L’inauguration a eu lieu en présence du président français François Hollande, accueilli dans le hall d’accueil en forme de cube de verre par un groupe d’anciens mineurs, casqués et vêtus de leurs combinaisons de travail, clin d’œil au passé de Lens, cité minière jusque dans les années 80.
«Nous savons qu’un musée ne fait pas le printemps. Mais il signe au moins la fin de l’hiver» pour cette ville de 35000 habitants, cœur d’une agglomération dix fois plus grande où le taux de chômage dépasse les 16%, a déclaré Daniel Percheron, président socialiste de la région Nord-Pas-de-Calais.
Le musée de verre et d’aluminium poli, conçu par l’agence japonaise Sanaa, a été bâti entre deux terrils. Les bâtiments bas mais très longs réfléchissent la lumière, semblant se fondre dans le ciel lorsqu’il pleut et étincelant lorsque le soleil revient.
Pour réussir son pari, le Louvre n’a pas hésité à envoyer à Lens toute une série de chefs-d’œuvre, notamment La Liberté guidant le peuple (1831) de Delacroix mais aussi Balthazar Castiglione de Raphaël ou Louis-François Bertin de Ingres, qui s’installeront pour un an.
Le Louvre-Lens, qui a coûté plus de 150 millions d’euros et ouvrira au public le 12 décembre, a pour épine dorsale une grande galerie qui sera accessible gratuitement la première année.
Sous le nom temporaire de Galerie du temps, elle présente pour cinq ans plus de 200 œuvres dans un accrochage remarquable qui part de la plus Haute Antiquité pour aller jusqu’en 1850, retraçant le Louvre dans toute son amplitude chronologique et géographique en un seul espace.
D’ambitieuses expositions temporaires seront également proposées. La première porte sur la Renaissance et présente notamment La Sainte Anne de Léonard de Vinci.
À une heure de Paris en train à grande vitesse et à 40 km de Lille et de la Belgique, le Louvre-Lens mise sur une fréquentation de 700000 visiteurs la première année et 500000 les années suivantes.