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À La Une - Changement climatique

Des gigatonnes de carbone et de méthane pourraient s’échapper des glaces

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) vient de lancer un rapport inquiétant sur la fonte des glaces permanentes, lors d’une conférence de presse au sommet de Doha.

Archives AFP

Le permafrost, un mot compliqué pour désigner les sols qui sont en permanence sous une couche de glace. Recouvrant des superficies géantes dans des pays comme la Russie, les États-Unis ou encore la Chine, ce permafrost pourrait fondre à un rythme accéléré si les prévisions liées au changement climatique se confirmaient, et libérer une quantité estimée à 1 700 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère (une gigatonne vaut un milliard de tonnes). En tout cas, il donne déjà des signes inquiétants de fonte plus importante qu’on ne l’aurait cru de prime abord, ce qui a alerté les scientifiques.


« Le permafrost qui couvre environ le quart de l’hémisphère Nord contient 1 700 gigatonnes de carbone, le double de la quantité qui se trouve actuellement dans l’atmosphère, révèle un rapport lancé hier par le PNUE au sommet du changement climatique de l’ONU, qui se tient à Doha. Ce carbone pourrait considérablement amplifier le réchauffement global si la fonte du permafrost s’accélérait comme prévu. »

 

(Pour mémoire : Des rapports alarmants précèdent le sommet de Doha sur les changements climatiques)


La disparition du permafrost, toujours selon le rapport du PNUE, pourrait altérer les écosystèmes (en modifiant les espèces de flore, donc les habitats des animaux) et causer des dégâts toujours plus importants et coûteux à l’infrastructure qui se trouve à sa surface (bâtiments, routes, ponts...), en raison de l’instabilité grandissante du sol. Et une fois que ce processus est enclenché, il contribuera à réchauffer encore plus rapidement la surface glacée, donc à accélérer la fonte du permafrost restant. Un cercle vicieux en somme.


Or la quantité de carbone et de méthane qui pourrait s’échapper de ces sols gelés, et qui se dégagera de la matière organique emprisonnée dans la glace lorsqu’elle se décomposera à l’air libre, n’a jamais encore été prise en compte dans les calculs concernant le changement climatique. Les émissions dues au permafrost pourraient, d’ici à 2100, compter pour 39 % des émissions totales, estime le rapport.


Lors de la conférence de presse organisée pour lancer le rapport hier, Kevin Schaefer, l’un de ses auteurs, a fait trois recommandations. La première est de demander au Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC, ONU), la plus haute instance scientifique en la matière dans le monde, de préparer un rapport spécial sur le permafrost. La deuxième est de créer des réseaux d’observation du permafrost dans les pays, afin d’en suivre méticuleusement la progression. La troisième, dirigée vers les grandes nations concernées par ce problème, est de préparer des plans d’adaptation à cette grande modification qui s’annonce, toujours selon les prévisions du rapport.


Rappelons que le PNUE a publié la semaine dernière son traditionnel « Rapport sur les écarts en matière d’émissions », en d’autres termes les écarts entre la réduction des émissions prônée par la science et celles qui sont constatées lors de tests. Bien qu’alarmiste sur la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce rapport n’avait pas pris en compte le risque de fonte du permafrost, ainsi que l’ont indiqué les experts à la conférence de presse.

 

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