projets de colonisations, qualifiés lundi de « mauvais signal » par le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert.


Pendant son étape à Prague, M. Netanyahu a remercié les dirigeants de la République tchèque, seul pays de l’UE à avoir voté contre l’octroi à la Palestine du statut d’État observateur à l’ONU. « Nous vous remercions de votre amitié et de votre courage. Nous vous remercions de vous être rangés du côté de la vérité », a-t-il insisté, à l’occasion de sa deuxième visite dans la capitale tchèque.


En revanche, M. Netanyahu a manifesté son amertume quant à l’abstention allemande, dans une interview accordée au journal Die Welt rendue publique juste avant sa visite. « Je pense que la chancelière (Angela) Merkel a considéré que ce choix servirait d’une manière ou d’une autre la paix, mais en fait, c’est le contraire qui s’est passé. Cette résolution n’a fait qu’encourager les Palestiniens à durcir leur position et à ne pas s’engager dans des négociations. »

 

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